Après avoir interdit l’usage de l’intelligence artificielle à l’école, le gouvernement vient de faire marche arrière. Le ministre de l’Éducation nationale a annoncé au début du mois de janvier le déploiement d’un nouvel outil de “remédiation ou d’approfondissement en français et en mathématiques“. Derrière ce projet porté par Gabriel Attal, on retrouve une promesse : celle d’équiper l’ensemble des lycéens français d’un outil d’IA dédié, capable de jouer les (presque) professeurs à domicile.
MIA, l’IA pour réviser
Le dispositif, baptisé MIA pour “Modules interactifs adaptatifs” sera d’abord déployé dans quelques académies à partir de février 2024, et devrait concerner 200 000 élèves de seconde. D’ici la rentrée prochaine, tous les nouveaux lycéens devraient être en mesure de profiter du dispositif. L’enjeu est de taille, puisqu’il permettra à la France de devenir le premier pays du monde à généraliser l’usage d’une intelligence artificielle gratuite pour accompagner la progression scolaire des élèves, selon le Premier ministre.
Cette démarche permettra aussi de mener un autre combat cher au cœur du gouvernement : celui de remonter le niveau des élèves français à l’échelle internationale. La dernière étude PISA, menée en 2023 auprès de 690 jeunes de 81 pays ne classe l’Hexagone qu’en 23e position du classement, avec des résultats “parmi les plus bas jamais mesurés“, surtout en mathématiques. MIA aura donc la lourde tâche de pallier le manque de ressources, mais aussi “d’augmenter l’attention et l’engagement de chaque élève par le biais de contenus ludiques, et de délivrer pour chaque élève des contenus adaptés à ses besoins et à son niveau. Aujourd’hui, des outils d’intelligence artificielle peuvent entretenir un dialogue avec les élèves et leur permettre de progresser à l’oral grâce à la reconnaissance vocale, mais leur proposent aussi des exercices de grammaire, de syntaxe ou de traduction adaptés à leur niveau“.
20 000 exercices disponibles
Pensée sous la forme d’une application mobile, MIA Seconde proposera 20 000 exercices au moment de son lancement. Ces derniers seront adaptatifs, et répartis en 24 modules, autour du français et des mathématiques. Lors de leur première utilisation, les élèves devront au préalable réaliser un test de positionnement, afin de déterminer leur niveau, et leurs perspectives d’amélioration. Ils et elles pourront aussi renseigner les résultats de leur test de positionnement réalisé en classe, obligatoire au moment de l’entrée en seconde.
Une fois le niveau de l’élève établi, l’IA entrera ensuite en jeu via un “algorithme de renforcement“, capable d’évoluer en même temps que son niveau de progression, sans forcément rester linéaire. Le programme offrira aussi de nombreuses ressources pédagogiques, comme des tutoriels vidéo, ainsi que des modes de travail en duo, et en groupe, qui pourront être exploités par les professeurs en classe. L’application ne sera en revanche pas obligatoire, puisqu’elle reposera uniquement sur le volontariat. Un moyen pour le gouvernement de promettre que les classes les plus défavorisées ne seront pas pénalisées par cette avancée technologique.
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