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Messenger : pourquoi le chiffrement n’est pas suffisant pour la vie privée ?

Après sept ans, la messagerie instantanée Messenger va enfin respecter la vie privée de ses utilisateurs.

C’est une annonce qu’on n’attendait plus. Quinze ans après son lancement initial, la messagerie de Facebook — puis de Meta — Messenger va enfin proposer le chiffrement de bout en bout par défaut. Hier, la maison mère du géant américain a confirmé que le dispositif, testé depuis 2016, était en cours de déploiement. Il deviendra bientôt la norme sur l’ensemble des conversations de la plateforme, conformément aux promesses de l’entreprise. Il était temps.

Messenger joue enfin la carte de la sécurité

Le chiffrement de bout en bout était déjà accessible depuis quelques mois sur la plateforme, mais il reposait jusqu’à présent sur un système d’opt out : il était alors nécessaire pour l’internaute de demander explicitement à la plateforme de passer au chiffrement par défaut, en cochant une case accessible depuis les paramètres. Désormais, cette couche de sécurité supplémentaire sera proposée par défaut.

Rappelons que Messenger n’est pas la première plateforme à profiter de ce traitement : le protocole avait déjà été lancé sur WhatsApp, il y a quelques années, empêchant ainsi une personne extérieure d’accéder à vos conversations privées. Seule dérogation : les conversations avec des entreprises (explicitement présentées comme telles) dans le cadre d’un échange de service client, ou d’un renseignement commercial étaient exclues de ce chiffrement. L’internaute était alors averti en amont de cette particularité. Ce nouveau chiffrement arrive tardivement pour Messenger, mais il sonne donc comme une bonne nouvelle.

“La couche de sécurité supplémentaire fournie par le cryptage de bout en bout signifie que le contenu de vos messages et appels avec vos amis et votre famille est protégé à partir du moment où ils quittent votre appareil jusqu’au moment où ils atteignent l’appareil du récepteur. Cela signifie que personne, y compris Meta, ne peut voir ce qui a été envoyé ou dit, à moins que vous ne choisissiez de nous signaler un message.”

Le chemin reste encore long

Cette annonce de la part de Messenger sonne évidemment comme une bonne nouvelle. Le chiffrement est un protocole qui manquait à la plateforme de Meta, alors même que son application-sœur WhatsApp en profitait déjà depuis près de deux ans. Reste que cela n’est pas suffisant. À terme, Messenger, qui projette déjà fusionner avec les messages directs d’Instagram aurait tout intérêt à jouer la carte de l’interopérabilité avec WhatsApp, mais aussi avec le reste des plateformes de messagerie en ligne accessibles sur smartphones.

Conformément aux demandes répétées de l’Europe, il devient urgent de permettre aux internautes de transiter sur n’importe quelle plateforme via un principe fondamental d’interopérabilité. Le chiffrement de bout en bout ne suffit pas. Comme avec le protocole RCS vanté par Google depuis des années pour les envois SMS, il est nécessaire de permettre aux plateformes de communiquer entre elles de manière simplifiée. Sachant que Meta possède déjà Messenger, Instagram Messenger et WhatsApp, les passerelles ne devraient pas être difficiles à créer.

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