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Steak, saucisse, lardons : la viande végétale remporte son combat contre le lobby bovin

C’est un revers judiciaire qui passe mal pour le lobby de la viande, mais une sacrée victoire pour celui du simili-carné.

Cinq ans après le début d’un feuilleton judiciaire abracadabrantesque, la justice a tranché en faveur de la viande végétale. En 2018, le lobby de la viande bovine Interbev (Association Nationale Interprofessionnelle du Bétail et des Viandes) avait assigné en justice le marché de viande végétale à travers le groupe Nutrition & Santé (propriétaire notamment des marques Cereal Bio, CéréAlpes ou encore Soy). Pour l’organisme pro-carné, la confusion existante entre “steak” et “steak végétal étaient une manière détournée de tromper le consommateur.

Sur fond de concurrence déloyale et de pratiques commerciales trompeuses, Interbev avait attaqué Nutrition & Santé, mais espérait surtout faire pression sur les législateurs français pour faire interdire toute mention aux appelations “steak”, “saucisse”, “lardons ou encore “viande végétale” du marché simili-carné. Une requête tendue, à l’heure où l’empreinte carbone et sanitaire de la consommation de viande imprègne de plus en plus le débat public.

La justice tranche dans le lard

Plus tôt en 2023, les fabricants de viande végétale s’étaient préparé à devoir changer leurs appellations en France. Ils n’auront finalement pas à le faire. Ce 20 décembre 2023, la Cour de cassation a débouté Interbev, en donnant raison à la filière végétale. Une décision qui confirme celle qu’avait rendue la cour d’appel de Rennes en avril 2022 sur le même sujet, et qui clôture des années de procédure.

En clair, estime la justice dans un premier compte-rendu, “le risque de confusion entre les deux catégories de produits et donc d’erreur par le consommateur n’est pas établi“. Les consommateurs sont a priori capables de différencier un steak végétale d’un steak carné, et peuvent donc faire leur choix en toute connaissance de cause “dès lors que les mentions sur les emballages et dans les publicités affirment toujours clairement la composition végétale des produits“.

Encore beaucoup de détracteurs

Reste que si la décision de justice promet de faire office de jurisprudence à l’avenir, elle tombe mal. Le gouvernement est justement sur le point de promulguer un nouveau décret interdisant les appellations du type “lardons végétaux“, “steak de soja” ou encore “saucisse végan“. Cette décision avait été prise en juin 2022, mais jugée trop vague, et finalement suspendue par le Conseil d’État. Pour être réellement appliqué, il faudra aussi que le texte passe le filtre de l’Europe, qui ne semble pas franchement encline à suivre la rigidité française sur la question du végétal.

De leur côté, les défenseurs de la filière végétale saluent la décision. Pour eux, l’assignation judiciaire d’Interbev permet surtout de gêner le développement des produits végétaux, susceptibles de concurrencer le marché de la véritable viande. À l’inverse, le ministre de l’Agriculture Marc Fresneau brandit toujours le risque fantasmé d’un risque de confusion auprès des consommateurs. Début septembre, il indiquait : “mettre fin aux allégations trompeuses sur les étiquetages est une priorité“.

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Source : Reporterre

14 commentaires
  1. Est ce que aujourd’hui, tout doit être sur une base de compétition dégueulasse sous fond de fric et de points de vues arrêtés ?

    Qu’est ce que l’on s’en fiche qu’un steak de soja ait le mot steak ?

    Les deux sont très bons et le consommateur y trouvera son compte.

  2. C’est stupide ce besoin des vegans et fabricnats de produit vegan d’avoir besoin de reprendre tous les mots liés à la viande quand même.
    Franchement Etre vegan mais avoir besoin d’un produit qui s’appel steak de XXX je comprends pas, c’est du XXX et ca n’est pas un steak XD

    1. quand vous allez au bord de la mer et qu’on vous propose un steak de thon, ce n’est pas de la viande il me semble. Quand on vous propose de la “cervelle de canut” à Lyon, spécialité lyonnaise qui est un fromage et non pas un abat. Est ce un problème ???? définition de “steak”… tranche de… bifsteck…tranche de boeuf

  3. Déjà être vegan, c’est ne pas manger carné pour des raisons idéologiques contre la mal-bouffe et ou l’exploitation par l’industrie agroalimentaire des animaux.

