Au milieu de la taïga sibérienne, le site d’Amnya est une unique au monde. Cette forteresse a traversé les âges. Elle témoigne aujourd’hui d’une histoire riche de plusieurs millénaires. Elle a su résister au temps grâce à des fortifications solides (palissades, talus et fossés). C’est également une preuve magnifique pour les historiens des connaissances acquises au cours des siècles.
Dans une nouvelle étude publiée dans la revue Antiquity, des historiens de l’université de Cambridge estiment que cette forteresse a vu le jour, il y a 8000 ans. Une telle datation repousse les limites de la conception architecturale de l’Homme. Elle fait du site d’Amnya le plus vieux du genre dans le monde.
Un changement de mode de vie
L’histoire n’est pas un simple long fleuve tranquille. Il peut connaître des changements de taille, assez rapidement. C’est ce qui semble être arrivé à Amnya. Les chasseurs-cueilleurs qui vivaient dans la région sont rapidement devenus sédentaires, avec l’arrivée de l’agriculture.
Des études historiques précédentes avaient sous-estimé les capacités des peuples de la taïga à construire des forteresses. Mais cette nouvelle découverte, faite à partir d’une datation radiocarbone des artefacts découverts sur place, a permis d’avoir une meilleure idée de la date de création de cette forteresse unique au monde.
En France aussi, le changement de mode de vie entre une société nomade puis sédentaire se serait fait sur un temps long. Des indices de ces modifications ont déjà été découverts. Ils se présentent sous la forme de jarre, capable de stocker les denrées alimentaires comme l’huile, le vin ou les poissons.
Sédentarité et menaces
La sédentarisation des peuples à la fin de la préhistoire a permis aux différents peuples de se structurer. Cette mise en place géographique des différents clans a également amené les groupes sociaux à se confronter les uns aux autres. Là encore, la forteresse d’Amnya est une magnifique preuve de ces rivalités régionales.
Tout autour de la forteresse, des systèmes de protection des lieux ont été mis en place au fil des siècles. L’étude menée par les chercheurs de l’université de Cambridge aurait par ailleurs tendance à démontrer que la forteresse a plusieurs fois, au cours de son histoire, été détruite par le feu.
L’arrivée de la sédentarité aurait pu être une réponse à ces menaces de plus en plus nombreuses à la fin de la préhistoire, avec le développement de nouvelles armes. Les historiens ont longtemps pensé que l’agriculture avait joué un rôle majeur dans la sédentarité. Une théorie de plus en plus remise en question aujourd’hui.
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Lorsque nous nous souvenons des temps anciens et des témoins archéologiques, ils peuvent vous dire quelque chose qui ne nous vient pas à l’esprit. Merci à nos savants pour les efforts qu’ils font pour nous éclairer.
En fait, on s’aperçoit à présent que ce n’est pas l’agriculture qui a entrainé la sédentarité mais juste l’inverse: une sédentarité ou un très faible nomadisme ont entrainé la possibilité de l’agriculture et de l’élevage. Ceci est vérifié avec les rares peuples survivants aujourd’hui dans les conditions analogues. La sédentarité elle même étant rendue possible par des conditions de disposition faciles et abondantes de nourriture sur place. C’est d’ailleurs pour cela que l’évolution néolithique de la civilisation ne s’est pas produite au départ n’importe où mais seulement en moins d’une dizaine d’endroits dans le monde pour ensuite essaimer un peu partout (pour cause de surpopulation locales, etc). La seule différence et l’avantage étant de ne plus être tributaire de la nature et ses catastrophes (pourvu qu’on maitrise les techniques de mise de côté des récoltes pour les mauvaises années, etc), le désavantage étant plus de travail. Bref les cigale vs les fourmis…