La chute des superproductions à Hollywood en 2023

En 2023, les conséquences de la crise sanitaire se sont largement fait ressentir. Retards de production, mesures exceptionnelles et mises en place de protocole covid, la pandémie a eu de lourdes répercussions financières pour les géants d’Hollywood. Les enveloppes allouées aux super-productions ont atteint des sommets, les films ayant dépassé la barre des 200 millions de dollars de budget étaient nombreux ces 365 derniers jours. À l’heure du bilan, le box-office n’a pas été tendre. Selon IndieWire, un seul film tire son épingle du jeu.

Marvel n’a (presque) plus rien de super

L’année a plutôt mal débuté pour Marvel Studios. Après une année 2019 historique pour ses activités, et deux années encore placées sous le signe de la pandémie, l’arrivée de la cinquième phase devait faire renouer l’écurie avec ses recettes d’antan. À mesure qu’approchait le retour des Avengers, et la guerre du multivers, la licence misait énormément sur ses sorties en salles. Ant-Man et la Guêpe : Quantumania devait ainsi profiter de son statut d’introduction à ce nouveau chapitre, et à l’antagoniste principal du récit, pour atteindre des records de fréquentation.

Néanmoins, la chute n’a été que plus rude pour la fourmi campée par Paul Rudd. Malgré sa conséquente enveloppe de 200 millions de dollars (sans le budget promotionnel), le film réalisé par Peyton Reed n’a récolté que 476 millions de dollars. On estime qu’un film doit généralement réaliser 2,5 fois ce qu’il a coûté pour atteindre le seuil de rentabilité. En effet, une importante partie des recettes est allouée aux exploitants de salles, ce qui ne permettra pas au film d’être rentable au terme de son exploitation au cinéma.

Plus tard, Les Gardiens de la Galaxie : Volume 3 parviendra pourtant à relever la barre. Particulièrement attendu, le troisième volet réalisé par James Gunn a surpris la critique et le public et semblait signer le retour de Marvel dans les bonnes grâces du public. C’est d’ailleurs le seul film de cette envergure à s’imposer comme un succès cette année. Avec une enveloppe de 250 millions, le film terminait sa course avec 845 millions de dollars de recettes. Il génère ainsi des bénéfices et dépasse les recettes des premiers et deuxième opus.

The Marvels, réalisé par Nia DaCosta et actuellement en salles, est de son côté plutôt parti pour s’inscrire chez les perdants de l’année. Son démarrage a été très décevant, le pire de toute l’histoire du MCU selon Variety. Si le premier film avait aisément dépassé le milliard, cette suite confirme le désintérêt du public pour les productions super-héroïques.

Faire revenir des vedettes d’antan, mission impossible

Qu’ont Ethan Hunt et Indiana Jones en commun ? Ils sont des héros emblématiques de leurs genres respectifs, des mastodontes du divertissement qui n’avaient jusqu’ici aucun mal à rassembler de nombreux spectateurs sous leurs bannières. 2023 a marqué la fin d’un règne pour les deux personnages qui ont vu le budget de leurs productions gonfler considérablement jusqu’à atteindre des niveaux impossibles à compenser avec leurs recettes historiques. Indiana Jones et le cadran de la destinée est le métrage le plus cher dans l’histoire de la saga de Steven Spielberg et George Lucas (300 millions sans les frais de promotion), c’est aussi l’un des moins plébiscités au cinéma. Avec des recettes qui s’élèvent à 384 millions, le retour de l’homme au fédora a des allures de catastrophes industrielles.

L’espion de Tom Cruise ne s’en sort pas mieux. Un an après le carton de Top Gun : Maverick, Cruise essuie un échec avec son Mission : Impossible – Dead Reckoning première partie. Annoncé comme l’événement de l’été, censé préparer les spectateurs aux adieux avec le personnage, le film ayant coûté la bagatelle de 291 millions ne récolte que 568 millions. Ce n’est pas un échec, mais bien loin de la rentabilité des précédents volets. Multiples lieux de tournage, retards liés à la pandémie et cascades coûteuses, Mission : Impossible à changer de catégorie — Fallout avait une enveloppe de 150 millions — mais le public ne suit pas. Cette première partie engrange plus de 200 millions de moins que le précédent film.

Investir moins pour gagner plus ?

Parmi ces nombreuses désillusions, plusieurs productions légèrement plus modestes se sont illustrées cette année. C’est le cas de Barbie, avec un budget tout même assez conséquent de 135 millions, a terminé sa course au cinéma avec 1,4 milliard de dollars au box-office mondial. L’opération s’est avérée particulièrement rentable pour Warner Bros, qui a pu faire oublier l’échec de The Flash plus tôt cette année. Dans le même temps, Oppenheimer (100 millions) a dépassé les 950 millions de dollars de recettes, devenant par la même occasion le biopic le plus rentable de l’histoire du cinéma. L’animation n’est pas à la peine avec Super Mario Bros. le film, bien qu’il soit le film le plus cher de l’histoire de son studio Illumination, est parvenu à dépasser le milliard de dollars amassé au fil de son exploitation.

L’année n’est pas terminée, quelques métrages doivent encore faire leurs preuves. Chez Warner Bros, deux films pourraient permettre à l’entreprise de finir l’année en beauté. D’un côté, Wonka devrait réunir les familles autour de l’univers du célèbre Roald Dahl. De l’autre, Aquaman et le royaume perdu est attendu comme un nouveau raz de marée dans les salles obscures. Le premier film avait détrôné The Dark Knight Rises à sa sortie en 2019 grâce au marché asiatique. Néanmoins, alors que le DCU vit ses dernières heures, un score aussi important ne semble pas vraiment au programme. Le film n’avait d’ailleurs pas fait l’unanimité lors des projections tests, forçant l’entreprise à revoir sa copie et à retarder sa sortie. Cette fois-ci c’est la bonne, il arrivera le 20 décembre prochain sur nos écrans.

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