Le 25 décembre, l’agence spatiale japonaise (JAXA) a annoncé que son alunisseur s’était inséré avec succès en orbite de la Lune. Le Japon a ainsi fait un grand pas vers le déploiement de son tout premier engin sur notre satellite.
Le véhicule, baptisé SLIM (pour Smart Lander for Investigating Moon), a décollé le 6 septembre dernier en compagnie du XRISM, un télescope à rayons X. Ce dernier est encore parqué en orbite de la Terre aujourd’hui, mais le premier est parti pour un long voyage vers notre voisine.
L’agence japonaise a délibérément choisi de prendre son temps pour offrir une trajectoire très économe en énergie au véhicule. Après environ trois mois de pérégrinations spatiales, il est enfin parvenu à destination et s’est placé sur une orbite elliptique qui oscille entre 600 et 4000 km d’altitude.
Le Japon veut entrer dans un cercle très fermé
Désormais, la prochaine étape va être de préparer l’alunissage. C’est une échéance que la JAXA attend avec beaucoup d’impatience et certainement un peu d’appréhension, car à ce jour, le Japon n’a envoyé que deux autres engins vers la Lune. Il s’agissait des sondes Hiten, en 1990, et Kaguya, dans le cadre de la mission SELENE en 2007. Or, ces engins ne se sont pas posés à la surface ; ils se sont contentés de collecter des données en orbite.
Avec SLIM, la JAXA veut enfin passer ce cap pour s’installer dans un cercle très fermé. À ce jour, seules quatre autres nations ont réussi à poser délicatement un véhicule à la surface de la Lune. Il s’agit des États-Unis, de la Russie/Union soviétique, de la Chine, et plus récemment de l’Inde avec la mission Chandrayaan-3.
D’autres nations étaient à deux doigts d’y parvenir, mais ont échoué lors de la dernière étape. On peut notamment citer Israël, dont la sonde Beresheet s’est écrasée sur la Lune en 2019… et aussi le Japon, avec Hakuto-R. Il devait s’agit du premier engin japonais à se poser sur la Lune, mais comme Beresheet, il n’a pas survécu à la descente.
Un véritable « sniper lunaire »
Le contingent nippon veut désormais prendre sa revanche, et voit les choses en grand. Les ingénieurs ne comptent pas seulement réussir leur alunissage ; ils veulent le faire avec une précision remarquable.
C’est un paramètre très important pour les opérateurs. En effet, plus l’alunissage est précis, plus les chercheurs peuvent accéder facilement aux données recherchées. Cela signifie par exemple qu’un rover doit se déplacer moins loin pour arriver dans la zone ciblée après avoir été déployé. C’est encore plus important pour les appareils statiques, dont l’intérêt diminue de façon drastique s’ils ne se posent pas au bon endroit.
À l’époque des premières missions lunaires, les engins américains et soviétiques visaient généralement une ellipse de quelques kilomètres de long. Ces dernières années, les technologies de contrôle et de navigation ont énormément progressé, et cette incertitude a fondu comme neige au soleil. Par exemple, les dernières sondes lunaires chinoises (Chang’e 4 et 5) sont arrivées à quelques centaines de mètres du point ciblé.
Avec SLIM, la JAXA veut faire encore mieux. Ce petit prototype embarque des technologies de pointe, conçues pour repousser les limites de précision traditionnelles. En théorie, ces équipements devraient lui permettre de toucher sa cible avec une marge d’erreur inférieure à 100 mètres. Pour cette raison, il a parfois été surnommé le « sniper lunaire ».
S’il atteint son objectif, SLIM deviendra donc un précurseur. Il servira de preuve de concept pour tous les autres engins qui viseront une zone très précise sur une autre planète. « Avec SLIM, les humains pourront entreprendre un grand changement qualitatif. Nous pourrons nous poser là où nous avons envie de nous poser, et plus seulement aux endroits où c’était facile de le faire », explique la JAXA. « À partir de là, il sera possible de se poser sur des planètes où les ressources sont encore plus rares que sur la Lune ».
Nous vous donnons donc rendez-vous le 20 janvier prochain, date à laquelle l’alunissage devrait avoir lieu. Le véhicule devrait aborder la descente à partir de midi à l’heure japonaise (4 h du matin heure française). Le verdict de la manœuvre arrivera après une vingtaine de minutes qui s’annoncent interminables pour les ingénieurs ; il ne reste qu’à croiser les doigts pour que l’histoire de SLIM se termine mieux que celle d’Hakuto-R.
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Impressionnant ! Magnifique ! Le Japon, les Japonais, ont en 3 fois? moins de temps que l Europe réussi déjà à ce niveaux ce que le consortium Airbus Space n a pas encore commencé!
Je comprend mieux leurs volontés de s associer aux British, Allemands et Italiens dans leurs futurs Tempest ! Aprés l Inde en pleins développements Space ! Waouhh! A quand l Allemagne avec ses Start Up Novatrices sur leurs futurs micro lanceurs et HAPS! De grands moments en perspectives pour nous, les passionnés! Merci, à eux!
Merci Thank you merci a vous Tous !