C’est la lumière au bout d’un long tunnel. Près de quatre mois après le début du mouvement, les négociations entre la SAG-AFTRA et les représentants des studios ont porté leurs fruits. Dans un communiqué publié cette nuit, l’organisme qui représente plus de 160 000 professionnels annonce qu’un accord de principe a été conclu avec l’AMPTP. Il a été voté à l’unanimité et marque la fin de la grève et des mouvements qui ont eu cours ces derniers mois.
S’il faut encore que cette nouvelle convention collective soit examinée par le Conseil national de la SAG-AFTRA, le syndicat se félicite d’être parvenu à faire éclore de nouvelles mesures qui permettront à ses membres “de toutes les catégories de bâtir des carrières durables. Des milliers d’artistes, aujourd’hui et demain, bénéficieront de ce travail” de longue haleine. Les détails de ce nouvel accord de trois ans sont encore tenus secrets, mais l’on sait déjà qu’il chiffre à près d’un milliard de dollars. L’organisme présidé par Fran Dresher précise :
“Nous avons conclu un accord d’une portée extraordinaire qui comprend des augmentations de rémunération minimales au-dessus du modèle, des dispositions sans précédent en matière de consentement et d’indemnisation qui protégeront les membres de la menace que présente l’intelligence artificielle”.
Une reprise dans l’urgence
Après 118 jours de grève pour les acteurs, et 148 pour les scénaristes, les studios vont devoir redoubler d’effort pour tenir leurs programmes de sorties. La priorité pour les différentes entreprises du secteur est évidemment de tenir ses délais pour proposer quantité de divertissement à l’approche de l’été 2024. Bob Iger, interrogé par CNBC confiait récemment : “Nous aimerions évidemment essayer de préserver un été de cinéma. Toute l’industrie est concentrée sur cette tâche. Nous n’avons pas beaucoup de temps pour le faire”.
Les studios majeurs expliquent néanmoins que l’essentiel des reprises de tournage ne devraient pas avoir lieu avant début 2024. À l’approche des fêtes de fin d’année, l’industrie va devoir patienter encore un peu avant de remettre tout le monde au travail. Parmi les priorités du moment, on retrouve bien sûr Deadpool 3, Beetlejuice 2 ainsi que l’adaptation du roman de Colleen Hoover It Ends With Us. Le film porté par Blake Lively est tout en haut de la liste des urgences pour Sony Pictures. Son tournage a été interrompu en juin dernier par les piquets de grève de la Writers Guild of America.
Les films de super-héros restent une priorité pour l’industrie. C’est le cas de Warner Bros qui ambitionnne de faire entrer Superman : Legacy dans sa phase de tournage dès le mois de mars prochain. La date de sortie de l’ouverture du nouveau DCU reste fixée au mois de juin 2025. Chez Sony Pictures, Venom 3 pourrait bénéficier d’un traitement de faveur et retrouver le feu des projecteurs au cours des prochaines semaines avant sa sortie, décalée au mois de novembre 2024.
Une année moins riche
2024 promet d’être assez inédite pour l’industrie cinématographique. Si les mouvements n’ont finalement eu que peu de répercussions sur les salles obscures en 2023, si ce n’est l’absence de promotion pour les métrages dévoilés à cette période, les prochains 365 risquent d’être plus mouvementés. Peu de temps après la pandémie, qui avait paralysé Hollywood et le reste du monde pendant plusieurs mois, le 7ᵉ art s’apprête à vivre un nouveau ralentissement. Les mois d’août à octobre 2024 devraient être particulièrement avares en films à grand spectacle. Du côté des séries, la même accalmie pourrait être au programme.
Néanmoins, après ces nombreux retards, les studios vont devoir jouer des coudes pour trouver une date propice au succès. Des embouteillages sont à prévoir dès l’automne prochain, similaires à ceux observés à la même période l’année dernière. Pour tirer leur épingle du jeu, les géants du divertissement vont sans doute redoubler d’efforts.
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