L’année 2023 a été marquée par des surprises dont Disney se serait sans doute passé. Pour son centenaire, le studio avait mis les petits plats dans les grands et espérait retrouver ses niveaux d’avant COVID. En 2019, Mickey réalisait pas moins de 13,2 milliards de dollars de recettes à l’échelle mondiale, aidé par les sorties de Star Wars IX, La Reine des Neiges 2 et Avengers : Endgame. Néanmoins, cette croissance fulgurante a été largement entravée par la crise sanitaire et la fermeture des salles obscures. Ses projets ont subi de nombreux retards, forçant les équipes créatives à travailler toujours plus vite pour assurer une présence constante des estampilles Disney au cinéma. Malgré la sortie de 17 nouveaux longs-métrages, certains issus de licences parmi les plus populaires, la firme aux grandes oreilles s’incline face à ses concurrents.
En 2023, le roi du box-office n’est ainsi pas la petite souris, mais une planète tournoyante. Universal s’illustre comme le studio ayant engrangé le plus d’argent à travers le monde. Avec 24 films à son actif, l’entreprise fondée en 1912 confirme son importance pour le panorama audiovisuel en annonçant des recettes chiffrées à 4,907 milliards de dollars. Deux de ses films sont d’ailleurs sur le podium 2023, respectivement en deuxième et troisième place, Super Mario Bros, le film et Oppenheimer n’ont eu aucun mal à rencontrer leur public. Ils ont terminé leur course dans les salles obscures avec 1,3 milliard et 950 millions de dollars.
De son côté, Disney laisse sa place de leader pour la première fois depuis huit ans. Aucun de ses métrages ne figure d’ailleurs dans le trio de tête, présidé par Barbie et son exploration du monde de la poupée en plastique. À dire vrai, l’unique opération vraiment rentable pour Disney vient de chez Marvel, seul Les Gardiens de la Galaxie : Volume 3 parvient à rentabiliser son important budget, sans pour autant dépasser le milliard.
Ant-Man et la Guêpe : Quantumania et The Marvels échouent dans leur entreprise, s’imposant comme de cuisants échecs pour la licence autrefois surpuissante. C’est assez surprenant concernant ce dernier, son prédécesseur avait aisément dépassé le milliard de dollars, bien aidé par sa position d’entre deux Avengers. Alors que les spectateurs attendaient la conclusion du dytique des frères Russo, la Maison des Idées avait ostentatoirement misé sur l’importance de l’héroïne dans le combat face à Thanos. Si sa participation a finalement été moindre, Captain Marvel avait également profité de son statut de premier film consacré à une super-héroïne pour attirer les spectateurs. Sa suite, qui puisait son inspiration dans le premier volet autant que dans les séries Disney+, n’aura pas séduit de la même manière. 205 millions de dollars pour une enveloppe estimée à 274 millions sans les coûts marketing, c’est le pire résultat d’un métrage de la saga débutée en 2008 avec Iron Man.
Ailleurs au sein de ses licences, Disney ne fait guère mieux. Tandis qu’Universal peut compter sur les très bons résultats de ses deux mastodontes, autant que les succès plus mitigés de M3GAN et Fast X pour décrocher la place de numéro 1, Disney n’avait sans doute pas anticipé une telle déception. Après avoir atteint des sommets de rentabilité avec sa relecture live-action du Roi Lion par Jon Favreau, la firme n’est pas parvenue à maintenir à flot sa nouvelle Petite Sirène. Sans être un échec, cette nouvelle incursion dans l’univers d’Ariel (569,6 millions) n’a été pas le raz de marée espéré. Son arrivée sur Disney+ dans plusieurs territoires lui a néanmoins offert une nouvelle chance de convaincre.
Le cas Indiana Jones
Qui de mieux pour célébrer les 100 ans de Disney que le plus célèbre des aventuriers. Désormais sous l’égide de Lucasfilm et Disney, le personnage s’invitait dans les salles obscures à l’arrivée de l’été, avec la ferme intention d’en découdre. Quinze après le très décrié Indiana Jones et le Crâne de Cristal, Steven Spielberg passait le relais à un autre cinéaste pour Le Cadran Maudit. Cinquième et ultime volet des aventures de l’homme au Fédora, le film semblait avoir été imaginé comme un passage de relais entre Harrison Ford et Phoebe Waller Bridge, capable de rassembler anciens et nouveaux adeptes sous une même bannière. Connaissant la propension de Disney à tirer parti de chaque saga qui passe sous sa main, Indiana Jones 5 devrait logiquement signer le début d’une nouvelle ère pour la franchise imaginée par Steven Spielberg et George Lucas. Après tout, l’univers de ce dernier est exploité plus ardemment que n’importe quelle autre œuvre de science-fiction.
Néanmoins, durant son avant-première cannoise, le nouveau film porté par Ford a été conspué par la critique et le public. Lorsqu’il envahira les salles obscures quelques semaines plus tard, le box-office ne lui sera pas plus favorable. En achetant Lucasfilm — une opération particulièrement couteuse (4,05 milliards de dollars) — Disney n’avait d’autre choix que d’exploiter l’estampille pour rentabiliser son investissement. Avec un budget estimé à plus de 300 millions de dollars, et 384 millions de recettes, dont une importante partie est réservée aux exploitants de salles, Indiana Jones 5 a fini sa course dans le rouge. Selon Variety, les pertes pourraient s’élever à près de 100 millions. C’est un coup dur pour la saga qui avait jusqu’ici toujours réussi à faire fructifier ses budgets. À titre de comparaison, le premier film a coûté la modique somme de 20 millions de dollars (hors inflation) et offert à Paramount Pictures un joli chèque de 390 millions. La firme a-t-elle eu les yeux plus gros que le ventre ? Star Wars avait pourtant réussi à la bascule avec Le Réveil de la Force et ses suites en dépassant le milliard. Comme la guerre des étoiles, Indiana Jones compte parmi les légendes de la pop culture que l’on pensait éternelle, force est de constater que même le Graal ne pouvait plus rien pour elle.
2023 est désormais terminée et tous les regards de l’industrie cinématographique se tournent vers l’avenir. Au sortir d’une grève sans précédent, l’heure est à rattraper les nombreux retards accumulés. Plusieurs films sont sur la liste des priorités de Warner Bros, Disney, Universal et Paramount Pictures. Deadpool 3 est chez Disney l’un de ses rendez-vous à ne manquer, le seul chez Marvel en 2024. De son côté, Warner qui terminait l’année 2024 avec les honneurs pour Wonka se concentre déjà sur son nouveau projet d’envergure : la sortie de Dune : Deuxième partie.
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C’est plus profond que simplement une mauvaise année 2023.
On peut se demander si leurs studios ont encore les compétences techniques et artistiques pour réaliser de belles œuvres et une grande partie du public qui adorait autrefois Disney en ont aujourd’hui horreur.
En gros c’est davantage la tendance que le résultat immédiat qu’il faut regarder car cette crise risque de durer pour ne pas dire empirer.
Conséquence du Wokisme à outrance, bien fait !
En effet de l’aveu du PDG de Disney lui même…
vive le wokisme
Ou sont les “détracteurs” qui criaient misogynes, racistes ou autres mots tres tres serieux employés de facons tres “facile” auxquels certaines personnes dans les commentaires dont moi avons eu le droit?
On sont ces personnes? Tres sincèrement la réponse vient des consommateurs et des statistiques.
Un peu de bienveillance avant de cataloguer une personne sans la connaître serait un bon début pour vous.