Le procès historique des États-Unis contre Google continue et de nouveaux éléments concernant Apple refont surface. La marque à la pomme occupe une place importante en raison de son contrat passé avec Google. Il autorise le géant de la recherche à être le moteur de recherche par défaut sur des appareils Apple. Un contrat qui s’élève à plusieurs milliards de dollars, mais qui n’empêche pas la Pomme d’avoir un avis tranché sur son rival.
Malgré ce partenariat gagnant-gagnant, Google et Apple sont des rivaux sur le segment de la téléphonie mobile. Si les Pixel ne se vendent pas autant que les iPhone, Android aide Google à dominer le secteur devant iOS. Afin de se démarquer, Apple se vante très souvent d’être le « champion de la vie privée » en protégeant les données et la confidentialité de ses utilisateurs. Le thème se retrouve parfois au cœur des campagnes publicitaires pour l’iPhone, avec des attaques à peine dissimulées contre Android. Google n’a pas la réputation de son concurrent et, malgré des efforts dans le domaine, est fréquemment défini comme un aspirateur à données personnelles.
Protection de la vie privée : Apple allume ses concurrents
Cette mauvaise image n’est pas nouvelle, comme la stratégie d’Apple de se définir comme une référence en matière de protection de la vie privée. En 2013, une présentation interne d’Apple soulignait la volonté de la firme de miser sur la défense de la vie privée. Elle revient sur le devant de la scène dix ans plus tard suite à sa publication (PDF) par le ministère de la Justice américain (DoJ). Des diapositives, réalisées en janvier 2013, s’intéressent à la position des concurrents d’Apple (dont Google, Facebook, Amazon et Microsoft) au sujet de la protection des données et de la confidentialité.
Apple réalise même une frise chronologique présentant des évènements marquants des années 2000 et 2010 qui ont fait les gros titres en matière de protection de la vie privée. Le document évoque les voitures Street View de Google enregistrant des réseaux Wi-Fi privés ou l’ambition d’Instagram d’utiliser les photos des utilisateurs dans ses publicités. Il s’intéresse également à l’évolution de la politique de Google en matière de protection de vie privée.
Dans d’autres diapositives, Apple liste ses différences avec son meilleur ennemi sur la manière dont sont gérées les données personnelles. Apple va encore plus loin avec une diapositive indiquant en pleine page : « Android est un dispositif de suivi massif ». Une sortie assassine de la part de la firme de Cupertino contre le grand concurrent de son produit phare.
Le double jeu d’Apple
Qu’il s’agisse d’Android ou d’iOS, les appareils mobiles ne sont pas les meilleurs exemples en matière de respect de la vie privée. Néanmoins, Apple a effectivement fourni des efforts importants au cours des dix dernières années pour améliorer la situation. L’iPhone a notamment connu un tournant avec la publication d’iOS 14.5 et l’arrivée de nouvelles options pour bloquer le suivi publicitaire. Android a aussi amélioré la situation, mais l’OS ne dispose pas d’une fonction similaire.
L’attaque d’Apple contre Android n’est pas surprenante, mais il serait injuste de croire sur parole le fabricant de l’iPhone. Ce dernier a beau ne pas baser son activité sur le commerce des données personnelles, il est parfois rattrapé par la patrouille sur le sujet. En début d’année, la CNIL a sanctionné Apple pour ne pas avoir recueilli le consentement des utilisateurs français d’iPhone. On constate également que malgré les critiques contre Google, Apple ne cherche pas à remettre en cause l’accord qui le lie au géant de la recherche. Google paie depuis plus de 20 ans pour être le moteur de recherche des produits Apple. Il faut dire que l’accord, estimé entre 18 et 20 milliards de dollars par an, représentant une bonne partie du chiffre d’affaires annuel de l’activité « services » de la Pomme.
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