Twitch autorise les contenus sexuels : pourquoi c’est une bonne nouvelle ?

L’information est tombée hier, et elle a eu le mérite de surprendre les sphères Internet. Dans un communiqué officiel publié mercredi 13 novembre, la plateforme Twitch a annoncé qu’elle allait assouplir sa politique de modération concernant la nudité et les contenus sexuels. Pas question de devenir une plateforme pornographique assumée, la filiale d’Amazon a simplement reconnu que ses anciennes conditions générales d’utilisation “étaient trop punitives et ne reflétaient pas l’impact du contenu“, notamment chez les streameuses, qui subissaient régulièrement la censure du réseau social.

Désormais, il sera possible de montrer des seins, des fesses et des “zones pelviennes“, à condition que les lives soient estampillés “pour adultes“. Même chose pour les strip-teases et les représentations sexuelles mettant en scène des organes génitaux, à conditions que ces dernières ne montrent aucun acte sexuel, réel ou simulé.

Sans surprise, cette nouvelle politique de modération pose de nombreuses questions éthiques, particulièrement sur la question de la protection des mineurs en ligne, fer de lance de la loi SREN votée à l’unanimité en France il y a quelques semaines. Pourtant, la décision de Twitch est non seulement intelligente, mais elle est aussi nécessaire. On vous explique pourquoi.

Twitch abrite déjà du contenu NSFW

L’autorisation de la nudité sur Twitch ne va pas changer la face du réseau social. En réalité, les contenus à caractère sexuel existent déjà massivement sur la plateforme. Il suffit de taper le mot-clé 18 dans la barre de recherche du site pour s’en convaincre. Les catégories Yoga, ASMR ou encore Pools, hot tubes & Beaches aussi, sont de véritables viviers pour ce type de contenus sexuellement très suggestifs, parfois franchement explicite.

Assouplir la modération autour de la nudité ne fera pas exploser le nombre de contenus pour adulte sur Twitch, mais va simplement réguler une situation qui échappe pour le moment au contrôle de l’entreprise. En encadrant ce type de contenu, Twitch s’évite une zone d’ombre embarrassante, et promet implicitement d’éviter les débordements.

La plateforme a besoin de rester compétitive

Si la plateforme autorise soudainement les contenus sexuels, ce n’est pas uniquement par progressisme. Twitch sait que les plateformes pour adultes comme OnlyFans et Mym drainent un public de plus en plus important. En poussant les créateurs et les créatrices de contenu vers la sortie, c’est une importante manne financière qui passe sous le nez de l’entreprise.

L’autorisation de la nudité est une assurance double pour Twitch, qui va séduire de nouveaux créateurs et créatrices de contenu, tout en récoltant 50% du prix des abonnements souscrits par les fans. Sur la question des annonceurs aussi, cette décision a un rôle à jouer. Les marques pourront désormais choisir de ne pas apparaître sur les contenus estampillés pour adulte. Un argument massue, qui

De nombreux garde-fous ont déjà été mis en place

Sans surprise, Twitch n’est pas (encore) prêt à ouvrir sa plateforme à la pornographie. Pour éviter tout problème avec les régulateurs internationaux, et notamment en France, où la protection des mineurs face aux contenus pornographiques cristallise bon nombre de tensions, la plateforme a mis en place de nombreux garde-fous. D’abord, les représentations d’actes sexuels ou masturbatoires sont formellement interdit. Cela concerne les streameurs eux-mêmes évidemment, mais aussi les dessins, les sculptures, ou n’importe quelle autre forme d’expression graphique.

Ensuite, les catégories réservées aux adultes ne seront pas mises en avant sur la page d’accueil de la plateforme. Une restriction qui concernait déjà le tag Pools, hot tubes & Beaches, et qui va s’étendre à tous les secteurs concernés. Les streams mettant en scène de l’alcool, des substances stupéfiantes, de la violence et des jeux d’argent seront également restreints. L’entreprise indique toutefois qu’elle réfléchit à proposer des paramètres de personnalisation, afin de laisser aux internautes le choix d’afficher ou non ces contenus.

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