Alors qu’il s’était jusqu’à présent montré sceptique sur le sujet de l’intelligence artificielle — allant même jusqu’à cosigner une lettre ouverte appelant les régulateurs et les entreprises à surveiller de près le développement exponentiel des technologies génératives, voilà qu’Elon Musk se lance à son tour sur le marché de l’IA. Désormais aux commandes d’une nouvelle start-up baptisée xAI, le milliardaire a présenté ce week-end Grok, un modèle d’intelligence artificielle générative et un chatbot du même nom destiné à concurrencer ChatGPT.
ChatGPT, en moins woke
Jugé trop progressiste par Elon Musk, ChatGPT a du souci à se faire. Officialisé vendredi 4 novembre dernier, Grok offre un “avantage majeur” sur ses concurrents, puisqu’il a d’ores et déjà accès à toutes les infos partagées sur X en temps réel. En plus d’être plus réactif que le reste des modèles de langage sur le marché, Grok manie aussi le sarcasme à la perfection, assure l’homme d’affaires. Pas de doute donc quant à sa filiation.
xAI’s Grok system is designed to have a little humor in its responses pic.twitter.com/WqXxlwI6ef
— Elon Musk (@elonmusk) November 4, 2023
À l’origine, le mot “grok” est un mot d’argot anglais, apparu pour la première fois dans le roman de science-fiction de Robert Heinlein Stranger in a Strange Land, publié en 1961. Dans l’œuvre de Heinlein, le terme est attribué au peuple martien. Ce choix n’est sans doute pas un hasard donc, venant de celui qui rêve de coloniser la planète rouge. Il désigne grossièrement la compréhension totale de quelque chose, notamment grâce à la capacité de se mettre à la place de son interlocuteur ou son interlocutrice pour partager son expérience.
Réservé aux abonnés Premium+
La sortie de Grok dans sa version beta est imminente, mais elle ne sera pas accessible à tous les internautes. Elon Musk a confirmé qu’elle serait réservée aux seuls abonnés Premium+, via le nouvel abonnement à 16$ par mois officialisé il y a quelques jours par l’entrepreneur. L’accès à l’IA vient donc rejoindre la liste des avantages qui seront inclus dans le forfait premium de l’ancien Twitter, en plus de la coche de certification, la possibilité de monétiser du contenu, de voir moins de publicité, et surtout de mettre plus facilement son contenu en avant.
Voir Elon Musk glisser sur le marché de l’IA n’est pas une surprise. L’homme d’affaires avait déjà confirmé en avril dernier la création de sa start-up xAI pour concurrencer OpenAI et son mastodonte ChatGPT. Reste que deux points noirs subsistent dans cette annonce. D’une part, on ignore comment seront délivrées les autorisations auprès des utilisateurs et des utilisatrices, qui seront peut-être bientôt contraints d’autoriser un accès à leurs publications pour entraîner l’IA. De l’autre, il faut sans doute s’attendre à ce que Grok souffre de quelques biais à l’image de son créateur, adepte du troll et du complotisme.
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Ça sonne surtout comme le prénom d’un de ses futurs enfants potentiels !
Payer pour être bêta-testeur sur un produit dont on ne connait pas les performances…
Enfin bon, avec tous ces buveurs d’elon-ade, il y en aura forcément quelques-uns qui vont passer à la caisse