Ring, spécialiste des sonnettes vidéo connectées, a fini par modifier les modalités d’accès aux enregistrements par les forces de l’ordre. Auparavant, la police pouvait demander directement aux utilisateurs, via l’application Neighbors de Ring, de partager leurs vidéos.
Un modèle économique « dystopique »
Désormais, elles doivent soumettre une requête légale officielle à l’entreprise. Cette décision, effective à partir du 31 janvier, ne permettra plus à la police de publier des demandes de partage d’images dans l’app de Ring ; la société précise toutefois que les utilisateurs pourront toujours répondre aux demandes existantes jusqu’au 29 février.
Ce changement intervient après des années de critiques adressées à Ring pour ses pratiques de partage de vidéos, qui ont soulevé bien des inquiétudes sur la confidentialité et le profilage racial. Amazon faisait face à une pression croissante de la part de groupes de défense des droits numériques et de la vie privée. En 2021, Ring avait déjà modifié sa politique, en interdisant aux agences gouvernementales de contacter les utilisateurs en privé pour demander des images, les obligeant à passer par des publications publiques.
Evan Greer, directeur de Fight for the Future, un groupe de défense des consommateurs, a salué la décision de Ring comme une victoire pour les défenseurs des droits de l’homme. Il souligne cependant que cette mesure ne fait qu’effleurer la surface des problèmes engendrés par le modèle commercial de Ring, jugé dystopique par certains critiques.
Matthew Guariglia, analyste politique à l’Electronic Frontier Foundation (EFF), estime que cette décision représente un pas dans la bonne direction, il met fin aux demandes sans mandat de la police via l’application Neighbors. Néanmoins, il avertit que cela n’empêchera pas forcément la police de persuader les utilisateurs de Ring de céder volontairement leurs droits. Il rappelle également aux utilisateurs des sonnettes qu’ils ont le droit de demander un mandat avant de fournir des images à la police.
En outre, Ring a été critiqué pour sa gestion des données des utilisateurs et sa capacité à protéger leur vie privée. L’année dernière, la société avait accepté de payer 5,8 millions de dollars pour éteindre discrètement des poursuites qui lui reprochait d’avoir donné aux employés un accès illimité aux vidéos des sonnettes Ring des clients.
La décision d’Amazon a des implications nationales aux États-Unis, car de nombreuses agences de force de l’ordre ont établi des partenariats avec l’entreprise. Des accords qui confirment l’appétit des autorités pour les données issues de gadgets de plus en plus omniprésents.
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Et qu’Amazon ait accès à ses vidéos ne pose aucun problème aux défenseurs des libertés civiles ??? Perso ça me gène beaucoup plus que dans le cas de la police. Car je “sais” ce que ces derniers veulent faire avec, par contre Amazon (et tous les partenaires qu’ils ont choisis sans rien nous dire)…
C’est pas les méchants chinois, les américains sont nos amis 😉
Le double standard des médias occidentaux est affligeant.