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Thales Alenia Space dévoile son premier concept de base lunaire

Ce modeste cylindre pourrait devenir la toute première base lunaire permanente sur la Lune, à moins que l’agence spatiale chinoise ne lui dame le pion.

Thales Alenia Space a récemment signé un contrat avec l’Agence spatiale italienne pour démarrer une collaboration assez excitante ; ils vont attaquer la conception d’un module lunaire qui a vocation à devenir la première base permanente sur notre satellite.

Cela fait des décennies que l’humanité envisage d’installer un avant-poste sur la Lune. Jusqu’à récemment, ce concept relevait davantage de l’expérience de pensée ou de la science-fiction que du véritable projet. Mais tout a changé ces dernières années, avec l’émergence d’une nouvelle course à l’espace qui a replacé notre voisine au centre des priorités.

Aujourd’hui, plusieurs organismes gouvernementaux et privés travaillent sur des initiatives de ce genre. On peut notamment citer la Chine, qui prévoit de construire une vaste base lunaire permanente d’ici 2028 en collaboration avec la Russie. Même si ce partenariat commence à battre de l’aile à cause du piètre bilan récent de Roscosmos et du le contexte géopolitique actuel, il s’agit toujours d’un des piliers du programme spatial chinois.

Un élément clé du programme Artemis

A l’autre bout du monde, c’est la NASA qui pilote ces efforts dans le cadre du programme Artemis. Ce dernier prévoit notamment de ramener des humains sur la Lune dès 2025, pour la première fois depuis Apollo 17, en 1972. Certes, ce calendrier semble de plus en plus compromis ; mais cela n’empêche pas les différents acteurs du projet d’y travailler activement.

Au-delà de cette grande échéance, la NASA prépare aussi l’installation d’un avant-poste à la surface de notre satellite. C’est l’une des clés de voûte de la seconde phase du programme Artemis, et c’est précisément l’objectif de ce Multi-Purpose Habitat (MHP).

Les premières fondations de cette initiative ont été posées dès le mois de juin 2022, lorsque l’agence spatiale italienne a été choisie par la NASA pour présenter un premier concept de module lunaire. En octobre, il a passé le cap de l’Element Initiation Review, un protocole de la NASA dont l’objectif est de confirmer la pertinence du design proposé. Il ne restait plus qu’à trouver un partenaire industriel pour finaliser la conception de la structure avant de passer à la phase concrète.

Un humble cylindre pour commencer

Sans surprise, les responsables italiens se sont tournés vers Thales Alenia Space, co-entreprise franco-italienne née d’un accord entre Thales et Leonardo. La semaine dernière, le titan industriel européen a enfin dévoilé un premier avant-goût de la future structure.

D’après les rendus 3D, il s’agira d’une structure cylindrique bordée par deux panneaux solaires latéraux et un panneau vertical, avec une antenne à l’extrémité. En revanche, pour ce qui est de la partie technique, l’entreprise est restée très discrète.

Le seul indice potentiellement exploitable provient de la formulation employée ; le nom de l’habitat suggère fortement qu’il sera construit selon une architecture modulaire. Le cas échéant, cela permettra de rajouter de nouveaux éléments pour agrandir la base petit à petit, exactement comme avec la Station spatiale internationale.

Protéger la structure et les astronautes

La prochaine étape du projet, qui s’annonce déjà plus intéressante pour le public, arrivera début 2024. Thales Alenia Space devra alors passer un nouvel examen de la NASA, le Mission Concept Review. Cette fois, il s’agira de valider les différentes technologies que l’entreprise compte intégrer au module.

Cela commencera par le système de support de vie qui permettra aux astronautes de respirer à l’intérieur de la structure. Il sera intéressant de voir si les ingénieurs vont opter pour un système basé sur l’électrolyse et la réaction de Sabatier comme dans le cas de l’ISS, ou s’ils vont miser sur une approche différente.

La seconde priorité sera de protéger les astronautes de l’environnement lunaire, et tout particulièrement des rayonnements de haute énergie cancérigènes issus du Soleil. Thales Alenia Space pourrait soit concevoir un bouclier, soit choisir d’installer le module dans une des galeries naturelles qui parcourent la croûte lunaire.

Dans tous les cas, il faudra aussi s’attaquer au problème de la poussière lunaire. Il sera impératif d’empêcher ce matériel de s’infiltrer dans l’habitacle, et par extension, dans les poumons des astronautes. Au-delà des humains, il faudra aussi protéger les joints et les structurer contre ces particules hautement abrasives afin d’éviter une catastrophe retentissante.

Nous vous donnons donc rendez-vous d’ici quelques mois pour découvrir comment l’entreprise compte surmonter ces obstacles, et si la NASA est convaincue par ses propositions.

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