En 2016, Warner Bros pensait tenir sa nouvelle poule aux œufs d’or. Moins de cinq ans après la conclusion des aventures d’Harry Potter, le studio américain dévoilait un spin-off promis à de grandes choses. Après tout, l’adaptation des romans de J.K Rowling compte parmi les plus gros succès de son histoire. L’autrice est alors conviée en salle d’écriture, elle doit dessiner les frontières d’un nouveau monde évoluant autour de sa mythologie. Rapidement, l’idée d’explorer le parcours du magizoologiste Nobert Dragonneau est avancée.
À New York, en 1926, le personnage campé par Eddie Redmayne entreprend un voyage vers les États-Unis pour libérer l’une de ses créatures. Mais ces animaux s’échappent et il doit sillonner New York en compagnie d’une Aurore qui fait du zèle : Tina Goldstein et un moldus Jacob Kowalski. Dans le même temps, un complot mondial prend forme, orchestré par l’affreux Gellert Grindelwald. Mentionné à plusieurs reprises dans les romans, ce nouvel antagoniste devait remplacer celui dont on ne doit pas prononcer le nom et offrir à Rowling une opportunité d’approfondir son monde autant que de nous en apprendre plus sur certains personnages emblématiques. Dumbledore est rapidement mis sur le devant de la scène, cette fois-ci incarné par Jude Law.
Le premier opus réunira de nombreux spectateurs, curieux de découvrir ce que le monde des sorciers leur réserve. Ce premier essai sera couronné de succès puisqu’il affiche un box-office mondial à 812 millions. La machine est lancée, un second opus est produit, toujours devant la caméra de David Yates. Ayant déjà mis en scène quatre opus de la saga qui en comporte huit, le cinéaste est plutôt familier avec la question des sorciers. Le second film ne parviendra néanmoins pas à réaliser un score aussi impressionnant, ne récoltant que 654,9 millions de dollars à l’international. Peu importe, l’opération reste rentable, tant et si bien qu’un troisième film ne tarde pas à être mis en chantier. Tourné pendant la pandémie, Les Secrets de Dumbledore sort dans un contexte encore tendu pour l’industrie cinématographique. Résultat, il ne réussira à engranger que 407 millions pour un budget de 200 millions. Il s’agirait du moins rentable de toute la franchise, c’est deux fois moins que pour le premier film porté par Eddie Redmaye. Alors même que J.K Rowling avait annoncé vouloir créer cinq opus de sa nouvelle saga, l’avenir était plus qu’incertain pour Dumbledore, Croyance et surtout Norbert.
Tout est à l’arrêt
Face à une telle déconvenue, Warner Bros a visiblement décidé de se laisser le temps de la réflexion. Le développement d’une nouvelle adaptation de la saga littéraire compte parmi ses priorités absolues, mais c’est sur Max que la nouvelle exploration de l’univers se fera. Interrogé par Total Film, au sujet de son nouveau projet, David Yates n’est pas plus rassurant. Il indique que “tout a été mis en pause”. Il ajoute que s’il est fier du chemin parcouru aux côtés de ces héros, il a pour l’heure “juste besoin de nous arrêter, de faire une pause et d’y aller doucement”. Ce temps loin du Wizarding World lui donne d’ailleurs l’occasion de s’investir sur de nouveaux projets, à commencer par Pain Hustlers qui sort ce vendredi 27 octobre sur Netflix. Baptisé Marchands de douleur dans nos vertes contrées, il prend racine dans un contexte autrement réaliste puisqu’il entend raconter l’histoire d’une famille puissante dans le monde des produits pharmaceutiques. Emily Blunt et Chris Evans sont à l’affiche de ce thriller comique à mille lieues des aventures d’Harry Potter.
Trois films ou cinq ?
Au moment de la sortie du premier opus, J.K Rowling qui signe le scénario avait annoncé que cinq films étaient au programme des prochaines années. David Yates indique de son côté ne pas avoir été mis au courant d’une telle ambition.
“Cette idée a été une surprise pour nous. Jo (J.K Rowling ndlr) a mentionné ça de manière spontanée lors d’une conférence de presse. Personne ne nous a dit qu’il y en aurait cinq. Nous nous étions seulement engagés à faire le premier… Je suis tout de même certain que nous reviendrons à un moment donné. Je n’ai pas parlé avec Jo, je n’ai pas parlé à David Heyman (producteur de la saga ndlr), ni à Warner Bros. Nous faisons juste une pause”.
Concernant l’intrigue, Les Animaux Fantastiques 3 s’est assuré d’avoir l’opportunité de revenir. Si certains éléments d’intrigues ont été conclus — à la hâte et avec les problèmes juridiques de plusieurs de ses acteurs en tête — les scénaristes n’ont pas définitivement fermé la porte de cet univers. Dans tous les cas, l’accent est pour l’heure mis sur la série, et la recherche des nouveaux interprètes d’Harry, Ron et Hermione. Il s’agit là d’un projet d’envergure, qui doit s’étaler sur près d’une décennie. C’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures potions, Warner Bros l’a appris à ses dépens.
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