Depuis plus de cent jours, les acteurs et actrices d’Hollywood se tiennent écartés des plateaux de tournage. Suivant la démarche des scénaristes, la profession avait acté le 14 juillet dernier une grève à la durée indéterminée. La SAG-AFTRA milite pour des accords de professionnels plus avantageux, et un cadre légal pour l’utilisation de l’intelligence artificielle. Les points de discorde étaient d’ailleurs essentiellement les mêmes que ceux de la Writers Guild of America, qui a obtenu gain de cause il y a quelques semaines. Néanmoins, les requêtes de l’organisation menée par Fran Drescher semblaient plus difficiles à contenter.
La situation est également plus complexe, car elle devrait entraîner un nouveau mouvement dès l’année prochaine pour les professionnels techniques dont les accords doivent également être renégociés. Les nouvelles dispositions prises pourraient définir un canevas pour les professionnels des costumes, des décors et désormais des effets spéciaux.
Si le week-end a été chargé, et qu’il ne s’est pas conclu par une poignée de main entre la SAG-AFTRA et l’AMPTP. Fran Drescher se veut néanmoins rassurante quant à la suite des événements. “Au cours du week-end, nous avons discuté de toutes les propositions ouvertes, y compris l’IA, avec l’AMPTP”. Les discussions ont continué cette semaine et la guilde et les représentants des studios semblent s’approcher d’un nouveau contrat de trois ans. Ce mercredi 1ᵉʳ novembre, l’organisme indiquait à ses membres :
“Le comité de négociation s’est réuni aujourd’hui pour discuter et finaliser notre réponse à la contre-proposition de l’AMPTP sur l’IA que nous avons reçue hier”.
La lumière au bout du tunnel
Dans ces communications officielles, la SAG-AFTRA fait preuve d’optimisme quant à la résolution prochaine du conflit. Des sources proches du dossier ont confié à Deadline qu’un accord pourrait être retrouvé au cours des prochains jours. Ces interlocuteurs sont plutôt enthousiastes : “Nous sommes désormais au-delà d’un optimisme prudent, je dirais”.
Selon le média américain, de nombreux progrès auraient été faits concernant les droits résiduels, ces sommes allouées aux acteurs et scénaristes d’une œuvre lorsqu’elle est proposée sur les plateformes de streaming. L’idée serait de trouver des rémunérations plus représentatives du nouveau succès d’une production lorsqu’elle rejoint le catalogue de Netflix, Disney+ et consorts. Un initié indique néanmoins qu’il y a encore “une liste de sujets à parcourir”. C’est notamment le cas de l’usage de l’intelligence artificielle qui cristallise de nombreuses tensions. La SAG-AFTRA veut qu’un cadre légal soit défini pour protéger les acteurs, et spécifiquement concernant la manière dont leur image est mise à profit et modelée par l’entreprise.
Récemment, des acteurs de second plan s’étaient exprimés au sujet de leur expérience sur le tournage de la série Wandavision pour Disney+. Certains indiquaient avoir été scannés de la tête au pied pour venir s’inscrire numériquement dans la foule au moment de la post-production.
Dans le même temps, la prolongation des négociations pousse les studios à revoir leurs plans pour l’année 2024. Après avoir longtemps tenu leurs engagements, les différentes firmes annoncent tour à tour des reports de leurs sorties. C’est le cas pour Blanche Neige et les Sept Nains, mais aussi pour Deadpool 3 qui a disparu du planning Marvel. Dans tous les cas, les conséquences économiques de cette grève conjointe devraient être importantes. Ce mouvement historique arrive peu de temps après la pandémie, qui avait déjà largement fragilisé l’industrie, tout en favorisant le streaming et le divertissement à domicile.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.