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X va finalement modérer ses contenus, sous la pression du gouvernement

Après avoir licencié en grande partie ses équipes dédiées à la modération, X fait finalement marche arrière, et lutter contre les contenus abusifs en ligne.

L’entreprise a annoncé hier la création d’une antenne dédiée à la modération, sobrement baptisée “Centre d’excellence pour la sécurité“. L’objectif sera de recruter une centaine de modérateurs d’ici quelques semaines, et de se concentrer en particulier sur les abus sexuels sur mineurs, qui cristallisent bon nombre de tensions chez les élus américains. L’affaire des deepfakes de Taylor Swift, dont les échos ont résonné jusque dans l’enceinte de la Maison Blanche, a sans doute précipité les choses. Selon le directeur des opérations de X Joe Benarroch, les violations des règles du réseau social feront désormais l’objet de sanctions plus sévères. Il était temps ?

Protéger les enfants… et montrer patte blanche

Bien décidé à se racheter une image publique, l’entreprise a fermement rappelé, par l’intermédiaire de Joe Benarroch dans une déclaration à l’AFP : “X n’a pas d’activité axée sur les enfants, mais il est important que nous fassions ces investissements, pour empêcher les délinquants d’utiliser notre plateforme pour TOUT type de distribution ou d’engagement avec des contenus relevant des abus sexuels sur mineurs“. Le ton est donné, et il entend surtout redorer le blason d’X.

Rappelons qu’au moment du rachat de Twitter par Elon Musk, le milliardaire avait licencié une bonne partie de ses modérateurs. L’entreprise assure en employer toujours 2000, via son propre nom ou des sous-traitants. Le patron de la plateforme fondée par Jack Dorsey avait aussi levé les sanctions de plusieurs personnalités connues pour leur discours problématique — et notamment Donald Trump — en clamant haut et fort sa volonté de promouvoir une liberté d’expression totale et absolue.

Cette prise de conscience soudaine s’offre un timing parfait. Demain, une audition sénatoriale attendue de longue date intitulée “Les géants de la tech et la crise des abus sexuels contre les mineurs en ligne“. Le sujet est explicite, et convoquera les responsables de plusieurs plateformes. Les dirigeants de Discord, Meta, Snap, TikTok et X sont attendus. Si Elon Musk ne devrait pas faire d’apparition, c’est la directrice générale Linda Yaccarino qui se chargera de représenter son entreprise.

La liberté d’expression, sous conditions

Après s’être dit “déterminée à rendre X inhospitalier pour les acteurs qui cherchent à exploiter des mineurs“, l’entreprise a rappelé que les enfants de moins de 13 ans n’étaient officiellement pas autorisés sur X. Reste que l’interdiction est rarement respectée, et que la présence de jeunes mineurs sur la plateforme constitue un secret de polichinelle tout juste crédible. Quant à la promesse de restreindre certaines activités aux mineurs, en les soumettant à des règles plus strictes, et en interdisant l’affichage de publicités ciblées.

En Europe aussi, la position de X inquiète. À la fin de l’année dernière, Bruxelles avait ouvert une enquête officiel contre X pour manquements présumés aux nouvelles règles européennes en matière de modération des contenus et de transparence. Il était notamment reproché à l’entreprise l’inefficacité des signalements, et l’absence de modérateurs. 

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3 commentaires
  1. “La liberté d’expression, sous conditions”
    C’est déjà le cas même sans modo, Musk devient modérateur quand quelque chose lui plait pas.

  2. Le liberte d’expression n’a pas de prix et X est une des seules platformes qui se bat pour ca. Triste de voir que la pression des gouvernements a le dernier mot.
    On se dirige tout droit vers 1984 et le peuple applaudit… c’est triste.

  3. Les anti-tout en PLS…
    C’est bien de penser aux problèmes des abus sexuels, maintenant il faudrait surtout revenir au problème central de X qui est la prolifération des conspirationnistes et leurs armées de bots controlés par le Kremlin qui balancent fake news sur fake news.

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