Lorsqu’il avait annoncé la naissance de son métavers en 2022, Marc Zuckerberg espérait bâtir le futur d’Internet. Un monde dématérialisé, accessible depuis son navigateur ou via un casque de réalité virtuelle, dans lequel il serait possible de se divertir, de travailler, ou encore d’investir dans les NFT, ces œuvres d’art et actifs inscrits sur la blockchain. Moins de deux ans plus tard, le constat est sans appel. Le métavers n’a pas attendu 2024 pour tomber dans l’oubli auprès du grand public. En réalité, et contrairement à l’intelligence artificielle générative de ChatGPT et consorts, qui ont profondément transformé notre manière de consommer le web, le métavers est resté un phénomène épicentrique, qui est mort aussi vite qu’il a vécu.
Le métavers n’est pas encore mort
Pourtant, le monde virtuel rêvé par le patron de Meta n’a pas encore tiré sa révérence. La preuve, en plein CES 2024, le constructeur japonais Sony a officialisé le développement d’un système de création de contenu spatialisé, composé d’un casque d’affichage XR, et de contrôleurs dédiés à l’interaction avec des objets en 3D. Un PS VR après l’heure, qui se dote de plusieurs micro écrans OLED 4Kii, d’une fonction de vision naturelle grâce à six caméras et capteurs embarqués, ainsi que d’une paire de manettes optimisées pour la 3D.
Derrière ce nouveau casque, Sony vise les créateurs et les créatrices de contenu 3D, mais aussi les internautes qui croient encore au potentiel du métavers. Le dispositif permettra en effet d’aider à la création d’objets 3D dans les domaines du divertissement ou de l’industrie, avec la signature d’un partenariat avec Siemens sur la question des technologies industrielles. Dans un communiqué, l’entreprise projette ainsi de “lancer une nouvelle solution de conception immersive et d’ingénierie collaborative utilisant les logiciels de la plateforme ouverte d’activités numériques Siemens Xcelerator” pour propulser son système XR sur le devant de la scène.
“Les créateurs pourront non seulement voir les modèles 3D en taille réelle dans un environnement de réalité étendue (XR pour Extended Reality) grâce à l’affichage haute définition, mais aussi créer et modifier les modèles 3D”
Techniquement impressionnant
Si la marque ne détaille aucun prix, et une date de sortie attendue pour cette année, sans plus de précision, elle se veut plus bavarde sur la fiche technique de son nouveau produit. Le casque XR de Sony reposera sur une plate-forme Snapdragon® XR2+ Gen 2, le dernier processeur XR de Qualcomm Technologies, Inc. De son côté, la technologie Spatial Reality Display (afficheur spatial réaliste) offrira un contenu tridimensionnel extrêmement réaliste sans nécessiter de lunettes spéciales ni de casque de réalité virtuelle (VR). Autant de détails qui devraient simplifier la création et la vérification de contenu spatialisé, promet le fabricant.
Et si le métavers du futur, c’était ça ?
C’est peut-être là que Sony adopte une approche intéressante du métavers. L’entreprise délaisse le divertissement (même si elle ne l’exclut pas totalement), pour se concentrer sur l’industrie et la création 3D. “Pour beaucoup, le métavers est un endroit où fuir le monde réel. Mais pour Siemens et nos clients, le métavers industriel est l’endroit où vous allez créer le monde réel ! C’est là que nous étudions le changement climatique, la globalisation, la numérisation“.
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