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Photos de ses enfants sur les réseaux sociaux : la CNIL alerte sur des risques bien réels

La sharenting, cette pratique qui consiste à poster régulièrement des photos de ses enfants sur les réseaux sociaux, est loin d’être anodin.

Avec les fêtes de fin d’année et l’ouverture des cadeaux au pied du sapin, nombreux sont les parents qui ont posté des photos et des vidéos de leurs enfants sur les réseaux sociaux. Pourtant — et cela est valable tout au long de l’année — la pratique n’est pas sans risque, rappelle la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) sur son site officiel.

1 300 photos publiées avant 13 ans

Alors que les réseaux sociaux sont officiellement interdits aux mineurs de moins de 13 ans, un enfant en dessous de cet âge légal possède en moyenne 1 300 photos de lui sur les plateformes en ligne. La faute aux 53% de parents et proches, qui partagent de plus en plus de contenus liés à leur image, rappelle une étude britannique de l’OPINIUM et l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique en cette fin d’année.

Toutefois, partager des photos de son enfant sur Internet n’est pas anodin, et comporte de nombreux risques, rappelle la CNIL. L’organisme indique être régulièrement saisi par des plaintes émanant de mineurs ou de jeunes majeurs, afin de faire retirer des contenus (photos, vidéos ou enregistrements vocaux) postés sans leur consentement par leurs parents.

Quels sont les risques ?

Poster des photos et vidéos de son enfant, même à l’apparence anodine, peut faire l’objet d’un détournement malveillant. Création de faux comptes sur les réseaux sociaux, usurpation d’identité, ou alimentation des réseaux de pornographie infantile… les risques sont élevés concernant les médias accessibles publiquement en ligne. D’autant plus que les photos de nudité (dans un bain ou à la plage par exemple) ne sont pas les seuls contenus prisés des pédocriminels. Avec l’émergence de l’IA, les deepfakes pornographiques ne concernent pas que les femmes majeures.

Sans aller jusqu’à l’exploitation pédopornographique, le partage de médias en ligne est susceptible de révéler bon nombre d’informations sensibles sur votre progéniture : date, géolocalisation, centres d’intérêt ou encore lieux fréquentés… autant de détails qu’il vaut mieux garder dans le cadre privé.

Protéger les mineurs passe aussi par le respect de leur image

Enfin, et il s’agit sans doute du risque le plus souvent évoqué par les jeunes une fois leur majorité atteinte, la création d’une identité numérique d’un mineur à son insu peut s’avérer préjudiciable à mesure qu’il ou elle grandit. S’il est difficile de réaliser l’ampleur des conséquences d’une surexposition juvénile, imaginez-vous en pleine recherche d’emploi, alors qu’un potentiel employeur décide de faire quelques recherches sur vous. Pas sûr qu’il ait réellement envie (et vous non plus) de vous découvrir à quatre ans, les fesses à l’air sur un pot.

De manière générale, poster des photos de son enfant sur les réseaux sociaux (même avec son consentement, jugé caduc du fait de son jeune âge) est susceptible de porter atteinte à sa réputation et à sa dignité par la suite. Dans un communiqué, la CNIL explique ainsi : “les photographies et les vidéos partagées par les parents peuvent donc priver les enfants de leur capacité à définir leur propre image et leur identité“. Un sujet d’autant plus sensible que les premières générations d’enfants nés avec Internet sont désormais en âge de s’exprimer, et que l’organisme reçoit bon nombre de plaintes à ce sujet.

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