La paréidolie est un stimulus visuel qui nous permet de voir des formes familières dans des éléments abstraits. L’exemple de paréidolie le plus connu et le plus courant est de trouver des animaux dans les nuages. Ce phénomène touche tout le monde et l’astronomie a longtemps été affectée par la paréidolie. Le fait qu’un ensemble d’étoiles très éloignées les unes des autres forment un ours est une démonstration de la puissance de ce stimulus.
Mais en observant le ciel avec nos compétences actuelles, il est possible de voir bien au-delà de la Grande Ourse, jusque dans le cœur des nébuleuses. La NASA vient de dévoiler un cliché qui s’y prête particulièrement bien. L’agence spatiale américaine a photographié pendant 17 jours la nébuleuse MSH 15-52. Derrière ce nom barbare et très scientifique, une version plus poétique existe « la Main de Dieu ».
Une curiosité astronomique
Cette nébuleuse est assez jeune, elle s’est formée il y a 1600 ans lors de l’explosion d’une étoile mourante. Le nuage de gaz a depuis pris la forme d’une main. Généralement la matière éjectée par l’explosion prend la forme d’une boule, se déplaçant uniformément dans le vide de l’espace.
Mais ici l’explosion a, étonnamment, envoyé une grande quantité de poussière et de gaz vers le haut, dans de longs filaments donnant l’impression d’y voir des doigts. En observant l’image, on voit très bien l’étoile mourante, au cœur de la « paume » tandis que la matière éjectée la plus jeune tourne encore autour d’elle.
Une histoire de champ magnétique ?
Outre la beauté simple de la nébuleuse, les scientifiques ont voulu comprendre pourquoi le gaz et la poussière se déplaçaient ainsi, formant cette « Main de Dieu ». Pour eux, la réponse est à trouver du côté du champ magnétique de l’ensemble. Ce dernier est responsable de la forme globale de la nébuleuse. Les particules de gaz et de poussières qui sont chargées électriquement vont circuler le long de ce champ magnétique donnant la forme de main à la nébuleuse.
En comparant la carte du champ magnétique de la nébuleuse, la construction de la main se comprend beaucoup mieux. Les scientifiques expliquent que l’accumulation de gaz dans les « doigts » s’explique par la présence de nombreuses turbulences au bas de l’étoile morte. Ces dernières contraignent les gaz à trouver un échappatoire, dans des zones moins éprises par des champs magnétiques, le haut de la main est alors un refuge parfait.
Le « pouce » de son côté, bien que proche du centre de l’étoile, est en réalité une excroissance de la nébuleuse. Les gaz et poussières bloqués au sommet de la nébuleuse se déplacent vers cette région moins dense. Une construction similaire est observable de l’autre côté de « la main ».
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