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Sur TikTok, une app de rencontre pour les 10-21 ans fait polémique

Une influenceuse a fait la promotion d’une application de rencontre à destination des 10-21 ans, on vous explique pourquoi c’est (très) problématique).

La polémique enfle depuis ce week-end, et elle témoigne (encore) de la difficulté de protéger efficacement les mineurs sur Internet. Pas de régulation de l’accès à la pornographie cette fois, mais une affaire qui ressemble étrangement à l’affaire rencontres-ados.net, que nous avions infiltré quelques mois plus tôt.

C’est sur TikTok que tout a démarré. Ce week-end, une influenceuse du nom d’Ophenya a diffusé un live, pendant lequel elle faisait la promotion d’une nouvelle application de rencontre. D’emblée, le partenariat était problématique, puisque si la jeune femme de 24 ans présentait le projet comme celui de son ami, il n’était pas fait mention de partenariat ni de sponsor, ce qui est illégal depuis l’application de la loi influence.

@keonii_ 🚨OPHENYA ILLEGAL APPLI CRUSH🚨 en effet, l’influenceuse et tiktokeusd Ophenya a fait une live pour presenter une application « CRUSH », sauf qu’elle n’a pas precise que c’etait un partenariat… (c’est illegal a present) et qu’en plus elle a demande a sa communauté de noter l’application de maniere mensonger (donc sans l’avoir essaye) ce qui fait que l’application va etre booste avec des faux avis… votre avis une appli de rencontre pour enfant entre 10 ans et 21 ans ? #keonii #keonews #ophenya #crush #ophenyalive #liveophenya #fanpageophenya #bgnya #ophenyabgnya #livetiktok #tiktoklive #drama #scandale #polemique #debat #pourtoi #fortou #fypシ ♬ son original – Keonii | Actus d’Internet 🗞️

Rencontres entre 10 et 21 ans

Exception faite du placement de produit dissimulé, aucun problème a priori à faire la promotion d’une application de rencontre. Bon nombre d’influenceurs et d’influenceuses s’y sont d’ailleurs essayé sans rencontrer le moindre problème. Sauf que la jeune femme qui cumule 4,8 millions d’abonnés sur le réseau social chinois, compte un public principalement composé d’internautes mineurs. Surnommée par sa communauté “la cupidon des cœurs“, elle s’est fait connaître en distribuant pêle-mêle des conseils amoureux et amicaux, autant que des vidéos de coaching pour gagner en confiance.

Avec un public très jeune, il fallait s’y attendre, l’application Crush était destinée aux adolescents et aux jeunes adultes, entre 10 et 21 ans. Encore une fois, cette tranche d’âge pose de sérieux problèmes. D’abord parce que les réseaux sociaux sont théoriquement interdits aux moins de 13 ans. Ensuite parce que le public ciblé par Ophenya va du préado au jeune adulte.

Sur son live, la jeune femme a assuré avoir pris ses dispositions pour assurer la sécurité des mineurs. Selon elle, l’application Crush demanderait d’entrer sa ville, son établissement scolaire et même sa classe, pour limiter la “portée” du site de rencontre aux seuls élèves d’un établissement, sans possibilité officielle de faire rencontrer un collégien de sixième avec un étudiant post-bac par exemple. Aussi, l’application ne se présente pas comme une dating app classique, mais plutôt comme un questionnaire ouvert et anonyme, dans lequel il est nécessaire de se confier sur les “crushs” de son établissement, avant que l’application ne se charge elle-même de créer des matchs (sur des critères encore opaques). “Ça va vous permettre de trouver qui crush sur vous en secret“, explique Ophenya dans son live, avant de préciser que l’application est “exclusivement pour les collégiens et les lycéens“, avant d’évoquer à nouveau la tranche 10-21 ans.

Sauf que comme pour toutes les applications dédiées aux plus jeunes, il est très facile pour un majeur de créer un compte en renseignant un faux établissement scolaire. Aucune vérification d’âge n’est demandée. Plus grave encore, les prédateurs sexuels savent désormais où leurs potentielles victimes étudient, puisqu’ils peuvent choisir leur interlocuteur en fonction de leur classe et de leur école. Autre élément notable : l’application possède un paywall à 3,99€ par semaine pour accéder à sa version premium.

Après son live et les retours de plusieurs internautes — notamment des parents inquiets — l’influenceuse a rapidement fait marche arrière. Son application n’est plus accessible sur les stores en ligne, et toutes les vidéos qu’elle avait publiées à ce sujet ont été supprimées. Des extraits du live restent cependant facilement accessibles sur les réseaux sociaux.

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