Ce mardi 23 janvier, en marge de la Conférence européenne sur l’espace de l’ESA à Bruxelles, la ministre belge des Affaires étrangères Hadja Lahbib et le secrétaire d’État chargé de la politique scientifique Thomas Dermine ont apposé leur signature au bas des Accords Artemis pour le compte de leur gouvernement.
La Belgique devient ainsi la 34e nation, et le 12e des 22 membres de l’ESA à rejoindre la coalition spatiale des États-Unis. Elle rassemble déjà plusieurs autres pays européens dont la France, l’Italie, l’Allemagne et le Royaume-Uni, les quatre contributeurs majeurs de l’Agence spatiale européenne. La Belgique arrive en cinquième position, avec une enveloppe de 946 millions d’euros sur trois ans.
Les Accords Artémis sont un traité rédigé par la NASA qui définit un ensemble de bonnes pratiques pour l’exploration de l’espace. Même s’ils ne sont pas juridiquement contraignants et surtout basés sur la bonne foi, les Accords décrivent un certain nombre de principes, de responsabilités et de procédures administratives que les signataires s’engagent à respecter.
Ils couvrent 10 thématiques qui vont de l’enregistrement des véhicules spatiaux au partage des données scientifiques en passant par l’utilisation équitable et responsable des ressources, la gestion des débris orbitaux, et la réduction des conflits liés aux activités spatiales.
« La Belgique a toujours eu les pieds sur Terre et la tête dans les étoiles », a déclaré Lahbib. « La signature des Accords Artemis reflète notre engagement en faveur d’une espace responsable et durable, et va renforcer nos liens avec nos partenaires internationaux. Cela va aussi ouvrir de nouvelles opportunités économiques pour nos entreprises, qui disposent d’une expertise mondialement reconnue dans le domaine de l’espace ».
Thomas Liégois sur les traces de Tintin ?
Pour nos voisins belges, cet engagement est aussi une manière de se rapprocher du programme Artemis. Il s’agit du nouveau programme de conquête spatiale américain qui a donné son nom aux Accords. Son objectif est de ramener des astronautes sur la Lune pour la première fois depuis 1972 lors d’une mission baptisée Artemis III, qui aura lieu d’ici quelques années.
« C’est une condition importante et nécessaire pour une possible participation d’un astronaute belge à une mission du programme », a rappelé Dermine. À l’heure actuelle, l’Agence spatiale européenne ne compte qu’un seul astronaute belge dans ses rangs, à savoir Raphaël Liégeois. La NASA n’a pas encore décidé de l’équipage de la mission Artemis III. Mais la signature des Accords signifie que Liégeois a désormais une chance de devenir le premier belge sur la Lune depuis Tintin, qui l’a visitée en 1954 dans la célèbre bande dessinée d’Hergé.
Mais comme notre Thomas Pesquet national et ses autres collègues européens, il devra toutefois faire preuve de patience avant d’être fixé sur son sort. Initialement prévue pour 2025, la troisième phase du programme Artemis continue d’accumuler du retard. Elle a déjà été repoussée à plusieurs reprises. À l’automne 2023, la NASA a même commencé à suggérer qu’elle pourrait renoncer à l’alunissage d’Artemis III, et repousser cette échéance à une mission ultérieure.
Il conviendra donc de suivre les progrès de l’agence et de ses principaux prestataires, notamment SpaceX dont l’immense Starship n’est toujours pas prêt alors qu’il s’agit d’une des clés de voûte du programme.
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