L’Horloge de la fin du monde, représentation symbolique de la distance qui sépare l’humanité d’une autodestruction cataclysmique, ne bougera pas en 2024. Pour la deuxième année consécutive, elle reste figée 90 secondes avant minuit.
Cette horloge imaginaire est un exercice de pensée qui a été proposé par des physiciens nucléaires de l’Université de Chicago, aux États-Unis. Le concept est simple : minuit représente la fin du monde, l’apocalypse, la destruction totale de l’humanité. Chaque année, ses responsables réalisent un nouvel état des lieux. S’ils considèrent que la situation a empiré, ils peuvent donc avancer l’aiguille pour la rapprocher de l’heure fatidique, et inversement.
Lorsque cette horloge est née en 1947, peu après la fin de la guerre mondiale qui a vu les États-Unis larguer deux bombes atomiques sur le Japon et au début de la Guerre froide, les douze coups de minuit correspondaient à l’annihilation potentielle de la vie sur Terre suite à une guerre nucléaire mondiale.
Depuis, le concept a évolué pour prendre en compte d’autres menaces existentielles d’ordres écologiques et technologiques. On peut citer le réchauffement climatique ou encore l’avènement de nouvelles technologies potentiellement dangereuses comme l’intelligence artificielle.
Guerre en Ukraine, réchauffement climatique et IA
Cette année, le Bulletin of the Atomic Scientists qui gère l’horloge a décidé de maintenir le statu quo. L’horloge reste à 23 h 58 minutes et 30 secondes, comme l’année dernière — l’heure la plus avancée depuis sa création. Même si l’aiguille n’a pas avancé, ses responsables considèrent donc que la situation est toujours critique à bien des égards, et qu’il ne faut pas l’interpréter comme un signe de stabilité.
« Des points chauds de conflit partout dans le monde portent la menace d’une escalade nucléaire, le changement climatique sème déjà la mort et la destruction, et des technologies disruptives telles que l’IA et les biotechnologies avancent plus vite que leurs garde-fous », explique Rachel Branson, directrice de l’institution interviewée par Reuters.
« De plus, une fin durable à la guerre enter la Russie et l’Ukraine semble distante, et l’usage d’armes nucléaires demeure une possibilité sérieuse. L’année passée, la Russie a envoyé de nombreux signaux inquiétants dans ce sens », continue-t-elle.
Évidemment, cette horloge de l’apocalypse doit être interprétée avec prudence. L’heure qu’elle affiche est une valeur abstraite qui n’est pas déterminée à l’aide de paramètres objectivement mesurables; c’est le produit d’un exercice de pensée, ni plus ni moins. Elle fait d’ailleurs l’objet de critiques sérieuses de la part d’observateurs qui y voient une représentation caricaturale, défaitiste et contre-productive des menaces qui pèsent sur notre société.
Mais dans tous les cas, il est indiscutable que les points individuels mentionnés par l’institut représentent tous des menaces considérables qui doivent être prises très au sérieux. Il ne reste à plus qu’à travailler pour faire en sorte que l’aiguille recule enfin l’année prochaine.
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