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Les États-Unis mettent en garde NVIDIA pour contournement de sanctions envers la Chine

NVIDIA cherche à contourner les mesures restrictives de Washington visant la Chine. Une situation qui ne passe pas inaperçue et qui pousse les États-Unis a lancé un avertissement au roi des puces.

Les tensions entre les États-Unis et la Chine ne faiblissent pas et une entreprise américaine se retrouve au centre de l’attention. Grand gagnant de l’explosion de l’IA, NVIDIA connaît un succès spectaculaire avec ces puces graphiques. Une situation que la marque au caméléon doit à ses résultats aux quatre coins du monde et notamment en Chine, grand adversaire de Washington.

Afin de contrer les ambitions de Pékin, les États-Unis ont mis en place des restrictions drastiques depuis octobre 2022. Le pays de l’Oncle Sam impose des contrôles supplémentaires à l’exportation, dans le but de limiter la vente de semi-conducteurs vers la Chine. Vendeur de puces, NVIDIA ne s’est pas réellement rangé les décisions du gouvernement américain et fait tout pour contourner les sanctions. Le groupe n’hésite pas à concevoir des puces spécialement pour le marché chinois, modifiant certaines performances ou fonctionnalités pour passer sous les radars.

Le dernier exemple en date concerne la GeForce RTX 4090 D, une carte graphique dérivée de la GeForce RTX 4090 que nous connaissons en France. En effet, la version classique a disparu des radars sur le marché chinois et NVIDIA semble préparer un mystérieux modèle « D ». Comme l’explique Wccftech, ce nouveau GPU un peu particulier serait réservé à la Chine. Le « D » ferait d’ailleurs référence à l’année du Dragon et cette carte bénéficierait d’une nouvelle conception.

Pour vendre des puces à la Chine, NVIDIA contourne les restrictions américaines

Alors que la GeForce RTX 4090 figure dans la liste des GPU dont l’exportation vers la Chine est interdite, cette carte dérivée passerait sous les radars. En effet, la RTX 4090 D présenterait une note TPP (Total Processing Performance) de moins de 4 800 points, soit le seuil retenu par les États-Unis pour limiter l’exportation. Les GeForce RTX 4090 D utiliseraient un GPU AD102-250 tandis que les RTX 4090 « classiques » utilisent un GPU AD102-300-A1. Il faut donc s’attendre à des performances en jeu et des capacités d’IA légèrement inférieurs à celles du modèle standard. Le sujet de l’intelligence artificielle est d’ailleurs le plus épineux pour Washington dans la guerre des puces face à Pékin. Il est en effet peu probable que le gouvernement américain s’intéresse aux performances des joueurs chinois.

Nvidia Gpu H100
Le GPU NVIDIA H100 Tensor Core. © NVIDIA

En revanche, les difficultés de la Chine à se procurer des puces poussent les usines à utiliser des RTX 4090 en tant que carte à destination des serveurs IA. Cette puissante carte graphique se montre en effet à l’aise pour accélérer des charges de travail d’intelligence artificielle. Le modèle « D » serait donc davantage bridé sur ce point et cela pourrait aider les joueurs à se le procurer plus facilement.

Une méthode loin d’être nouvelle pour NVIDIA qui a déjà utilisé ce procédé. Lorsque les puces A100 et H100 – des GPU haut de gamme pour former des modèles d’IA – ont fait l’objet d’une interdiction, la marque a développé des solutions A800 et H800. Ces puces présentaient une bande passante maximale moins élevée, assez pour passer sous le seuil des restrictions. Une solution intéressante pour les clients chinois, mais les États-Unis ont récemment étendu l’interdiction à ces puces.

Les États-Unis lancent un avertissement NVIDIA

Les produits NVIDIA spécialement destinés à la Chine sont toutefois dans le viseur des États-Unis. Le site Fortune rapporte que la secrétaire d’État américaine à la concurrence, Gina Raimondo, suit de près la situation et met en garde NVIDIA. « Nous ne pouvons laisser la Chine se procurer ces puces. Un point c’est tout », a-t-elle expliqué lors du Reagan National Defense Forum qui s’est récemment tenu en Californie. « Nous allons les priver de notre technologie de pointe », ajoute-t-elle.

Un message qui vise plusieurs entreprises, dont NVIDIA. « Je sais qu’il y a dans le public des PDG d’entreprises de fabrication de puces qui ont été un peu mécontents lorsque j’ai fait cela, parce que vous perdez des revenus », précise-t-elle. Et d’ajouter : « C’est la vie. La protection de notre sécurité nationale est plus importante que les revenus à court terme ». Gina Raimondo va encore plus loin en affirmant : « Si vous redessinez des puces autour d’une ligne de coupe particulière qui leur permet de faire de l’IA, je la contrôlerai dès le lendemain ». Le message est clair.

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