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Carte d’identité, passeport, permis de conduire… le “portefeuille européen d’identité numérique” arrive

La Commission européenne vient d’officialiser un ambitieux projet de portefeuille d’identité numérique complet, capable de prendre en charge tous vos documents officiels.

L’annonce était attendue autant qu’elle est critiquée par les défenseurs de la vie privée. Après délibérations, la Commission européenne a finalement trouvé un accord pour regrouper l’ensemble de vos documents d’identité au sein d’un même portefeuille numérique. Un projet d’autant plus ambitieux qu’il ne concerne pas seulement la France, mais bien l’ensemble des pays membres, tout en faisant de l’ombre aux géants du web. Concrètement, ça change quoi ?

Une app pour les centraliser tous

L’idée de dématérialiser ses papiers d’identité n’est pas nouvelle. En France, la carte Vitale, le permis de conduire et la carte d’identité font déjà l’objet d’une application dédiée, pour le moment en phase de test auprès d’un public élargi. Reste que ces trois documents nécessitent chacun leur propre application, ce qui n’est pas franchement pratique pour les usagers, et augmente le risque d’intrusion malveillante. À l’issue de leur délibération, les membres de l’Union européenne sont finalement tombés d’accord sur la nécessité d’harmoniser l’ensemble de ces documents sur une plateforme unique.

Justifier son identité, mais pas seulement

Sur le papier, ce nouveau dispositif devrait permettre à n’importe quel internaute de justifier de son identité auprès d’un service qui le demanderait, en allant chercher un colis à la Poste ou en fournissant une copie d’identité certifiée par exemple. En réalité, le projet de portefeuille numérique sur smartphone se veut encore plus ambitieux. Dans un communiqué publié sur son site, la Commission européenne indique que l’application “permettra d’accéder à des services en ligne publics et privés“, mais aussi “d’ouvrir des comptes bancaires, d’effectuer des paiements et de conserver des documents numériques, qu’il s’agisse d’un permis de conduire mobile, d’une prescription médicale, d’un certificat professionnel ou d’un titre de transport“.

Au-delà de tous ces usages officiels, le portefeuille européen d’identité numérique pourrait aussi permettre aux internautes d’attester de leur majorité lorsqu’ils visitent un site interdit aux mineurs, ou encore lorsqu’ils ambitionnent de créer un compte sur un réseau social (qui, on le rappelle, sont théoriquement interdits aux moins de 13 ans). Le dispositif pourrait aussi permettre de faire monter la pression chez les géants du web comme Meta, Google et Apple, mais aussi LinkedIn ou encore Amazon. En effet, ces dernières désignées par le Digital Services Act (DSA) devront désormais “accepter le portefeuille d’identité numérique de l’UE pour la connexion à leurs services en ligne“.

La sécurité des données inquiète

Cette dématérialisation des documents d’identité officiels comporte évidemment son lot d’avantages pour les utilisateurs. Conformément aux objectifs de l’Europe pour 2023 et sa “décennie numérique“, le portefeuille d’identité permettra d’accéder n’importe où et n’importe quand à son passeport, sa carte Vitale ou encore sa carte d’identité, sans aucun risque de perte. Reste que si l’UE promet “une protection totale des données à caractère personnel dans toute l’Europe“, elle va devoir montrer patte blanche pour rassurer les plus sceptiques.

Sur l’épineuse question de la confidentialité des données, la Commission précise notamment que “le portefeuille respectera pleinement le choix de l’utilisateur de partager ou non des données à caractère personnel ; il offrira le plus haut degré de sécurité, certifié de manière indépendante selon des normes identiques ; enfin, les parties pertinentes de son code seront publiées en source ouverte afin d’exclure toute possibilité d’utilisation abusive, de suivi ou de traçage illégal, ou d’interception par les autorités“.

En plus de cet ambitieux dispositif, l’Europe se prépare aussi à entrer dans une nouvelle ère de modernité. La décennie numérique qui arrivera à l’horizon 2023 devrait notamment inclure une meilleure intégration de la blockchain, de la 5G, de l’IA ou encore de la cybersécurité.

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3 commentaires
  1. Si déjà il y a certaines personnes qui galèrent car on leur a volé leur identité et qu’elle est utilisée pour mettre la victime dans une situation de surendettement,je ne vois pas comment le citoyen peut être protégé.
    Il faudrait que l’Europe éclaircisse ce problème,ces situations avant de lancer un truc électronique.

  2. Je me refuse à toute dématérialisation et centralisation de mes papiers d’état civil encore moins via “une app pour cassos”. Imaginons, tu perds ton smartphone ou il marche plus, t’es en litige avec ton FAI, panne d’une durée indéterminée des réseaux (info et/ou elec) + techno qui va coûter un bras et un œil, toutes tes données deviennent inaccessibles. Éphémérité et caducité des systèmes, certainement pas “harmonieux” selon les dires des prélats de la commission européenne, on a vu ce qu’a engendré la politique fallacieuse et factice d’harmonisation fiscale dans l’UE…du dumping et du short. Dans leur cerveau bien abîmé “harmoniser” faut traduire pensée unique et dominante globalisée, ce à quoi je rétorquerais “Nous n’avons pas les mêmes valeurs” (lol).
    Au regard des délais et de la taille des dossiers à constituer pour saisir la CNIL factuellement inopérante en vue d’une instruction judiciaire administrative, on en a pas terminé d’être pris pour des dindes et des poires par les instances européennes, GAFAM et autres cabinets de conseil claudicants à l’instar des McKinsey et consorts. Article putaclic comme à l’accoutumé.

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