Cette année 2023 a été rythmée par la sortie de jeux à gros budgets extrêmement attendus, mais aussi par l’arrivée de nombreux titres indépendants qui ne passent pas aussi inaperçus qu’on pourrait le penser. En effet, la scène indé est de plus en plus présente, et mise en avant par les géants du milieu tels que Valve, Microsoft ou encore Nintendo. Sur Steam, c’est un des types de jeux qui cartonne le plus, notamment depuis la sortie du Steam Deck. Même si beaucoup restent confidentiels, d’autres explosent et s’imposent face aux mastodontes du milieu. Pourquoi les joueurs sont-ils autant attirés par les jeux à moindre budget ?
Dans une économie vidéoludique qui associe le financement à un meilleur confort de jeu mais aussi des technologies beaucoup plus modernes, il peut paraitre étrange d’apprécier des opus en Pixel Art, dont la durée de vie n’est que de quelques heures la plupart du temps. Et pourtant, nombreux sont les jeux indépendants à avoir marqué les esprits : The Binding of Isaac, Moonlighter, Hollow Knight, Stray ou encore le récent Fae Farm, pour n’en citer qu’une bagatelle.
Une question d’investissement
Le succès des jeux indépendants tient à plusieurs facteurs importants. Plus modestes lors de leur développement, cela se répercute directement sur le coût de ces titres qui ne se vendent à leur lancement qu’entre 10 et 40 euros généralement. Comparé à un jeu PS5 ou Xbox Series qui en vaut désormais 79,99€, c’est une économie à ne pas négliger, qui est aussi mise en avant par les plateformes de vente, sur PC notamment.
Depuis la fin de la pandémie, et le retour à la vie normale, le temps se fait particulièrement rare. Très peu de gens ont encore des dizaines d’heures devant eux pour terminer une histoire, ou même une quête. Les joueurs vont à l’essentiel et se contentent de jeux accessibles en un weekend. D’autant plus que c’est parfois la durée de vie des AAA que l’on paye le double voire le triple du prix d’un indépendant.
L’originalité des “indies”
Guy Richards, directeur du programme ID@Xbox, travaille tous les jours avec les studios indépendants pour les mettre sur le devant de la scène. ID@Xbox est un programme qui travaille avec des développeurs et des éditeurs du monde entier pour les aider à commercialiser leurs jeux, sur Xbox ou via le Xbox Game Pass par exemple. Depuis 2013, plus d’une centaine de titres ont déjà pu en bénéficier, et l’aventure ne va pas s’arrêter en si bon chemin. D’après lui, les jeux indépendants rassemblent une communauté de plus en plus conséquente, ce qui accélère la croissance du programme de manière exponentielle : “il y a une présence vraiment énorme, un soutien fort et un engagement envers la communauté indépendante de la part de Xbox.”
Le premier élément de réponse qu’il peut nous apporter est le côté original, et toujours plus personnel, des jeux indépendants. Tandis que les AAA fabriquent des histoires à succès en s’inspirant des codes Hollywoodiens, les développeurs avec un budget plus contenu se penchent davantage sur la construction d’un univers vraiment distinct. Il explique : “ce qu’il y a de vraiment unique dans les jeux indépendants, c’est qu’on a une perspective tellement différente de la part des développeurs et parfois même en fonction de l’endroit où ils vivent, ce qui peut se répercuter dans ces expériences.”
Dungeons of Hinterberg et Stalker 2 sont de parfaits exemple de cet aspect plus personnel, déclencheur d’originalité. Les deux titres sont emprunts de l’histoire de leurs développeurs, qui sont originaires des Alpes autrichiennes pour les uns, et d’Ukraine pour les autres. Cela se répercute également sur les mécaniques de jeu qui sont souvent beaucoup plus innovantes pour contrecarrer une direction artistique moins flamboyante. Tout est finalement une question d’équilibre puisque nombreux sont les titres à être visuellement sublimes, et à comporter des mécaniques très simplistes, créant ainsi une catégorie de jeux dits de “contemplation”.
À l’avenir, ce fort décalage entre les jeux à gros budgets et les titres indépendants devrait continuer à prendre de l’ampleur. Alors qu’on assiste à la création certaine des jeux AA, à mi-chemin entre les deux catégories, les ambitions des studios ne se quantifie plus. La force des jeux indépendants réside dans leur nombre, et les propositions singulières qu’ils nous proposent de manière individuelles.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.