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Pourquoi DC n’a plus que dix ans pour créer un univers cinématographique solide

Dans dix ans, une première version de Superman tombera dans le domaine public. Elle sera rapidement suivi de plusieurs autres protagonistes emblématiques tels que Batman, le Joker ou encore Wonder-Woman. Comment l’univers DC va-t-il composer avec cette menace ?

En 2023, Warner Bros a rappelé l’importance de ses licences. Alors que l’entreprise annonçait la mise en chantier d’une série Harry Potter à destination de la plateforme Max, l’univers DC Films était aussi mentionné comme l’une de ces propriétés intellectuelles qui comptent. La firme peut se targuer d’avoir sous sa coupe les super-héros les plus célèbres au monde, Batman et Superman en premier lieu. Si l’entreprise ne semble pas encore avoir trouvé la recette d’une excellente adaptation de leurs aventures, du moins au sein de son univers connecté, le reboot prochain du DCU espère corriger le tir et s’inscrire dans la postérité. James Gunn et Peter Safran ont à cœur de faire honneur à ces super-héros, de réunir de nombreux adeptes dans les salles obscures. Mais le temps leur est compté puisque Superman, Batman et Wonder Woman s’apprêtent à subir le même sort que Steamboot Willie il y a quelques semaines.

Dans dix ans, Clark Kent, Lois Lane et Bruce Wayne tomberont dans le domaine public. Après cent ans sous l’égide de DC, et donc de Warner Bros pour les adaptations cinématographiques, les principaux héros de la licence seront accessibles à qui veut s’en emparer. Dans une enquête, Variety détaille les plans de l’entreprise pour contrer la perte de cette exclusivité.

Dracula, Robin des Bois et maintenant… Superman

Premier héros de l’écurie DC, Superman sera le premier concerné par ce changement de régime. Dès l’année 2034, l’homme d’acier pourra évoluer sous de nouvelles bannières, être l’objet de nombreuses adaptations et relecture sans que Warner Bros ait son mot à dire. Au même titre que Dracula ou Robin des Bois, il deviendra un héros légendaire et accessible à tous. Néanmoins, il y aura quelques subtilités sur lesquelles Warner Bros et DC entendent sans doute miser. En 2035, lorsque Batman rejoindra la liste des personnages dans le domaine public, les auteurs, scénaristes et réalisateurs ne pourront pas s’emparer de son acolyte Robin. Même son de cloche pour Clark Kent qui ne pourra pas être vulnérable à la kryptonite. Cet élément narratif ayant été présenté bien plus tard dans les comics, les concurrents de Warner Bros ne pourront ainsi pas s’en emparer avant quelques années. Pour Superman d’ailleurs, la première version ne pouvant pas voler, le personnage sera contraint à quelques sauts pour se déplacer. Ces caractéristiques seront ainsi différentes de celles présentées dans les versions plus modernes du personnage.

Comme le rapporte Variety, ce changement de propriété intellectuelle a été anticipé par DC. En 2001, l’avocat général adjoint de l’entreprise expliquait dans un article : “En modifiant progressivement les caractéristiques littéraires et visuelles d’un personnage au fil du temps, le propriétaire peut conserver l’image alors actuelle comme norme de facto dans la conscience publique”. C’est d’ailleurs dans cette imagerie changeante que se trouve le nerf de la guerre pour les studios et entreprises du divertissement. Dans l’esprit des spectateurs, le nom de Mickey renvoie ainsi moins à Steamboat Willie qu’aux versions plus récentes, de Fantasia aux séries animées La Maison de Mickey. Il va de même pour les personnages DC, qui devront d’ici là s’assurer de devenir indissociables de leur version au sein du prochain DCU.

James Gunn et Peter Safran vont devoir rendre leurs acteurs indissociables

Comme son principal rival, DC ambitionnait il y a dix ans de faire naître un univers connecté des super-héros surpuissants. Si Marvel éprouve désormais quelques difficultés à construire l’après Endgame, force est d’admettre que les dix premières années ont été particulièrement remarquables. La force de la Maison des Idées réside sans doute dans le choix de ses acteurs, des vedettes qui ont porté les costumes. Dès sa première apparition, Robert Downey Jr est devenu indissociable du personnage de Tony Stark, la réciproque vaut aussi. De son côté, DC avait déjà largement exploité ses héros avant l’ouverture du DCEU. Il suffit de citer Batman pour se convaincre que le personnage est de ceux qui passent de mains en mains. Michael Keaton, George Clooney, Christian Bale, Ben Affleck et plus récemment Robert Pattinson… le Chevalier Noir est une composante essentielle de la culture geek, et s’affranchit d’un visage unique.

Si ce passage d’arme est souvent en la faveur de DC, il pourrait également participer à la confusion des spectateurs concernant des potentielles productions non-officielle. Pour le commun des mortels, l’absence de la mention DC Films ne suffira pas à faire passer l’idée d’une production développée loin de Warner Bros et l’écurie de comics. James Gunn et David Ayer auront ainsi dix ans pour inscrire leur nouvel univers dans la légende pour permettre à DC de continuer de capitaliser sur ses légendes. Les choix de casting vont être cruciaux.

Dans le même temps, les deux hommes pourront opérer un virage vers une nouvelle ère, en introduisant des personnages plus récents dans les comics et ainsi s’assurer d’en avoir l’absolu contrôle pendant plusieurs années. Par exemple, Green Lantern dans sa version d’Alan Scott a été créé en 1940. L’itération la plus célèbre date néanmoins de 1959, offrant ainsi à l’entreprise une marge de manœuvre avant qu’il ne subisse le même sort que Batman et Superman. La stratégie de Warner Bros devrait ainsi naviguer entre l’iconisation des versions modernes de ses héros emblématiques autant que l’apparition de protagonistes inédits. Tout un programme…

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3 commentaires
  1. Vous voyiez les super héros par le prisme des films, mais dans dix ans ce genre sera peut-être tout aussi obsolète que les westerns . Car contrairement a ceux ci un film de super héros coûte très cher. Une fois tomber dans le domaine public il y aura surtout des Bd qui feront peut-être plus de mal que des films fauché de série bd que personne n’ira voir.

    1. Bah je t’invite à faire un rapport budget des westerns avec un rapport valeur de l’argent entre aujourd’hui et la date de production, et tu verras que ce n’est pas si différent.

      Et il y a une chance, malheureusement, que les coûts de production soient divisés par 10 dans 10 ans, en faisant du full IA.
      Je pense que personne n’est prêt aux changements radicaux que ces technologies vont imposer à notre société (idoles numériques, bornes parlantes à la place des vendeurs, productions télévisuelles où l’on choisit soi-même ses acteurs, etc.)

Les commentaires sont fermés.

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