    Alors quel est le f#!@(ing intérêt d’essayer de vendre un truc qui est de la mal-bouffe végétale avec un goût de viande ???

    1. Chez les omnivores, il y en a qui sont contre la mal-bouffe pour autant on continue de vendre de la mal-bouffe pour ceux qui y adhèrent… c’est quoi l’intérêt ? Il y a des futurs végétariens ou végans qui ont besoin de ces substituts pour faire une transition comme certains bouffent des nicorettes dégueulasses pour arrêter de fumer.

  4. Végan et végétarien ne sont pas la même chose, déjà. De plus les steak végétaux sont peu prisés des deux car chers et malbouffe totale. Seuls les omnivores en cours de conversion les mangent quelques mois.

  5. Je n’arrive pas à comprendre l’utilité d’utiliser des mots carné. Ca n’a aucun sens… pourquoi dire que c’est un steak de soja et non une galette de soja si ce n’est pour “tromper” le consommateur?
    Ca ne changera rien pour une personne vegan ou végétarienne mais ca peut créer de la confusion mais surtout ca n’a aucun sens de mettre des noms de produit animal à des produits végétaux….

    1. C’est clair ça n’a aucun sens.
      Si on prend la définition de
      steak: “Tranche de bœuf grillée”.
      lardon: “Petit morceau de lard ( Graisse ferme formant une couche épaisse dans le tissu sous-cutané du porc, employée dans l’alimentation. )”
      saucisse: ” Préparation à base de viande (souvent porc) assaisonnée et entourée d’un boyau, que l’on fait cuire ou chauffer”

      Le seul but de ces appellations est donc bien de tromper le consommateur, ou psychologiquement lui faire croire que c’est aussi bon, c’est donc bel est bien de la manipulation.

      Le fait d’appeler ça autrement n’enlèvera pas l’intérêt de ces produits ni le fait qu’ils puissent être tout à fait bon.
      Franchement, pour le coup, à l’inverse c’est justement une victoire d’un lobby sur un autre lobby. Et on ne peut clairement pas appeler ça une victoire.
      C’est totalement négatif pour ces produits qui ont leurs intérêts.
      Une salade de tomate,feta (ou mozza) etc c’est techniquement végétarien on n’a pas été chercher un nom pour faire croire que c’est un équivalent d’autre chose avec de la viande ou du poisson. C’est bon comme tel…

      1. Alors, non.
        “Steak” ça veut dire tranche, déjà. “Nugget” signifie pépite.

        Et de toute façon, ce n’est pas le débat, le but c’est de proposer aux consommateurs un aliment qui se cuisine de telle façon, qui se mange de telle façon, qui crée des habitudes alimentaires que l’ont connais déjà. Tout le monde sait comment se cuisine une saussice et comment la manger, avec quoi l’accompagner, etc.
        Seulement, ces saucisses là ne contiennent pas d’animaux morts. C’est la seule différence.
        Comment appelleriez-vous un aliment qui ressemble à une saussice, se cuit comme une saussice et se mange comme une saussice mais qui n’est juste pas à base de cochon ? (Sans compter que les saucisses de poulet existent et que ça n’a jamais choqué personne).

        Mais si on va dans votre sens, on devrait donc aussi annuler les termes “fruits de mer” “tomate cœur de bœuf”, “fromage de tête”, “bûche glacée” car “ça trompe le consommateur” ?
        Le consommateur est-il aussi stupide ?

