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Accrochez-vous : le James Webb a pris les plus belles photos de sa carrière

Le télescope le plus performant au monde a encore frappé; il nous gratifie d’une collection nouvelle de portraits galactiques à couper le souffle.

Le James Webb Space Telescope n’en finit plus d’impressionner avec ses incroyables photos du cosmos. Au-delà de ces contributions scientifiques qui révolutionnent déjà l’astronomie, ces clichés ont aussi tendance à être fabuleux au niveau purement esthétique, mettant ainsi des étoiles dans les yeux des amoureux de l’espace au propre comme au figuré. On se souvient par exemple de ses images de la Roue de Chariot, des Piliers de la Création ou de la Nébuleuse du Crabe, toutes plus belles les unes que les autres.

Mais cette fois, le télescope s’est surpassé. Ce lundi, la NASA a dévoilé un ensemble de 19 photos à couper le souffle qui pourraient bien faire partie des plus belles images spatiales de l’histoire.

Jwst Galaxies Phang
© NASA, ESA, CSA, STScI, PHANGS team

De magnifiques cousines de la Voie lactée

Ce qui rend ces images si percutantes, c’est tout d’abord le type d’objet auquel le Webb a tiré le portrait. Il s’agit à chaque fois de galaxies spirales, comme notre bonne vieille Voie lactée. Une architecture qui fait souvent émerger des motifs particulièrement plaisants à regarder. Et cette collection ne fait pas exception.

On le constate par exemple sur ces photos de NGC 4254, 628, et IC 5332, trois galaxies qui se présentent sous la forme d’immenses tourbillons de gaz et de poussière colorés en orange. Notre bon vieux Hubble en avait déjà capturé des images magnifiques. Mais grâce à ses capteurs infrarouges extrêmement sophistiqués capables de transpercer les épais voiles de poussière qui masquaient les détails les plus fins, le JWST nous les a dévoilées sous un nouveau jour, avec un niveau de précision carrément étourdissant.

Même constat pour NGC 1385 et 1087, dans un style toutefois assez différent. Elles sont un peu moins régulières et structurées, plus diffuses. Mais elles n’en demeurent pas moins spectaculaires.

On peut aussi citer NGC 3351, 1672, 1443 et 1300, quatre galaxies particulièrement photogéniques dotées de disques de poussière qui brillent de mille feux au centre des images. Ce sont des galaxies dites à spirale barrée. Leurs bras n’émergent pas du centre mais d’une longue bande d’étoiles qui la traverse de part en part.

Mais la palme du plus beau portrait revient sans doute à NGC 1512, avec sa symétrie quasiment parfaite. Son anneau central très bien défini la ferait presque ressembler à un immense œil qui observe la Terre à 38 millions d’années-lumière de distance.

Ngc 1512 JWST
NGC 1512. © NASA, ESA, CSA, STScI, PHANGS team

Les astronomes en pâmoison

Et il n’y a pas que les amateurs qui restent béats devant ces immenses volutes colorées. Même si les chercheurs commencent à s’habituer aux performances exceptionnelles de ce bijou d’ingénierie à dix milliards de dollars lancé par une fusée Ariane 5 en décembre 2021, ils sont toujours aussi stupéfaits du niveau de détail qu’il parvient à proposer.

« Les images du Webb sont extraordinaires », explique Janice Lee, une des responsables du Space Telescope Science Institute de Baltimore. « Elles sont époustouflantes même pour les chercheurs qui ont étudié ces galaxies depuis des décennies. Ces bulles, ces filaments sont représentés avec un niveau de détail inégalé », souffle-t-elle. « Notre équipe vit dans un état d’émerveillement constant à cause de la quantité de détails présents dans ces images », renchérit Thomas Williams, astronome à l’Université d’Oxford.

Des données exceptionnelles à ne plus savoir quoi en faire

Mais pour ces astronomes chevronnés, ces images ne sont pas que des superbes représentations du cosmos ; ce sont avant tout de formidables ressources scientifiques. Par exemple, les capacités de Webb à sonder les profondeurs de ces amas quasiment opaques pour la majorité de ses semblables permet aux chercheurs d’observer directement des objets qui étaient totalement invisibles jusqu’alors.

On peut notamment citer les jeunes étoiles massives au centre des galaxies, ou les trous béants laissés par des étoiles en fin de vie qui ont tiré leur révérence dans une gigantesque explosion. Autant d’éléments qui peuvent apporter des informations déterminantes sur le cycle de vie des galaxies. Pour la communauté scientifique, il ne reste plus qu’à se plonger dans ces montagnes de données précieuses en espérant y trouver de quoi renforcer les modèles cosmologiques qui décrivent la dynamique du cosmos.

« La quantité d’analyses que l’on peut effectuer avec ces images est bien plus importante que tout ce que notre équipe pourrait gérer seule », expliquent les auteurs de ces observations. «  Nous sommes ravis de pouvoir en faire profiter la communauté afin que tous les chercheurs puissent contribuer. »

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