Après Elon Musk, Taylor Swift s’attaque à l’étudiant qui suit les jets privés

Taylor Swift, la reine de la musique pop américaine sur les dernières années, est sans doute habituée à ce que des hordes de fans suivent ses moindres faits et gestes. Mais récemment, elle semble avoir été particulièrement irritée par un étudiant américain qui suit son jet privé à la trace sur les réseaux sociaux. Une démarche qui ne lui plaît guère. D’après The Verge, ses avocats menacent désormais de lancer une action en justice contre l’intéressé.

À première vue, cette histoire pourrait ressembler à une histoire people voyeuriste comme il en existe déjà des douzaines. Il faut dire que ces derniers temps, la chanteuse s’est retrouvée à l’affiche de plusieurs affaires de deepfakes. Par exemple, son image a récemment été utilisée pour produire du contenu pornographique.

Taylor Swift adore son jet privé

Mais ce qui rend cette affaire plus intéressante, c’est le profil de l’étudiant en question. Il ne s’agit pas d’un vulgaire stalker, mais de Jack Sweeney. Cet individu suit son jet privé à la trace sur les réseaux sociaux en se basant exclusivement sur des données publiques générées par la FAA, l’agence américaine qui régule le secteur de l’aéronautique.

Son objectif n’est pas de renseigner les groupies sur les allées et venues de la star pour qu’ils puissent l’attendre à l’aéroport. A la place, il cherche à la mettre face à ses responsabilités par rapport à son utilisation excessive d’un jet privé, pour des motifs souvent futiles.

En 2022, un rapport avait d’ailleurs placé la chanteuse tout en haut d’une liste où plusieurs célébrités étaient classées en fonction de leur impact carbone. Même si elle s’était défendue en expliquant que son jet était « régulièrement loué à d’autres individus », ce n’est donc pas la première fois qu’elle se retrouve au centre d’une polémique par rapport à cette habitude qui fait pousser des cris d’orfraie aux défenseurs de la sobriété écologique, et qui est d’autant plus difficile à justifier dans le contexte d’inflation actuel.

Elon Musk avait déjà été ciblé

C’est probablement pour cette raison que ses avocats ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Le Washington Post rapporte qu’ils ont adressé une lettre de mise en demeure à l’étudiant. Ils y évoquent un « état de peur constante par rapport à sa sécurité personnelle », une « détresse physique et émotionnelle » et des « dégâts directs et irréparables » à sa réputation.

« C’est peut-être un jeu pour vous, ou une manière d’obtenir de la notoriété ou de l’argent, mais c’est une question de vie ou de mort pour notre cliente », explique Katie Wright Monroe, avocate citée par le Post. Cette dernière a aussi argué qu’il n’y avait « aucun besoin ou intérêt public » qui pouvait justifier la diffusion de ces informations, et qu’il s’agissait d’une manière de « harceler » et de « contrôler » Taylor Swift.

Si cette histoire vous rappelle quelque chose, c’est parce que Sweeney n’en est pas à son coup d’essai. En 2022, son initiative lui avait attiré les foudres d’une autre célébrité de premier plan : Elon Musk, le tout-puissant dirigeant de Tesla et SpaceX.

Comme la chanteuse, il s’était offusqué de cette démarche en accusant l’étudiant de publier des coordonnées qui pourraient conduire à son assassinat. Sûr de son fait, Sweeney est resté imperturbable et a continué ses rapports sur Twitter. Impuissant au niveau judiciaire, puisque son adversaire se contente de compiler et de relayer des données publiques accessibles à tout le monde, Musk a donc entrepris de le faire bannir de sa plateforme, désormais rebaptisée X. Sweeney a alors migré sur d’autres réseaux comme Bluesky, Mastodon, et plus récemment Threads, le néo-Twitter de la maison-mère de Facebook.

L’effet Streisand dans toute sa splendeur

Comme dans le cas de Musk, il y a peu de chances que l’offensive judiciaire de Taylor Swift aboutisse. Si on peut effectivement débattre de la légitimité de sa démarche, elle n’en reste pas moins tout à fait légale à l’heure où ces lignes sont écrites. James Slater, l’avocat de Sweeney, souligne d’ailleurs la pauvreté de l’argumentaire du camp opposé, qui se base notamment… sur des commentaires Instagram postés par des fans de la chanteuse.

« C’est leur manière d’essayer d’étouffer une affaire problématique en termes d’image, et d’intimider mon client pour que cette mauvaise presse disparaisse », a-t-il indiqué au Washington Post.

L’ironie du sort, c’est qu’en multipliant les efforts pour faire disparaître ces informations, Taylor Swift et Elon Musk ont obtenu le résultat inverse. Leurs tentatives de dissimulation ont fini par être reprises par de nombreux médias, donnant encore plus de visibilité à des affaires qui auraient autrement pu passer quasiment inaperçues.

Ce phénomène porte même un nom : on l’appelle l’« Effet Streisand », en référence à la célèbre chanteuse et actrice. En 2003, elle avait tenté de faire supprimer des photographies de sa demeure à Malibu. À l’origine, ces clichés qui avaient été pris pour documenter l’érosion de la côte n’avaient pas reçu la moindre attention ; c’est seulement à cause de la réaction de la vedette qu’ils ont explosé aux yeux de tous.

Il sera donc intéressant de voir si d’autres célébrités ciblées par Sweeney finiront par monter au créneau, ou si elles préféreront faire profil bas pour ne pas donner encore plus de visibilité à leurs excentricités.

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