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Le procès des caméras-espion vendues sur Amazon

Malgré un procès en cours aux États-Unis, Amazon continue de vendre des caméras espionnes dissimulées dans des crochets à vêtements. Ces dispositifs, potentiellement illégaux, posent des questions très sérieuses sur la vie privée et la responsabilité des plateformes de vente en ligne.

Amazon essuie un tsunami de critiques pour avoir autorisé la vente de caméras espionnes sous forme de crochets à vêtements sur sa boutique en ligne. Un juge américain a récemment décidé que l’entreprise devait répondre devant la justice d’une plainte déposée par une femme, victime présumée d’espionnage après avoir été filmée à son insu dans une salle de bain via une caméra achetée sur Amazon. Cette affaire soulève des questions importantes sur la responsabilité des plateformes en ligne dans la vente de produits pouvant être utilisés à des fins illicites.

Des produits controversés et toujours disponibles sur Amazon

La vente de ces caméras cachées, bien qu’elle soit légale, suscite des inquiétudes quant à leur utilisation abusive. Des experts en droit de la vie privée estiment ainsi que l’utilisation inappropriée de ces dispositifs pourrait enfreindre la loi, notamment en matière de protection de l’enfance, de voyeurisme et d’infractions sexuelles. Des militants rappellent de leur côté que les victimes de telles caméras sont souvent des femmes et des filles, ils insistent sur la nécessité du consentement explicite pour être filmé.

Amazon Caméra Espion
© Amazon

Bien que la fiche produit de la caméra mentionnée dans l’affaire judiciaire ne soit plus en ligne, la BBC a trouvé plusieurs produits identiques sur le site britannique d’Amazon. D’autres objets du quotidien intégrant des caméras cachées, comme des réveils ou des chargeurs USB, sont également en vente sur la plateforme. Ces produits sont promus pour divers usages, allant de la surveillance domestique à la détection d’infidélités.

Sur une des fiches produit, on trouve par exemple une illustration montrant des images visionnées sur un téléphone d’un couple certes habillé mais dans une posture équivoque sur un lit. Dans une autre, on apprend que la caméra dissimulée dans un détecteur de fumée peut être utilisée pour « surveiller un partenaire infidèle ». Une autre caméra espion, planquée dans une radio de douche, peut soi-disant être « utile à la CIA »…

Dans cette affaire complexe, Amazon a tenté, sans succès, de se dédouaner de toute responsabilité quant à l’usage des caméras vendues. Le juge Robert Chambers a rejeté cette tentative, affirmant que la plateforme n’était pas seulement un “marché passif”, mais qu’elle avait contribué activement au préjudice en ne contrôlant pas adéquatement le produit. Cette décision ouvre la voie à d’autres découvertes en lien avec l’affaire, et éventuellement à un procès.

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Source : BBC

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