Seulement deux mois après son arrivée à la tête de la Banque Postale en remplacement de Philippe Heim, Stéphane Dedeyan envisage de mettre fin aux activités de Ma French Bank, la banque en ligne lancée en 2019. Une décision qui tombe alors que la filiale n’a pas atteint les objectifs de rentabilité espérés.
Des employés et des clients à recaser
« Malgré un succès indéniable auprès des clients, Ma French Bank n’a pas atteint la rentabilité et n’a pas encore trouvé son modèle économique », explique La Banque Postale dans un communiqué. « Dans un marché extrêmement concurrentiel, en pleine consolidation, qui requiert une taille critique suffisante pour espérer devenir rentable, des investissements massifs seraient nécessaires pour le développement de Ma French Bank, notamment en élargissant sa gamme de produits et d’offres d’équipement », poursuit l’entreprise. La stratégie de Ma French Bank n’est plus en ligne avec l’objectif du groupe qui cherche actuellement à se recentrer sur ses activités fondamentales.
La fermeture potentielle de Ma French Bank affecterait bien évidemment ses 161 employés, qui se verraient proposer de continuer leur carrière au sein du groupe La Poste. Le syndicat Sud PTT nourrit des inquiétudes quant au reclassement réel de ces salariés, compte tenu des perspectives de non-remplacement des départs au sein de la maison-mère. Pour les 750.000 clients de la banque en ligne, un réacheminement vers le réseau physique de La Banque Postale est envisagé. Celle-ci n’écarte pas non plus la possibilité de vendre le portefeuille de clients à un éventuel repreneur.
« Si la cessation des activités de Ma French Bank était actée, elle se ferait suivant un processus progressif, qui s’inscrirait dans la durée et prendrait entre 12 et 18 mois », indique le groupe.
Le marché de la banque en ligne traverse une période délicate, comme en témoignent les retraits récents d’ING et d’Orange Bank. Face à cette tendance, des banques comme le Crédit Agricole, avec BforBank, ont choisi une stratégie différente, en repositionnant la marque et en se fixant de nouveaux objectifs très ambitieux. La Banque Postale, dans son effort de recentrage, pourrait prendre une direction opposée en cherchant à stabiliser ses activités principales et à se défaire des segments moins rentables.
La Banque Postale est bien sûr une filiale du groupe La Poste. Malgré 20 millions de clients, l’entreprise est confrontée à la nécessité de réajuster sa stratégie face à un environnement bancaire en pleine mutation. La nouvelle direction doit trouver ses marques, sans pour autant bousculer les employés, les clients et le groupe dans son ensemble. Un sacré numéro d’équilibriste !
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avec un nom comme ça c’est la meilleur chose qui pouvait lui arriver.