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IA : pour s’affranchir d’Nvidia, OpenAI discute avec Taïwan et le Moyen Orient

Sam Altman essaye de trouver des fonds aux Emirats arabes unis et de tisser des partenariats avec des géants industriels afin de mettre fin à sa dépendance au matériel d’Nvidia, qui domine l’écosystème hardware appliqué à l’IA.

Nvidia a hérité d’un rôle central dans le nouvel écosystème IA que l’on voit émerger aujourd’hui. Le titan du hardware a su anticiper la montée en puissance de cette technologie en produisant du hardware spécialisé si performant que tous les cadors de l’industrie se l’arrachent. Résultat : Nvidia est aujourd’hui incontournable dans le monde de l’IA, et les leaders comme Microsoft sont tous plus ou moins dépendants du géant vert.

Microsoft, Tesla, Meta et OpenAI, par exemple, ont tous commandé d’immenses quantités de GPU. Mais Nvidia fonctionne à flux tendu, et ne parvient pas à satisfaire cette demande énorme. Ses capacités de production limitées représentent donc un goulot d’étranglement majeur pour toutes les grandes entreprises qui veulent repousser les limites du machine learning.

Mais cela pourrait désormais changer. Comme Tesla, qui y travaille déjà depuis plus de deux ans, OpenAI prépare un grand plan de transition pour s’affranchir d’Nvidia en produisant ses propres puces propriétaires.

Sam Altman discute avec Abu Dhabi

Ce genre d’initiative nécessite des ressources financières conséquentes. Les pronostics initiaux se situent actuellement autour des 1500 milliards de dollars, largement au-delà de ce qu’OpenAI est capable d’assumer avec sa santé financière relativement fragile. Selon Bloomberg et le Financial Times, Sam Altman a donc choisi de se tourner vers le Moyen-Orient.

Il serait actuellement en discussion avec certains des investisseurs les plus riches de la région, notamment aux Émirats arabes unis, pour sécuriser les fonds nécessaires à la construction d’une infrastructure dédiée à la production de son propre hardware spécialisé.

Le Financial Times cite notamment le cheikh Tahnoun ben Zayed Al Nahyane, le fils du fondateur et le frère de l’actuel président de la superpuissance pétrolière. Il est aujourd’hui à la tête d’un immense empire financier parmi les plus puissants d’Abu Dhabi, avec des centaines de milliards de dollars d’actifs sous son contrôle. Il fait aussi partie du conseil d’administration de G42, une entreprise spécialisée dans l’IA qui a déjà tissé des liens avec des géants comme Microsoft.

Vers un partenariat avec TSMC ?

Ces rapports n’indiquent pas quelle somme OpenAI souhaite amasser. Mais même si elle parvient à trouver suffisamment d’argent pour alimenter ses nouvelles ambitions, il manquera encore un ingrédient essentiel à OpenAI. Il s’agit en effet d’une entreprise spécialisée dans le versant logiciel, et elle ne dispose pas d’une expertise suffisante dans le domaine très pointu du matériel pour y parvenir seule.

Par conséquent, elle cherche aussi à créer de nouveaux partenariats avec les leaders de l’écosystème hardware. Bloomberg cite plusieurs candidats potentiels comme le géant américain Intel, Samsung, ou encore TSMC, la clé de voûte de l’industrie mondiale du hardware depuis des années. Le Financial Times insiste notamment sur ce dernier et affirme qu’OpenAI aurait déjà lancé des discussions avec la firme taïwanaise.

Pour le moment, les informations concrètes restent rares. On ne sait par exemple pas si ce projet sera directement piloté par une subsidiaire d’OpenAI ou par une nouvelle entreprise créée spécialement pour l’occasion. Il conviendra toutefois de suivre cette affaire du coin de l’œil, car la première entreprise qui réussira à se libérer de sa dépendance au matériel d’Nvidia en développant sa propre solution disposera d’un gros avantage compétitif qui pourrait redistribuer les cartes dans l’industrie de l’intelligence artificielle.

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