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Disney fait trop de suites, et pour trop cher

Quelques jours après s’être adressé à ses employés au sujet d’une année particulièrement rude pour ses activités, Bob Iger revient face à la presse sur les raisons de ces échecs au cinéma.

Des choix narratifs douteux ? La quantité plutôt que la qualité ? Des enveloppes trop importantes ? Bob Iger cherche depuis quelques mois les raisons de l’insuccès de son écurie auprès du public.  Pour son centième anniversaire, le géant du divertissement fait grise mine, les spectateurs boudent une partie de ses productions, et ce, même parmi ses licences les plus populaires. Autrefois omniprésente, l’écurie Marvel est à la peine. L’heure est désormais venue pour le patron de l’entreprise d’en tirer des conclusions et de rectifier le tir pour un avenir meilleur.  Invité du sommet DealBook du New York Times, l’homme d’affaires s’est assis pour évoquer la question face aux journalistes.

Les suites, ce n’est pas automatique

Marvel a fait de la sérialisation de ses métrages sa plus grande force.  Depuis Iron Man en 2008, les spectateurs avaient l’assurance de retrouver régulièrement leurs héros préférés dans les salles obscures. Chaque personnage se voyait alors offrir trois opus, et plusieurs apparitions dans les productions Avengers. Néanmoins, depuis Endgame, les salles obscures ne sont plus vraiment favorables à ce modèle.  Alors que les recettes ne cessaient de croître à chaque nouvel opus des aventures d’un personnage, les derniers-nés de l’écurie Marvel sont loin de s’imposer dans cette tendance. Ant-Man et la Guêpe : Quantumania n’a par exemple rapporté que 476 millions de dollars contre 519 pour le premier et 622 pour sa suite. Même son de cloche pour Thor : Love and Thunder qui a réalisé 100 millions de moins que son prédécesseur à sa sortie en juillet 2022.

“Je ne veux pas m’excuser d’avoir fait des suites. Certaines d’entre elles s’en sont extrêmement bien sorties et ce sont de bons films. Je pense néanmoins qu’il faille une bonne raison de les faire, il faut avoir une bonne histoire. Et souvent, l’histoire ne tient pas la route, elle n’est pas aussi forte que l’histoire originale. Ça peut être un problème”. 

Jusqu’ici, Marvel et Star Wars s’engageaient dès le départ à offrir une suite à leurs métrages. Ces emblématiques écriteaux “will return” sont l’exemple parfait de la stratégie de l’entreprise, qui consistait à miser sur une suite quoi qu’il en coûte. Il aura fallu plusieurs désillusions financières pour que le géant ne comprenne l’importance de changer sa stratégie. Chaque métrage doit avoir une raison d’exister, au-delà du simple aspect commercial. Il admet que Disney “en a fait trop” et entend réduire la voilure à l’avenir. En 2024, un seul film Marvel sera proposé dans les salles obscures. C’est la première fois dans l’histoire du MCU, excepté l’année 2020 qui marquait la fermeture des salles obscures à travers le monde. Il en va de même pour Star Wars, qui semble prendre une pause méritée après les déceptions qu’ont été les derniers films.

Être plus réaliste

375 millions de dollars au box-office mondial, est-ce vraiment un bide ? Tout dépend de la somme investie. Indiana Jones et le Cadran de la destinée a été un douloureux rappel pour Disney. Aussi célèbres soient-ils, les héros emblématiques du septième art ne sont pas assurés d’un succès dans les salles obscures. Avec plus de 300 millions investis dans la production du cinquième volet des aventures de l’archéologue, Mickey a perdu quelques plumes. Le film de James Mangold n’a pas atteint la rentabilité, la faute à un budget bien trop conséquent ?

En 1981, Les Aventuriers de l’arche perdue profite d’une enveloppe conséquente de 20 millions de dollars pour faire éclore sa première aventure. Au box-office, sans l’inflation, il rapporte 389 millions de dollars. L’opération est plus que rentable. Les budgets de ses suites sont revus à la hausse jusqu’à atteindre les 180 millions pour le quatrième film sorti en 2008. Le film rapporte 790 millions et s’impose rapidement comme un succès commercial, à défaut de ravir la critique. Pour le cinquième et ultime volet, Disney met donc les petits plats dans les grands et débloque près de 330 millions de dollars pour faire revenir Harrison Ford. Pour rentrer dans ses frais, une partie des recettes est allouée aux exploitants de salles et le budget alloué à la promotion n’est pas inclus dans l’enveloppe, Disney doit dépasser les 825 millions de dollars engrangés. Ce niveau, l’homme au fédora ne l’a jamais atteint et il ne le fera pas. Se pose ainsi la question d’une surévaluation de la part de Disney. C’est aussi le sentiment de Bob Iger. Il explique :

“Nous étions arrivés à un point où lorsqu’un film ne dépassait pas le milliard, nous étions déçus. C’est un standard incroyablement haut, je pense que nous devons être plus réalistes”.

Il faut dire qu’en 2019, Disney n’a eu aucun mal à dépasser ces niveaux. Nombre de ses films sont devenus milliardaires, poussant Mickey et ses collaborateurs à poursuivre leurs efforts dans le domaine des super-productions. À mesure que semble s’ouvrir une nouvelle ère pour l’entreprise, va-t-elle miser sur des productions plus modestes ?

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1 commentaire
  1. “Bob Iger cherche depuis quelques mois les raisons de l’insuccès de son écurie auprès du public.”

    Allez, on l’aide : the W word

Les commentaires sont fermés.

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