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Argylle : la scène post-crédits qui interroge

S’il ne s’attaque plus aux super-héros, le réalisateur Matthew Vaughn emprunte une tradition du genre pour annoncer une nouvelle ère des espions. Que veut dire la scène post-crédits d’Argylle ?

Depuis le 31 janvier dernier, de nouveaux espions sévissent sur le grand écran. Après avoir dynamité le genre avec son adaptation de The Secret Service, Matthew Vaughn consacre un métrage à des protagonistes inédits. Elly Conway est une romancière à qui tout réussi. Depuis plusieurs années, elle fait vivre au travers de ses pages un héros sans peur et sans reproche baptisé Argylle. Après la publication du quatrième tome, elle se décide à rendre une visite à sa mère. Dans un train, elle va néanmoins faire une rencontre qui va changer le cours de sa vie. Un espion lui révèle que tous les événements qu’elle décrit dans ses romans se déroulent aussi dans la vraie vie. Cette Nostradamus de l’espionnage ne tarde ainsi pas attirer l’attention d’une mystérieuse organisation criminelle, bien décidée à lui faire écrire la suite.

Si cette héroïne n’a a priori aucun lien de parenté ou quelconque filiation avec les personnages de Kingsman, la scène post-crédits cultive le mystère quant à la suite des événements pour Elly…

bandeau spoilers

Il y a quelques mois, Matthew Vaughn confiait vouloir développer un univers cinématographique de l’espionnage. La scène post-crédits d’Argylle confirme que malgré les apparences, les deux univers évoluent (presque) sous la même bannière. Si l’histoire d’Elly se veut ancrer dans la réalité, celle de son héros ne l’est pas. Dans la scène finale, on peut ainsi voir le personnage fantasmé par la romancière à ses origines. La séquence le met en scène dans un bar baptisé The King’s Man, une référence évidente aux héros du film de 2017 et en train de boire un verre de Whisky Statesman. Au travers de ces images, le metteur en scène laisse-t-il entendre qu’Argylle est un Kinsgman ? Elly est-elle celle qui va créer cet univers sur le papier ? On peut assez aisément souligner les clins d’œils que le film convoque : à commencer par l’étonnante couverture d’Alfred Solomon incarné par Samuel L. Jackson. Comme les Statesman, le personnage utilise la fabrication d’alcool pour cacher ses véritables activités. Ici, c’est un domaine viticole en France.

Le fait que l’acteur ait été convoqué dans les deux univers renforce également la confusion des spectateurs, tout en laissant germer l’idée qu’Elly s’est inspirée de ses proches pour construire les personnages de la saga Kinsgman. C’est particulièrement vrai lorsqu’Henry Cavill apparaît dans le final, et qu’il demande à l’héroïne lors d’une séance dédicace : “vous me reconnaissez ?”. 

On peut par ailleurs citer le choix de l’esthétique de la promotion, la mise en avant de certains textiles pour rappeler des motifs d’inspiration britannique qui seraient du plus bel effet sur les costumes fabriqués par l’enseigne Kingsman. Interrogé sur le sujet, Matthew Vaughn explique à Yahoo UK ne pas écarter l’idée d’une réunion.

“Il y a Kingsman à gauche et de l’autre Argylle à droite, et un endroit au milieu où je voudrais voir ses deux mondes se rencontrer”.

Pour l’heure, difficile de savoir où et quand aura lieu cette rencontre. Matthew Vaughn développe un troisième volet de la saga Kingsman pour le grand écran. Il confiait récemment être en plein processus d’écriture. À noter que le préquel The King’s Man : Première Mission doit aussi avoir une suite, qui n’a néanmoins pas refait parler d’elle depuis. Enfin, le cinéaste envisage de consacrer une série aux Statesman et fait revenir Halle Berry, Channing Tatum et Jeff Bridges. Là encore, le projet reste discret. Il faut dire que le cinéaste n’est plus vraiment en odeur de sainteté. Le préquel avec Ralph Fiennes n’a pas rencontré le succès escompté tandis qu’Argylle ne semble pas séduire la critique. Le MCU de l’espionnage est-il mort dans l’œuf ? Il faudra sans doute attendre de savoir comment se porte le film dans les salles obscures pour le découvrir. Pour son premier weekend, il a récolté 35,5 millions de dollars à travers le monde. Reste que pour s’offrir les droits d’Argylle, Apple Studios aurait déboursé pas moins de 200 millions de dollars. Sans les coûts de production, cette opération ne s’annonce pour l’heure pas des plus rentables.

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