Le sort des puffs vient d’être scellé. Ce lundi 4 décembre 2023, l’Assemblée nationale a voté à l’unanimité l’interdiction des cigarettes électroniques jetables. Particulièrement populaire chez les jeunes, ces dispositifs à usage unique, bourrés de nicotine et très polluants, étaient depuis déjà quelques mois dans le viseur de la justice. Le vote de leur interdiction à l’unanimité sonne donc comme une première étape nécessaire, avant une validation définitive par le Sénat, et une mise en application espérée pour la fin de l’été 2024.
Pourquoi les puffs posent problème ?
Abordable, colorées et souvent flanquées d’un goût sucré, les puffs cartonnent chez les plus jeunes. La Première ministre Élisabeth Borne avait déjà estimé que leur consommation et leur facilité d’accès inculquaient de “mauvaises habitudes” aux adolescents, en les incitant à aller vers le tabagisme. Alors que le programme national de lutte contre le tabac (PNLT) 2023-2027 vient tout juste d’être dévoilé par le ministre de la Santé Aurélien Rousseau, cette interdiction s’inscrit logiquement dans le cadre d’un plan de santé nationale généralisé.
Vendues moins de 10€, les puffs se présentent sous la forme de petites cigarettes électroniques. Elles contiennent généralement des taux élevés de nicotine (jusqu’à 20 mg/mL), et doivent leur succès à leurs arômes attractifs, à la pêche, coca, ou aux saveurs exotiques. Un danger pour les jeunes, d’autant plus que ces cigarettes électroniques jetables sont accessibles très facilement en bureaux de tabac.
En plus de cibler directement les jeunes, les puffs inquiètent pour leur dangerosité, encore mal évaluée. Les sels de nicotine présents dans les cigarettes électroniques jetables sont soupçonnés d’augmenter les risques de développer une inflammation des voies respiratoires, tout en étant assez riche en nicotine pour créer une forte dépendance, comme le rapportait le Haut Conseil de la santé publique dans un avis relatif aux cigarettes électroniques publié en 2021.
Une question de santé, mais pas seulement
En plus de poser de sérieuses questions en matière de santé chez les jeunes, les puffs sont aussi très polluantes. Comme n’importe quel appareil à usage unique, elles génèrent une quantité de plastique non négligeable, qui finit sa course dans les poubelles classiques. Ajoutez à cela des batteries non rechargeables, et le combo est explosif pour l’environnement.
Même si des circuits existent officiellement, avec un taux de recyclage de 72% selon les chiffres de l’éco-organisme Ecosystem, le simple fait de commercialiser des appareils à batterie impossibles à recharger, et dont la durée de vie n’excède pas les 600 bouffées de fumée sonne comme un non-sens écologique, qui contredit la loi Antigaspillage pour une économie circulaire du 10 février 2020, et les récentes initiatives pour lutter contre les produits à usage unique ces dernières années.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.
il était temps!