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Terres rares : la Chine serre les boulons sur les exportations de ses technologies

La Chine a frappé du poing sur la table en annonçant l’interdiction d’exporter certaines technologies essentielles à l’extraction et au traitement des terres rares. Une mesure prise dans un contexte de tensions croissantes avec les États-Unis et leurs alliés.

La Chine, principal acteur mondial dans le domaine des terres rares, serre la vis dans la gestion de ses ressources. Selon un document émis par le ministère du Commerce, il est désormais interdit d’exporter des technologies liées à l’extraction, au traitement et à la fusion des terres rares, même si les produits finis à base de ces métaux ne sont pas concernés.

Des terres rares indispensables pour l’économie verte

Ces éléments, indispensables à la fabrication de smartphones, de puces électroniques, ou encore d’équipements de défense comme les radars, sont utilisées pour miniaturiser les composants et améliorer leur efficacité. Leur rôle dans le développement des technologies vertes, comme les véhicules électriques et les panneaux solaires, est fondamental, car ils contribuent à la transition vers une économie à faible émission de carbone. Cette polyvalence rend les terres rares incontournables dans une multitude d’industries, accentuant ainsi leur valeur stratégique à l’échelle mondiale.

Les terres rares sont aussi au centre des tensions internationales. La Chine, qui extrait 60 % des terres rares mondiales et en raffine près de 90 %, veut manifestement maintenir son avantage concurrentiel dans ce secteur.

Cette décision de Pékin survient à un moment délicat, alors que les États-Unis et l’Europe s’efforcent de développer leur propre filière de terres rares pour réduire leur dépendance envers la Chine. Les efforts américains, comme la réouverture de la mine de Mountain Pass en Californie, pourraient donc se heurter à des obstacles majeurs faute de capacités de raffinage suffisantes.

L’administration Biden a l’intention de développer la production de lithium, de nickel et de cobalt en dehors de la Chine. Cette stratégie s’inscrit dans les incitations américaines qui favorisent les véhicules électriques utilisant des métaux provenant des États-Unis ou de pays alliés. La Chine a réagi en imposant des restrictions à l’exportation de métaux comme le gallium, le germanium et le graphite.

Le contrôle de Pékin sur les terres rares s’était déjà manifesté de façon notable en 2010, lorsqu’un embargo sur ces exportations avait été décrété suite à un différend territorial avec le Japon.

L’interdiction d’exporter des technologies de terres rares intervient alors que tout le monde essaie de contrôler ces minéraux stratégiques. La Chine a perfectionné le processus d’extraction par solvants, une technique que les compagnies occidentales peinent à maîtriser en raison de sa complexité technique et des préoccupations environnementales.

Des entreprises comme MP Materials aux États-Unis ou Ucore Rare Metals au Canada, soutenues par leurs gouvernements respectifs, tentent de développer leurs propres technologies. Mais l’ampleur de l’exportation de la technologie chinoise de terres rares reste incertaine, étant donné que Pékin décourageait déjà cette pratique depuis plusieurs années.

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7 commentaires
  1. c’est quand meme des mesures de court termes. En effet, les materiaux dit “rare” ne seront plus utiles dans le futurs, de nombreuses recherches visent a utiliser des materiaux plus courant, donc disponible en plus grande abondance et surtout partout sur terre… D’ici 20ans, la main mise de la Chine sur les metaux rare ne sera plus utile..Exemple les batteries, dont la recherche bat son plein, forte d’une innovatyion galopante, pourrait tres bien dans le futur reduire, voir ne plus utiliser les matieres premieres d’aujourdhui…

    1. Pas convaincu… Cela fait 20 ans qu’on nous parle des batteries au graphene… Et pourtant meme tesla utilise en masse le lithium.

      À mon avis on restera dépendant des terres rares quelques decenies encore pour les batteries. Les chinois ne prennent pas des mesures sur du court terme.

      1. “Les chinois ne prennent pas des mesures sur du court terme.”

        Derniers errements en cours :
        Décembre : nouvelle réglementation sur les jeux vidéos
        Fin décembre : 80 milliards de capitalisation boursière partis en fumée pour les boîtes chinoises cotées à Shanghai.
        Janvier : le responsable de la réglementation des jeux au Parti Communiste Chinois invité à partir en année sabbatique quelque part au milieu de la Chine…

    2. Terres rares ne signifie pas qu’on n’en trouve pas beaucoup (en fait, ça dépend où), mais qu’elles appartiennent à un groupe d’éléments chimiques ayant des particularités très spécifiques et très difficilement reproductibles
      Elles ne seront pas utiles, mais indispensables. Le changement d’attitude du gouvernement chinois est principalement dû aux décisions de ne plus subventionner les véhicules électriques produits en Chine, et de les maintenir sur les fabrications locales. Les Chinois l’ont en travers, car en Europe on ne fait plus que de l’emboutissage et des finitions Toutes les pièces détachées, fournitures et matières premières sont importées, et les terres rares sont dans l’électronique et les batteries, qui sortent pratiquement toutes des mêmes usines chinoises. Et parler aujourd’hui d’un futur à plus de 3 ans au sujet des véhicules électriques et leur composants est plus de la divination que de la prospective

  2. En 2022, 82 % du marché des voitures électriques utilisaient des moteurs électriques basés sur des aimants permanents à base de terres rares.

    Jusqu’à présent, l’alternative la plus commune est le moteur à rotor bobiné (utilisé par Renault dans la Zoé).

    Mais malgré les nombreuses recherches sur le sujet, les moteurs sans terres rares ne représenteraient, selon les experts, que 35% des véhicules à l’horizon 2030. Par contre, hors Chine, le pourcentage sera bien plus élevé, puisqu’on peut imaginer qu’en Chine, ça restera à 100%.

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