Apple ne veut pas entendre parler des RCS. Tim Cook a déjà été très clair sur le sujet, Apple dispose déjà d’une norme sécurisée pour les messages entre utilisateurs, c’est iMessage. La marque à la pomme ne veut donc pas développer une autre technologie, sur laquelle elle n’aurait pas la main, alors qu’une solution existe déjà.
Apple ne veut pas, contrairement à Google, une solution unique avec les RCS. Elle ne veut pas non plus ouvrir iMessage à ses concurrents sous Android. La firme de Cupertino sait très bien que ces “bulles bleues” caractéristiques des discussions sur iMessage sont un vrai plus pour la marque.
Elles sont l’une des nombreuses raisons qui peuvent pousser à l’achat. Les donner à Google et aux entreprises utilisant Android serait leur faire un bien trop beau cadeau. Tim Cook s’y refuse et si une personne souhaite utiliser iMessage, elle doit “acheter un iPhone” selon ses propres termes.
Apple est un “gardien d’accès” ? Ce n’est pas certain
Afin de faire tomber Apple de son piédestal, Google cherche des alliés. Il y a quelques mois, Google avait reçu le soutien de Samsung. Dans une publicité, la firme coréenne reprenait Roméo et Juliette de Shakespeare en l’adaptant au contexte actuel et cette lutte entre les “bulles bleus” (iMessage) et les “bulles vertes” (SMS ou RCS).
Aujourd’hui, la firme américaine pourrait se tourner vers l’Europe. Le vieux continent vient en effet de voter une nouvelle loi sur les pratiques numériques, la DMA. Cette dernière exige que les entreprises dominantes, définies comme des “gardiens d’accès” doivent ouvrir leur plateforme à leurs rivaux. Un partage des connaissances et des technologies qui menace Google sur bien des points, mais qui pourrait sauver la firme américaine sur le sujet des RCS.
Mais les choses sont plus compliquées encore. En effet, pour être défini par la loi européenne comme un “gardien d’accès” il faut prévaloir d’une certaine puissance de frappe avec sa technologie. Or, en dehors des États-Unis, iMessage n’est pas une solution si populaire.
La marque à la pomme est devancée par d’autres applications de messagerie tierces, WhatsApp en tête. Selon plusieurs analyses récentes, Apple ne répond pas aux critiques de la DMA sur la question des Messages et Google ne pourra donc pas demander une “ouverture” des techniques et connaissances à la concurrence.
Google met la pression sur l’Europe
Dans une lettre envoyée au commissaire européen Thierry Breton, en charge du numérique, Google et plusieurs acteurs du vieux continent (dont l’opérateur téléphonique français orange) ont expliqué vouloir “tirer parti des technologies modernes de messagerie enrichi”.
Aujourd’hui, Apple dispose de ces fonctionnalités avec iMessage, mais Google aussi, avec les RCS. Un petit détail que la firme américaine semble avoir oublié dans sa lettre. Google demande quoi qu’il en soit en conclusion qu’Apple soit reconnu, à cause de son avance technologique et de sa non-coopération, comme un “gardien d’accès” à une technologie qui pourrait servir au plus grand nombre.
Si Google obtient une réponse favorable de la part de l’Europe, alors des poursuites pourraient s’enclencher, faisant de Google et Apple deux rivaux devant les tribunaux européens.
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