L’heure des systèmes d’exploitation chinois a-t-elle sonné ? La Chine rêve depuis longtemps de disposer de son propre système d’exploitation, sur les ordinateurs comme sur mobile. La deuxième économie mondiale a cette idée en tête depuis le début des années 2000 et de premières tentatives remontent à 2001. Les récentes tensions avec les États-Unis ravivent cette flamme, donnant naissance à un projet en open source appelé OpenKylin. Basé sur Linux, le système d’exploitation Made in China ne surprend pas vraiment. Il témoigne cependant de la volonté du pays de gagner en autonomie face aux puissants systèmes américains.
En Chine comme ailleurs, il reste difficile de s’affranchir de Windows (Microsoft) ou macOS (Apple). Le duopole américain domine dans le monde des ordinateurs tandis qu’un autre duo écrase celui du mobile. Outre Apple avec iOS sur ses iPhone, Android façonné par Google domine outrageusement sur le marché du smartphone. Les constructeurs chinois ne font pas exception et misent tous sur ce système d’exploitation, avec un cas particulier : HUAWEI.
HarmonyOS et HUAWEI montrent la voie
Le géant chinois paye au prix fort les tensions entre Pékin et Washington. Depuis plusieurs années, la marque se voit imposer des restrictions par les États-Unis. Une situation qui prive HUAWEI de technologies américaines récentes, ainsi que des services de Google. Dans ces conditions, il est difficile de se maintenir à l’international et même dans son propre pays. Symbole de la guerre technologique entre la Chine et les États-Unis, HUAWEI représente désormais la résistance des attaques américaines contre la tech chinoise. Le fabricant tente de revenir dans la course et mise notamment sur une famille de systèmes d’exploitations appelées HarmonyOS.
Lancé rapidement en réponse à l’embargo américain, HarmonyOS n’est pas connu en Europe. La marque préfère encore EMUI sur ses appareils, mais son système s’inspire très fortement d’Android. Une situation plutôt logique pour HUAWEI qui n’avait pas forcément prévu de s’éloigner aussi vite de Google. Pour la marque, l’essentiel était de prouver sa capacité de rebondir et à se positionner sur l’après-smartphone. Même si le secteur reste important, la marque ne cesse de diversifier et compte installer HarmonyOS sur tous les types d’appareils connectés… ou plutôt HarmonyOS NEXT.
HUAWEI et Xiaomi : si loin, si proche
Évoqué durant l’état, HarmonyOS NEXT est une déclaration d’indépendance. Ce système d’exploitation n’a pas de liens avec Android, s’éloignant donc de la version actuelle. L’objectif est de s’inviter sur une large gamme d’appareils, allant du smartphone à la voiture en passant par les TV ou les montres. Un projet ambitieux qui doit voir le jour au premier trimestre 2024. Pour l’heure, HarmonyOS fonctionne sur plus de 700 millions d’appareils.
De son côté, Xiaomi vient de dévoiler HyperOS et la firme cultive certaines ressemblances avec le projet de HUAWEI. Le remplaçant de MIUI et des autres systèmes pour ses appareils connectés veut unifier toute la partie logicielle de Xiaomi. L’objectif annoncé est d’intégrer HyperOS sur tous les produits de la marque, dont les smartphones, tablettes, TV, voitures et autres objets connectés. Le mot clé, comme chez HUAWEI, est de développer un véritable écosystème intelligent. À l’instar de ce que propose Apple, les deux firmes mettent en avant une connectivité transparente entre leurs différents produits.
Xiaomi s’inspire en partie de ce que cherche à faire HUAWEI, sans pour autant aller aussi loin. La marque n’est pas concernée par l’embargo américain et HyperOS ne s’éloigne pas totalement d’Android. Il reste en partie basé sur ce système d’exploitation, associé au système Vela développé par Xiaomi. Le fabricant explique avoir complètement changé l’architecture sous-jacente pour servir de base à la connexion de milliards d’appareils. Entre les lignes, on comprend que HyperOS s’annonce comme une version profondément modifiée d’Android. Le système ne perd toutefois pas le lien avec Google, restant compatible avec les applications du PlayStore et les services du géant américain. Néanmoins, on comprend une volonté de gagner en indépendance face à ce que propose Google.
Sur la scène internationale, Google reste un caillou dans la chaussure des géants chinois. Il est aujourd’hui difficile de se passer des services de celui qui domine le paysage mondial des OS mobiles avec une part de marché d’environ 70 %. Ces deux géants chinois pourront-ils mettre à mal ce monopole ?
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Les chinois se dispersent…
Ou c’est un coup marketing de xiaomi ?
Il faut des ressources humaines dantesques pour créer un vrai OS… Huawei y va par étape et pas certain qu’ils puissent aller au bout ‘mondialement’, il y a plein de brevets…
Xiaomi patine financièrement car Huawei revient très fort sur le marché chinois.