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Core Ultra : Intel lance ses nouveaux CPU mobiles dopés à l’IA

Avec ces nouveaux processeurs destinés aux ultraportables, précédemment dévoilés sous le nom Meteor Lake, Intel veut passer un cap en termes de gestion de l’énergie, avec l’espoir de se hisser au niveau de ses concurrents plus économes sans faire de sacrifice en termes de performances.

Aujourd’hui, à l’occasion de son événement AI Everywhere, Intel a officialisé le lancement de sa nouvelle gamme de processeurs mobiles Intel Core Ultra, qui avaient été introduits sous le nom Meteor Lake. Le fondeur promet une efficacité énergétique de haut niveau et des performances de calcul et graphiques “de classe mondiale” grâce à ces CPU dopés à l’intelligence artificielle, et construits sur une nouvelle architecture modulaire à base de chiplets (voir notre article).

Dans l’ensemble, les dernières générations de processeurs Intel étaient très satisfaisantes sur le plan des performances brutes. Mais il y a un critère sur lequel la firme de Pat Gelsinger a très souvent été décriée, et à juste titre : l’efficacité énergétique que ses puces, et par extension, l’autonomie des machines portables qui en sont équipées. À ce niveau, Intel souffre énormément de la comparaison avec son principal rival AMD. Il n’est pas rare de voir des portables sous Ryzen bénéficier d’une autonomie 50% plus importante qu’une machine sous Intel Core à puissance équivalente, sans parler des MacBook qui restent pratiquement imbattables sur ce terrain grâce à leurs excellentes puces M1, M2 et M3.

L’écurie bleue a bien compris que cette situation n’était plus tenable à une époque où les clients sont de plus en plus attachés au fait de pouvoir utiliser leur machine sur une durée prolongée sans devoir passer par la case recharge. Elle compte donc inverser la tendance avec ces nouveaux Core Ultra, présentés comme un tournant générationnel majeur.

Des nouveaux LP E-cores très économes en énergie

Il s‘agit en effet de la toute première série de processeurs basés sur le nouveau processus de construction Intel 4 – “le plus grand changement en termes d’architecture depuis 40 ans” selon la marque. Cela se traduit notamment par une refonte significative de l’architecture des coeurs. Cela concerne aussi bien les P-cores, les unités les plus puissantes qui assument les tâches les plus lourdes, que les E-cores, qui fonctionnent à une fréquence moins élevée pour gérer les processus courants.

Dorénavant, ces derniers seront d’ailleurs subdivisés en deux catégories distinctes. Les E-cores classiques sont toujours de la partie, mais ils seront épaulés par des LP E-cores (pour low-power efficient cores). Ces nouveaux venus sont conçus pour gérer les tâches de très bas niveau en utilisant une quantité d’énergie quasiment négligeable. En jonglant entre ces différents types de coeurs, Intel devrait être en mesure de réduire significativement la consommation de ses puces sans pour autant sacrifier les performances brutes.

Le communiqué de la marque revendique d’ailleurs des performances intéressantes pour son nouvel Intel Core Ultra 7165H. En multithreading, il serait en moyenne 11% plus rapide en multithreading que l’Intel Core i7-1370P, le Ryzen 7 7840U, et même que l’Apple M3. Des chiffres sélectionnés avec soin qu’il faut bien évidemment prendre avec des pincettes. Mais ces annonces ont le mérite de montrer qu’Intel déploie des efforts considérables pour proposer des puces au budget énergétique raisonnable sans pour autant sacrifier la puissance de calcul.

Plus de puissance graphique et de nouvelles puces IA dédiées

Pour ce qui est de la partie graphique, tous les Core Ultra bénéficieront d’un GPU Intel Arc intégré, avec jusqu’à 8 coeurs Xe en fonction des modèles. En pratique, ils seront donc nettement plus performants au niveau graphique que ceux qui équipent les ultraportables actuels. Cela leur permettra de proposer une grande variété de fonctionnalités qui étaient autrefois réservées aux machines équipées d’une carte graphique dédiée, comme le suréchantillonage XeSS, la prise en charge de DirectX 12 Ultimate, le ray-tracing, le mesh shading, l’encodage / décodage AV1 ou la gestion des normes HDMI 2.1 et DisplayPort 2.1 20G.

Intel met aussi en avant son nouveau Neural Processing Unit (NPU), une puce spécialement dédiée à l’implémentation de fonctionnalités basées sur l’IA. Il viendra compléter les autres fonctionnalités IA déjà gérées par le CPU et le GPU, et notamment la répartition intelligente des charges de travail. Cela devrait se traduire par une hausse globale des performances, et surtout par une baisse drastique de la consommation électrique. Intel parle notamment d’une efficacité énergétique 2,5 fois supérieure à celle de la génération précédente.

Des processeurs jusqu’à 16 coeurs

Les chefs de file de cette nouvelle famille de processeurs proposeront jusqu’à 16 coeurs (six P-cores capables d’atteindre 5,1 GHz en Turbo, 8 E-cores, et deux des nouveaux LP E-cores), pour un total de 22 threads. Plutôt impressionnants pour des puces destinées à des ultraportables très fins. Côté mémoire, les Intel Core Ultra pourront gérer jusqu’à 64 GB de RAM LP5/x ou jusqu’à 96 GB de DDR5 standard.

Ils prendront aussi en charge une connectique de nouvelle génération : Wi-Fi 6E et WiFi 7, Bluetooth LE Audio et Bluetooth Auracast, et Thunderbolt 4 avec prise en charge de plusieurs moniteurs 4K et transfert à 40 Gb/s.

Au passage, Intel a aussi fait évoluer son label Evo. En plus de la sortie de veille instantanée, de la charge rapide et de la maîtrise du volume et des températures, l’entreprise indique désormais que les portables certifiés Evo proposeront systématiquement “plus de dix heures d’autonomie réelle en Full HD” grâce au gain d’efficacité énergétique apporté par les Intel Core Ultra.

Désormais, il ne reste plus qu’à attendre les premières machines équipées de ces nouveaux processeurs Intel Core Ultra. Elles vont vraisemblablement arriver sur le marché dès le premier trimestre 2024. Il sera très intéressant de les comparer aux modèles équipés des anciens Intel Cores de 13e génération et surtout à leurs équivalents sous Ryzen pour voir si l’entreprise a effectivement réussi à passer un cap en termes de consommation d’énergie. Dans le cas contraire, AMD aura peut-être une excellente opportunité de mener une offensive frontale pour continuer d’étendre son emprise sur l’écosystème Windows portable.

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