        1. J’ai pris la définition du petit petit robert:
          https://dictionnaire.lerobert.com/definition/steak

          Mais même si tu vas sur le petit LAROUSSE : “Synonyme de bifteck”
          et bifteck: (anglais beefsteak, tranche de bœuf)

          Comment on le nomme n’est pas la question, on invente des mots, voir certains existent déjà comme le mot galette.
          Le choix est volontaire, présenter un aliment de manière proche pour qu’il ressemble “physiquement” à un autre, essayer de s’approcher de son goût et au final le nommer presque pareil, si pour toi ce n’est pas volontairement induire en erreur…

          Les mots on un sens et une définition, que cette définition ne vous convienne pas est une chose, le fait est que par définition dans le dictionnaire une saucisse c’est ” Préparation à base de viande (souvent porc) assaisonnée et entourée d’un boyau, que l’on fait cuire ou chauffer”
          Au passage, on a bien un nom pour merguez et non pas “saucisse épissée” ou autre chose. Comme un saucisson sec n’est pas une saucisse sèche froide etc….

          Et oui le consommateur est stupide, il suffit de regarder tous les problèmes avec la société de consommation…

          Tout ce que tu sites n’a pas été inventé dans le but de faire croire à quelque chose, ni de s’approcher d’un élément, toute la différence est là… A l’inverse de tout ce qui a été cité ici.

          Encore une fois, personnellement, je trouve ça totalement contre productif de vouloir faire ressembler à quelque chose existant, forme + nom inclu.
          Qu’on ne me fasse pas croire que le but ce n’est pas de pouvoir tromper des gamins en leur disant “tu vois c’est pareil c’est du steak c’est très bon. ” Ou qu’il se fasse avoir sur la forme en pensant manger du steak etc.

          Pour moi ça reste une connerie, c’est différent, ce n’est pas moins bon pour autant, et à l’inverse vouloir s’approcher des codes de l’existant ça revient à dire qu’au final on a besoin de ça pour faire croire que c’est bon.

          1. Vous répétez sans cesse :”pour faire croire que c’est bon”, avez-vous au moins goûté ?
            Je ne suis pas végétarienne mais j’aime ce qui est bon (colle tout le monde) et j’essaye de diminuer ma consommation de viande car je suis réaliste des enjeux de notre époque.
            J’ai donc croisé dans mes rayons des steaks végés, curieuse d’y goûter (donc pas dupe) et renseignée d’un coup d’œil sur la manière dont il faudra le préparer (grâce à l’appellation steak): j’ai acheté sereine. Selon les marques c’est évidemment plus ou moins réussi, mais je n’ai jamais regretté. En conclusion, cela me permet une transition douce vers une alimentation moins carnée, ce qui est une priorité logique. Je valide donc à 100% l’appellation carné des ces préparations. Certes mon cas n’est pas une généralité, mais rappelez-vous qu’il n’y a pas que les végétariens qui en mangent. Vous devriez d’ailleurs tous vous y mettre…

      2. je vous cite “Le seul but de ces appellations est donc bien de tromper le consommateur” franchement pour tromper le consommateur qui ne ferait pas la différence entre un steak de viande (ou de poisson) et un steak végétal, faudrait déjà tomber sur un (ou des) vrais “teubés”. Mais on a vraiment l’impression que de refuser de bouffer des cadavres dérangent les adeptes du carné. Est ce que l’on vous reproche d’avoir utilisé le nom d’un peintre italien pour parler du “carpaccio” de boeuf ?

  6. @Margaux.

    Merci de ne pas me faire dire ce que je n’ai pas dis.
    “Pour moi ça reste une connerie, c’est différent, ce n’est pas moins bon pour autant”

    A aucun moment je n’ai parlé du gout, de la qualité ou quoi que ce soit.
    Je parle juste de s’entêter à vouloir faire passer ça pour ce que ça n’est pas.
    Dans tout autre chose qui existe, on appelle ça une contrefaçon.

  7. C’est clair que débattre de termes pour de la nourriture qui dans un cas ou un autre ne change pas le produit ni ses consommateurs est une priorité absolue de nos jours où certains ne savent même pas le goût de l’un ou de l’autre car ils meurent de faim, époque actuelle où tout part en cacahuète (climat, pouvoir d’achat, guerres, politique, wokisme, etc ….)

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