Avant même la crise sanitaire, Doctolib s’est imposée comme l’une des plateformes préférées des Français. À l’heure des déserts médicaux et des attentes interminables en zones urbaines, l’application tricolore a su tirer son épingle du jeu. Dix ans après son lancement, elle est devenue une véritable machine de guerre, et ses chiffres ont de quoi donner le tournis. Cette année, elle revendiquait 340 000 personnels de santé en Europe (France, Italie et Allemagne), 40 millions de patients en France et 500 millions de rendez-vous gérés chaque année. Pour fêter sa décennie d’existence, l’entreprise a officialisé plusieurs nouveautés, dont certaines sont d’ores et déjà accessibles depuis l’application.
Une messagerie sécurisée
Première fonctionnalité annoncée cet été et lancée ce jeudi 23 novembre 2023, l’ouverture d’une messagerie sécurisée entre les patients et leurs soignants. L’idée avait été maintes fois évoquée, mais jamais réellement exploitée. Il était simplement possible d’échanger des documents (ordonnances, attestations, ou encore comptes-rendus médicaux) avec son médecin, sans possibilité de le contacter directement.
Désormais, un canal sécurisé permettra l’envoi de messages instantanés, afin de faciliter la communication et la prise en charge des patients. L’idée pour Doctolib étant ici de s’imposer comme une plateforme multiusage, capable de centraliser non seulement la prise de rendez-vous, mais aussi les échanges annexes. Il sera également possible pour un praticien d’envoyer des messages de prévention groupés à sa patientèle, sur les campagnes de vaccination, mais aussi sur des éventuels changements d’adresse ou d’horaires de son établissement par exemple.
Paiement en ligne
Jusqu’à présent réservé aux rendez-vous de télémédecine, le paiement en ligne directement via Doctolib sera bientôt accessible aux patients en présentiel, dès l’année prochaine. Une bonne nouvelle pour celles et ceux dont le médecin refuse toujours la carte de crédit en consultation. Il suffira d’entrer un moyen de paiement valide dans l’application, et de sélectionner l’option de paiement en ligne au moment de la prise de rendez-vous.
Intelligence artificielle et statistiques détaillées
L’Intelligence artificielle permettra quant à elle de filtrer les demandes de rendez-vous, en classant les pathologies en fonction de leur urgence, et en jouant le rôle d’assistant pour prémâcher le travail des praticiens. Concrètement, l’IA sera ainsi capable d’adresser au médecin un premier compte-rendu basé sur les déclarations du patient, en indiquant ses symptômes et des antécédents par exemple. De quoi augmenter de 20% l’efficacité d’un professionnel pour le même temps de travail, estime Doctolib.
Enfin, à partir de l’année prochaine, l’application proposera aussi un rapport statistique annuel sur les délais d’accès aux soins par département et par spécialité. Ces derniers permettront non seulement de mieux anticiper la prise de rendez-vous côté patientèle, mais aussi d’établir une cartographie des déserts médicaux par départements et spécialités.
Reste que sur ce point, Doctolib se veut optimiste. En dix ans, son fondateur Stanislas Niox-Chateau estime que les délais ont été raccourcis d’une dizaine de jours en moyenne pour une consultation spécialisée. Les rendez-vous de médecine générale et pédiatrique, quant à eux, seraient pour moitié accessible en moins de 48 heures. Des statistiques qui s’améliorent donc, mais qui sont très loin d’être suffisantes.
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Plateforme numérique qui n’a pour ainsi dire jamais vraiment pu combler les disettes et incuries de ce système de santé claudiquant, comme le manque de professionnels de santé ou la bureaucratisation des établissements et centres hospitaliers. Hormis divertir leur rente et complexifier le bousin déjà bien dans la panade.