Dans Science, une étude révèle que l’ADN du poulpe Turquet (Pareledone turqueti) pourrait bien annoncer un risque accru de disparition de la calotte glaciaire de l’Antarctique Occidental (la partie ouest du continent). Des chercheurs ont découvert que deux populations distinctes de ce poulpe, endémique de l’Océan Austral et séparées actuellement par la calotte glaciaire, avaient partagé leur ADN il y a environ 120.000 ans durant la dernière période interglaciaire. Ces échanges génétiques impliquent l’absence de la calotte à cette époque, ce qui permettait une circulation libre entre les mers de Ross et de Weddell.
Des poulpes annonciateurs de la fonte de la calotte Antarctique
Cette période coïncide avec des températures semblables à celles d’aujourd’hui, mais avec des niveaux de mer de cinq à dix mètres plus élevés. Sally Lau, chercheuse à l’Université James Cook et auteure principale de l’étude, souligne que la communauté géoscientifique se demande depuis près de 50 ans si la montée des eaux provenait de cette partie de l’Antarctique.
La température moyenne globale actuelle est environ 1,2 degré Celsius plus élevée que celle enregistrée entre 1850 et 1900, période préindustrielle. Si la calotte glaciaire de l’Antarctique fondait entièrement, l’élévation moyenne du niveau de la mer pourrait atteindre cinq mètres. Les chercheurs ne peuvent cependant affirmer avec certitude que la calotte est déjà condamnée. Nicholas Golledge, professeur de glaciologie à l’Université de Victoria à Wellington et co-auteur de l’étude, indique néanmoins que cette hypothèse est fortement plausible.
Selon lui, même si un point de non-retour pourrait être atteint, nos actions présentes peuvent encore influencer la vitesse de cette fonte, estimée entre 200 et 2.000 ans. Contrairement à aujourd’hui, la dernière période interglaciaire faisait partie d’un cycle naturel continu de changements dans l’inclinaison de l’axe de la Terre et de son orbite autour du soleil, entraînant des modifications de la quantité de lumière solaire reçue par la planète. Ces cycles se produisent progressivement sur des dizaines de milliers d’années. Nos émissions actuelles de gaz à effet de serre provoquent des changements de température similaires, mais à un rythme beaucoup plus rapide.
Cette recherche s’appuie sur des spécimens de poulpes collectés depuis plus de 30 ans, conservés dans des musées, et dont l’ADN a pu être analysé grâce aux progrès récents en séquençage génétique. Cette méthode, enrichie par d’autres études sur la faune terrestre et les modèles géoscientifiques, est une perspective combinant plusieurs disciplines qui permet de comprendre les dynamiques passées et actuelles de l’Antarctique.
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Oui la terre se réchauffe elle fait son oeuvre depuis des millénaires elle n’a pas la même notion du temps que nous humains qui ne vivons que quelques dizaines d’années.
@rabibi : justement, l humain en modifie les cycles et fait en sorte qu’ils soient avec la meme notion de temps que nous, pour notre malheur.
Il ne faut pas confondre les cycles naturels (equivalent d’une onde porteuse en fm) et les cycles provoques par l humain (equivalent de la modulation du cycle).
Le soucis est justement cette modulation du cycle naturel qui entraine des rechauffements trop rapprochés et de fait des catastrophes dfaute de retro action naturelle suffisement rapide