Nintendo n’a jamais été une entreprise très ouverte au changement et à la liberté d’action de ses joueurs. Avec son côté plus familial et traditionnel, Nintendo est connue pour ses règles — nombreuses — et en ajoute quelques-unes aujourd’hui qui ont le don d’hérisser les poils de ses joueurs. Cela concerne les compétitions de Super Smash Bros sur la scène professionnelle, qui va prendre un tournant aussi radical qu’inquiétant.
Sur son site, la firme publie de nouvelles lignes directrices pour tous les tournois de sa mythique franchise. Parmi elles, les organisateurs n’ont désormais plus le droit de vendre à boire et à manger, d’avoir des sponsors ou encore d’organiser quoi que ce soit sans une autorisation préalable fournie uniquement par Nintendo. Ces nouvelles règles font déjà parler d’elles auprès de la communauté de fans, et pour de bonnes raisons puisqu’un certain nombre d’entre elles peuvent être problématiques pour l’avenir de la scène e-sport.
Plus de cash prize ni de sponsors
Les sponsors sont l’une des rentrées d’argent les plus importantes lors de compétitions de sport. Certains domaines sont plus touchés que d’autres, car plus coûteux que d’autres, mais l’e-sport n’y a jamais échappé. Et pour cause, il s’agit d’une discipline “neuve”, qui dispose encore d’assez peu de moyens pour certains championnats, mais qui demande un investissement colossal en termes d’équipement. Interdire aux tournois d’avoir recours aux sponsors est peut-être miner la tenue même des évènements, d’autant plus que les gains se voient drastiquement réduits de force.
Dans les nouvelles règles de Nintendo, on peut voir que les compétitions ne peuvent accueillir plus de 200 personnes, qu’il doit obligatoirement s’agir d’évènements à but non lucratif (ce qui signifie que les organisateurs ne doivent en retirer aucun bénéfice financier après amortissement des coûts et hors réinvestissement), et qu’ils ne doivent pas comporter de cash prize (récompense en argent). Mais le coup le plus dur reste encore à venir.
Adieu Project M, un ange parti trop tôt
En effet, si les fans de la discipline sont chamboulés, c’est à cause de l’interdiction de concourir sur des versions modifiées des jeux, pourtant très en vogue sur de nombreux tournois. C’est notamment le cas du fameux “Project M”. Il s’agit d’un mod compétitif de Super Smash Bros. Brawl, qui contient des mécaniques de gameplay vues dans Super Smash Bros. Melee et avec des personnages qui ne sont pas originellement présents dans le jeu.
L’avenir tout entier de la scène e-sport de Super Smash Bros. va aussi dépendre du bon vouloir de Nintendo, qui va devoir obligatoirement donner des autorisations spécifiques pour que les organisateurs d’évènements puissent préparer le leur. Il est précisé que “la décision d’accorder ou non une licence à une société ou à une organisation est laissée à l’entière discrétion de Nintendo.” Rien ne suppose que la firme pourrait faire son choix de manière biaisée, mais il est sûr qu’aucune compétition ne pourra passer à travers les mailles du filet… sous peine d’être sévèrement punie à la manière de Nintendo.
Une longue histoire de haine
Ce n’est pas la première fois que Nintendo tente de mettre des bâtons dans les roues de la scène e-sport, et avait déjà fait des siennes lors de la popularisation des championnats sur Super Smash Bros. Melee. Ce dernier avait failli être banni du grand rassemblement compétitif EVO 2013 avant que Nintendo ne fasse marche arrière. Cette nouvelle démarche a donc le don d’agacer de nombreux fans, mais aussi organisateurs qui pourraient être dissuadés de continuer.
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Au contraire Nintendo veut peu être reprendre la main sur ce segment. Les compétitions de smash sont toujours des trucs underground avec des acteurs foireux. Quel développeur autoriserait une compèt officielle sur un mod illégal ? Avec pornhub comme sponsor sans rien pouvoir dire ? La scène counter strike est totalement verrouillée par valve par exemple il est normal de vouloir contrôler sa propriété intellectuelle. Surtout pour un acteur sérieux comme Nintendo qui se contentait pour l’instant de regarder de loin.
Quand on apprend que certain compétiteur n’hésite pas à venir en puant un max afin de gagner soit par abandon, soit par déconcentration due à l’odeur, je crois que Nintendo fait bien de retirer son jeu du business merdique de l’E-sport.