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Twitch va très mal : le PDG révèle que l’entreprise n’est pas rentable

Malgré la montée en puissance du livestreaming, Twitch ne rentre plus dans ses frais et tente de justifier le licenciement de 500 employés.

Deux jours après l’annonce d’une vague de licenciement massive, le PDG de Twitch révèle les raisons derrière cette décision. Malheureusement, les situations de ce genre sont devenues monnaie courante dans les industries technologiques et du divertissement. L’an passé, la plateforme licenciait pas moins de 400 employés. En ce début d’année, 500 travailleurs de plus vont devoir quitter l’entreprise.

Pourtant, le livestream ne semble pas avoir perdu de sa popularité. La création de contenu a le vent en poupe et Twitch est assurément l’une des plateformes les plus populaires avec TikTok. Il semblerait toutefois que les investisseurs aient vu les choses (trop) en grand, résultant en un trop grand nombre d’employés face à l’activité réelle et actuelle de l’entreprise. C’est du moins ce que déclarait Twitch dans son post de blog officiel au moment de l’annonce mercredi dernier :

Il est devenu évident que notre organisation est encore beaucoup plus grande qu’elle ne devrait l’être compte tenu de la taille de notre activité. L’année dernière, nous avons versé plus d’un milliard de dollars aux streamers. Ainsi, bien que l’activité de Twitch reste forte, depuis un certain temps, l’organisation a été dimensionnée en fonction de ce que nous prévoyons de manière optimiste pour notre activité dans trois ans ou plus, et non pas en fonction de ce que nous sommes aujourd’hui.

La nuit dernière, le PDG de Twitch Dan Clancy s’est exprimé publiquement afin d’expliquer la réalité de la situation aux utilisateurs et créateurs de contenu. Le grand patron a joué la carte de l’honnêteté et a révélé les dessous de l’entreprise, qui n’est même plus rentable.

La réalité économique du streaming

Je vais être honnête : nous ne sommes pas rentables affirme Dan Clancy, le visage dur en face caméra. Sans Amazon, l’entreprise aurait même pu couler. Pour rappel, la plateforme de livestream appartient au géant du e-commerce depuis 2014, qui a fait son possible pour sauver les meubles explique le PDG : “Amazon nous a été d’un grand soutien. Le plus important pour assurer le futur de l’entreprise est de ne pas perdre d’argent.” Toutefois, la situation ne semble pas aller mieux chez la maison mère, qui réduit également les effectifs dans d’autres divisions liées au divertissement.

Avec le lancement controversé de Kick en décembre 2022, l’industrie du livestream a effectué un véritable revirement. Tandis que Twitch applique des règles très strictes et limite les revenus des créateurs afin d’éviter des pertes, le nouveau concurrent a joué la carte de la folie des grandeurs. Contenus discriminants, sexistes, et racistes ainsi que la nudité y sont tous autorisés au service de la liberté d’expression. Mais tout comme les nouvelles directives de Twitter depuis la prise de contrôle d’Elon Musk, ce manque de modération mène trop souvent au débordement et à l’atteinte d’autrui. Pour ne rien arranger pour Twitch, cette politique permissive s’accompagne également d’avantages économiques considérables. Kick ne prélève que 5% de commission sur les revenus, contre 30% à 50% chez Twitch.

La pérennité du modèle Kick a été remise en question plus d’une fois, un débat sur lequel est revenu Dan Clancy lors de sa prise de parole. “Le coût de fidélisation des grands streameurs nous aurait coûté bien plus que les revenus qu’ils nous auraient rapportés” explique-t-il, mettant un terme aux espoirs d’une meilleure rémunération pour les créateurs Twitch. Pour l’heure, ces changements structurels au sein de l’entreprise ne devraient pas influencer les salaires des créateurs, même si ceux-ci ne sont pas à l’abri d’éventuels changements plus ou moins imminents.

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