Au début du mois de septembre, le lanceur Ariane 6 de l’ESA a passé avec succès son premier test de mise à feu intégré. Il devait être suivi d’un autre test plus long et absolument crucial à la fin du mois de septembre, mais cette échéance a été repoussée à plusieurs reprises avant que l’ESA ne s’enferme dans un silence radio étonnamment long. Ce mutisme vient de prendre fin : l’agence a annoncé que ce nouvel essai déterminant se tiendrait le 23 novembre, et il sera même diffusé en direct.
On peut en déduire que l’ESA a réussi à résoudre les problèmes techniques de son moteur-fusée Vulcain 2.1, le successeur du Vulcain 2 d’Ariane 5. C’était le principal responsable de ces retards. L’ESA avait annoncé que souffrait d’un problème de pression au niveau du système de contrôle vectoriel. C’est un système hydraulique complexe qui permet d’orienter la poussée d’un moteur afin d’ajuster la trajectoire pendant l’ascension.
Cet élément n’était pas forcément nécessaire pour le premier test de mise à feu. Celui-ci n’avait duré que quatre secondes; l’objectif était simplement de vérifier que la mise à feu se déroulait comme prévu. Par contre, le système de contrôle vectoriel va jouer un rôle important dans ce deuxième test.
Une répétition générale cruciale pour le système de propulsion
En effet, il a vocation à tester les performances et la stabilité de la propulsion dans des conditions semblables à celle d’un vrai lancement. La durée du test sera donc beaucoup plus importante; il durera non pas 4, mais 470 secondes, soit un peu moins de huit minutes. Cela correspond à la durée pendant laquelle Vulcain devra fonctionner lors d’une vraie mise en orbite. En d’autres termes, il s’agira d’une grande répétition générale du système de propulsion – et les enjeux sont donc considérables.
En cas de succès, Ariane 6 arrivera enfin dans la toute dernière ligne droite. L’ESA pourra enfin aborder les dernières étapes du développement, celles qui conduiront directement au vol inaugural que toute l’aérospatiale européenne attend avec impatience.
Mais en cas de pépin, l’ESA va devoir mener une enquête en profondeur pour trouver l’origine du dysfonctionnement. En fonction de l’ampleur du problème, ce processus pourrait durer plusieurs semaines, voire des mois dans le pire des cas. Ensuite, il faudra encore réassembler le lanceur, et lancer une nouvelle batterie de tests qui vont également prendre un certain temps. Il s’agirait donc d’un retour en arrière vraiment regrettable dans le contexte actuel.
S’extirper de la crise des lanceurs, une priorité absolue
Pour rappel, l’Europe est actuellement embourbée dans une véritable crise des lanceurs. Il n’y plus aucun lanceur lourd ou léger opérationnel sur le Vieux Continent depuis la retraite de la formidable Ariane 5, qui a fait les beaux jours de l’aérospatiale européenne pendant près de trente ans. Le tableau n’est pas beaucoup plus réjouissant du côté des lanceurs légers. Heureusement que le lanceur Vega répond toujours présent, car son successeur Vega-C se fait également désirer depuis son accident en décembre 2022.
La situation est donc très différente de celle de l’aérospatiale américaine, et notamment de SpaceX, qui a procédé au second vol de test de son immense Starship le 18 novembre. Le développement de ce véhicule révolutionnaire a aussi accumulé beaucoup de retard, mais il représente un véritable tournant générationnel, contrairement à Ariane 6 qui représente un progrès plus modeste par rapport à sa grande soeur. Pour rappel, il ne s’agira pas d’un véhicule réutilisable – une limite regrettable à une époque où toute l’industrie est en train de se conformer à ce nouveau paradigme.
Et surtout, les États-Unis ne sont pas suspendus au progrès du Starship. En attendant, ils sont loin d’être démunis et ont de nombreuses alternatives à disposition, contrairement à l’Europe qui attend Ariane 6 comme le messie. On peut citer l’incontournable Falcon 9 de SpaceX, un lanceur partiellement réutilisable dont la fiabilité n’en finit plus d’impressionner. Mais il y a aussi d’autres entreprises, comme ULA, qui permettent aux acteurs gouvernementaux et privés d’expédier leur matériel en orbite.
Il conviendra donc de croiser les doigts pour que ce test se déroule comme prévu, afin que l’Europe puisse enfin se joindre à cette nouvelle course à l’espace. Car plus le temps passe, plus l’écart se creuse. Et cette situation n’augure rien de bon pour l’autonomie stratégique et la souveraineté technologique du contingent européen.
Nous vous donnons donc rendez-vous jeudi 23 novembre à partir de 21h10 pour suivre ce test qui sera diffusé en direct sur ESA Web TV, à cette adresse. Les images ne seront pas franchement spectaculaires à moins d’un accident catastrophique; mais connaissant les enjeux, la tension sera palpable, et ces huit minutes promettent tout de même d’être grisantes.
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Et oui le, les, résultats de cet essai majeur sont Considérables pour la préparation à un premier Lancement d Ariane 6 les plus tôt possible de ces trés proches prochaines années !
L Europe Spaciale s est reposée sur un ordre Mondial plus ou moins établi et s est endormie sans Aucunes Anticipations ! On connait les lourdeurs de son fonctionnement, mais ou cela est le plus grave à mon avis c est celles de notre Pays! qui assiste, continue a prendre un retard Stratégique intenable et va se faire distancer par des pays comme l Inde, l Australie , le Japon et peut etre la…Corée du Nord ! Donc je croise les doigts! Merci Thank you merci a vous et Tous !