Samedi, le Starship de SpaceX s’est enfin élancé pour son deuxième vol de test, après sept mois d’attente insupportable pour Elon Musk — et il espère bien qu’il ne devra pas attendre aussi longtemps avant de recommencer. Sur X, il a annoncé que le troisième prototype « devrait être prêt à voler dans trois ou quatre semaines ».
Starship Flight 3 hardware should be ready to fly in 3 to 4 weeks. There are three ships in final production in the high bay (as can be seen from the highway).
— Elon Musk (@elonmusk) November 20, 2023
C’est un délai relativement court, mais il n’est pas forcément déraisonnable pour autant. En effet, les ingénieurs et techniciens de SpaceX ont effectué un travail énorme entre les deux premiers vols, et ces efforts ont payé. Plusieurs éléments importants se sont très bien comportés, ce qui permettra à l’entreprise de gagner beaucoup de temps.
Le pas de tir a survécu
On peut par exemple citer le système de déluge qui permet d’éviter que le pas de tir ne soit réduit en poussière par les moteurs. Il semble avoir parfaitement rempli son rôle. Contrairement au premier vol qui avait laissé un énorme cratère derrière lui, le deuxième n’a fait aucun dégât visible. Cela permettra à SpaceX d’économiser un temps précieux.
« Nous venons d’inspecter le pas de tir du Starship et il est en excellente condition ! Aucune réparation n’est nécessaire pour le prochain lancement. Félicitations à l’équipe de SpaceX et aux prestataires pour avoir conçu et construit un système si robuste en si peu de temps », s’est réjoui Elon Musk sur X.
Just inspected the Starship launch pad and it is in great condition!
No refurbishment needed to the water-cooled steel plate for next launch.
Congrats to @Spacex team & contractors for engineering & building such a robust system so rapidly! pic.twitter.com/py5m1uhtEi
— Elon Musk (@elonmusk) November 19, 2023
De plus, SpaceX n’a identifié que quelques dégâts mineurs au niveau des citernes d’eau avoisinantes et du bras de la tour qui maintient le lanceur en place jusqu’à ce qu’il développe une poussée suffisante pour décoller. Globalement, l’infrastructure au sol est restée en bon état. Et c’est une excellente nouvelle, car cela permettra aux équipes techniques de se concentrer exclusivement sur le Starship.
Prochaines étapes : la propulsion et les communications
En ce qui concerne le véhicule en lui-même, les 33 moteurs Raptor du Starship se sont comportés comme prévu pendant la première phase de l’ascension. Ce n’est qu’après avoir été éteints, puis remis en marche au terme de la séparation qu’ils ont flanché — un progrès significatif par rapport au premier vol. En théorie, cela devrait permettre à SpaceX de cibler son enquête, et de se concentrer sur les éléments qui auraient pu poser problème après une première mise à feu réussie.
En outre, l’étape critique de la séparation, celle-là même qui avait sonné le glas de la première mission, s’est très bien déroulée. Même s’il s’agissait du premier test de hot staging en conditions réelles, les deux étages se sont désolidarisés sans encombre. Un vrai soulagement, car ce changement d’approche avait nécessité de gros efforts d’ingénierie ; avec ce succès en poche, SpaceX n’aura donc pas besoin de repartir à zéro.
Le dernier gros chantier concerne le deuxième étage. Huit minutes après le décollage, les opérateurs ont perdu le contact avec le Starship, ce qui les a forcés à abréger la mission. C’est un dysfonctionnement critique qui fera sans doute partie des priorités des ingénieurs et des techniciens sur les prochaines semaines. La bonne nouvelle, c’est que ce problème de communication devrait être nettement plus simple à résoudre que ceux des moteurs.
En attente d’une nouvelle licence de vol
Mis bout à bout, tous ces éléments permettent effectivement d’espérer un troisième lancement avant Noël. Mais SpaceX n’a pas toutes les cartes en main ; comme toujours, la suite des événements dépendra aussi de la FAA, le régulateur américain de l’aéronautique.
La dernière licence accordée par l’agence, celle qui a permis au Starship de décoller samedi, ne couvrait qu’un seul vol. Il va donc falloir patienter jusqu’à ce qu’elle daigne en accorder une nouvelle à SpaceX. Et ce processus peut facilement traîner en longueur, car il implique une enquête approfondie sur les dysfonctionnements du véhicule. Pour rappel, après le premier vol, Elon Musk avait initialement annoncé que le Starship serait prêt en six à huit semaines. Il a finalement dû patienter sept mois.
Mais ce délai était en grande partie dû à une enquête parallèle sur l’impact environnemental du Starship, et notamment de son nouveau système de déluge. Or, puisque ce dernier a déjà été validé et qu’il a bien fonctionné, SpaceX va simplement devoir convaincre la FAA qu’elle a tiré des leçons du dernier lancement et que le Starship ne pose pas de risque de sécurité. Selon toute vraisemblance, SpaceX devrait donc recevoir sa nouvelle autorisation bien plus rapidement.
Nous vous donnons donc rendez-vous d’ici quelques semaines pour savoir si le Père Noël passera en avance dans le Texas avec une licence de vol dans sa hotte.
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Bravo et bravo à SpaceX et E Musk ! Gràce à quelques ( peu) hommes visionnaires extra terrestre ! Avec son entreprise ça ne traîne pas! Malgré les sarcasmes Européen et autres! La science va faire de nouveaux pas de Géants! Magnifique ! Merci Thank you merci a vous Tous !
Rien d’étonnant, un dirigeant non-gauchiste, une NASA qui donne des contrats à une entreprise privée et qui la met en compétition avec d’autres entreprises privées. Bref on élimine le plus possible le gauchisme (juste le FAA qui est géré par des fonctionnaires) et on obtient des résultats extraordinaires.
Donc fusée qui pète = pas de géants.
Et en 1969 on marchait sur la lune. Le progrès incroyable.