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Threads, le dernier réseau social de Meta, est disponible en France

Le concurrent annoncé de X / Twitter débarque enfin sur le sol européen, six mois après son lancement mondial. Saura-t-il tenir la dragée haute au réseau d’Elon Musk ?

Threads, le nouveau concurrent de X/Twitter produit par le groupe Meta (Facebook, Instagram), est désormais disponible en France depuis ce 14 décembre à midi. Les citoyens de l’Hexagone peuvent enfin créer un compte sur la nouvelle plateforme estampillée Mark Zuckerberg, six mois après son lancement mondial.

Pour rappel, Threads a officiellement été lancé en juillet — mais le déploiement ne s’est pas passé comme prévu en Europe. Il s’était heurté au DMA, un ensemble de réglementations dont l’objectif est de lutter contre les pratiques anticoncurrentielles.

Contrairement à Elon Musk, qui avait fustigé à plusieurs reprises l’intransigeance des règlements européens, le patron de Meta a préféré attendre son heure sans faire de remous, et sa patience a enfin été récompensée.

C’est quoi, Threads ?

Meta ne s’en cache pas : le modèle de Threads se pose en concurrent direct de X/Twitter, et son modèle est calqué sur celui de l’ancien réseau à l’oiseau bleu. Les deux plateformes sont assez similaires dans l’ensemble. Threads est aussi un réseau de microblogging ; il propose aux utilisateurs de publier des messages relativement courts qui seront vus en premier lieu par les abonnés du compte, puis éventuellement servis à d’autres utilisateurs inconnus s’ils correspondent à leurs préférences.

Une autre vision de la modération

Malgré tout, l’écurie de Mark Zuckerberg compte tout de même se démarquer du produit d’Elon Musk, à la fois pour des raisons d’identité commerciale et personnelle (il est de notoriété publique que les deux milliardaires ne s’apprécient gère, comme en témoigne leur projet avorté de s’affronter lors d’un combat public).

La différence la plus importante entre les deux plateformes concerne la politique de modération. Musk est un partisan revendiqué d’une liberté d’expression absolue, et il a déployé de gros efforts pour convertir Twitter à cette philosophie lorsqu’il l’a transformé en X. Désormais, la modération y est majoritairement communautaire ; elle s’effectue surtout de manière passive, via des notes communautaires censées informer les utilisateurs sur les posts qui contiendraient des informations erronées ou trompeuses. Il n’y a pas vraiment de filtre ou de modération qui empêchent les internautes de poster tout ce qui leur passe par la tête, même si les propos sont objectivement faux ou haineux.

Une approche qui séduit certains profils d’utilisateurs, mais qui pose de gros problèmes à d’autres parties de la communauté… et notamment à de nombreuses marques qui ont récemment décidé de boycotter la plateforme. Et même si Elon Musk a réagi avec son tact habituel, en invitant les annonceurs à « aller se faire f***** » en direct, les comptables du groupe sont certainement moins emballés par la situation.

Threads, en revanche, mise sur une conception beaucoup plus active de la modération. La nouvelle plateforme est soumise aux mêmes standards que ce qu’on trouve déjà sur Facebook ou Instagram. En particulier, Meta s’est engagé à vérifier les informations diffusées sur son nouveau réseau, et à prendre des mesures dans le cas où des fake news se propageraient.

L’objectif est double. Dans un premier temps, cela permet de conserver cette image plus lisse et neutre qui convient beaucoup mieux aux annonceurs, par conséquent de s’assurer un flux de revenus relativement stable. Dans un second temps, c’est aussi une manière de marquer clairement la différence avec la philosophie de son concurrent.

Faut-il un compte Instagram ?

Maintenant que Threads est disponible dans l’Union européenne, les utilisateurs peuvent choisir de créer un profil lié à leur compte Instagram, comme pour les autres utilisateurs des autres régions. Mais les internautes européens ont aussi la possibilité d’utiliser Threads sans créer de profil.

Ceux qui choisiront cette option pourront parcourir le contenu publié, rechercher des comptes, partager des éléments ou encore signaler du contenu qu’ils jugent problématique. En revanche, ils ne pourront pas interagit directement avec le contenu de la plateforme. Pour utiliser toutes ses fonctionnalités sociales, il sera donc plus intéressant de créer un compte, même si ce n’est pas indispensable dans l’absolu.

La guerre des plateformes est déclarée

L’arrivée de Threads dans l’Union européenne suffira-t-elle à en faire un concurrent sérieux à X, qui est aujourd’hui un mastodonte indéboulonnable de l’écosystème numérique ? Les débuts étaient en tout cas prometteurs ; d’après l’AFP, plus de 30 millions de personnes se sont inscrites dans les quelques heures qui ont suivi le déploiement du service, notamment grâce à un système d’inscription très facile et rapide à utiliser. Il sera intéressant de voir si le réseau rencontrera le même succès après son arrivée en Europe.

Mais la vraie réponse à cette question n’arrivera pas avant quelque temps. Il conviendra de laisser la situation se décanter pendant quelques mois. Threads pourrait alors perdre de la vitesse et laisser le champ libre à X qui restera monolithique. Mais il pourrait aussi se stabiliser, auquel cas les internautes pourront choisir entre deux plateformes relativement similaires sur le plan fonctionnel, mais aux philosophies assez différentes — du jamais vu dans l’histoire des réseaux sociaux. Affaire à suivre.

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