La COP28 a failli être le théâtre d’un accord historique pour réduire progressivement l’utilisation du charbon, du pétrole et du gaz dans le monde. Plus de 100 pays ont plaidé pour un accord officiel visant à « sortir des combustibles fossiles », ce qui aurait comblé une lacune de l’accord de Paris de 2015, qui ne mentionne pas explicitement ces énergies malgré son objectif de freiner le réchauffement climatique. L’accord final s’est malheureusement avéré plus modéré en appelant à une transition « juste, ordonnée et équitable » loin des combustibles fossiles, une formulation moins directe que l’élimination totale souhaitée par de nombreux défenseurs de l’environnement.
Les pays producteurs de pétrole freinent des quatre fers
L’une des décisions les plus significatives de la conférence a été l’appel à intensifier les efforts pour réduire progressivement l’utilisation du charbon non traité. C’est certes un pas en avant, mais qui laisse une marge importante pour l’utilisation continue des combustibles fossiles, en particulier si elle est associée à des technologies émergentes de capture des émissions de gaz à effet de serre. Cette position reflète l’influence notable de l’industrie des énergies fossiles sur la conférence, en particulier compte tenu de la décision de l’ONU de tenir le sommet aux Émirats Arabes Unis, un grand producteur de pétrole et de gaz.
La COP28 a toutefois produit des signes encourageants. Les documents préliminaires de la conférence incluaient des dispositions pour éliminer l’utilisation des combustibles fossiles, une proposition finalement écartée sous la pression de l’OPEP (les pays exportateurs de pétrole). L’ancien vice-président américain Al Gore a fait part de sa déception face aux développements de la réunion ; il a aussi souligné le risque d’échec de la COP28 à atteindre des objectifs ambitieux.
Plus réjouissant, la conférence a été l’occasion de jeter un coup de projecteur sur l’engouement en faveur des énergies renouvelables. Le texte final appelle au triplement de la capacité mondiale en énergies renouvelables d’ici 2030, un objectif soutenu par plus de 100 pays. Cette tendance est renforcée par les engagements pris par les plus grands pollueurs mondiaux, les États-Unis et la Chine, de travailler ensemble vers cet objectif.
Derrière les négociations, il y a une base scientifique solide. La planète s’est réchauffée en moyenne de 1,2 degré Celsius depuis la révolution industrielle, un changement apparemment minime qui entraîne pourtant des conséquences climatiques dévastatrices. La recherche sur le climat indique des risques bien plus élevés si le réchauffement atteint deux degrés. Le maintien des émissions de gaz à effet de serre à un niveau net zéro est crucial pour rester en deçà de l’objectif de 1,5 degré Celsius fixé par l’Accord de Paris.
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