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Pour l’ancien patron de PlayStation, l’industrie du jeu est en danger

Pour l’ancien patron de PlayStation, les jeux vidéo sont en danger.

Quatre ans déjà que Shawn Layden a quitté PlayStation. Après avoir occupé le poste de PDG de Sony Computer Entertainment America entre 2014 et 2019, l’homme d’affaires a pris sa retraite, mais continue de dispenser des conseils sur l’industrie des jeux vidéo. Longtemps inquiet face à l’explosion des budgets de développement des jeux AAA et des superproductions exclusives à la console du géant japonais a soulevé il y a peu un nouveau défi de taille auquel l’industrie vidéoludique est actuellement confrontée : la préservation des jeux vidéo.

Un avertissement aux airs de SOS

Lors de son discours d’ouverture au GamesIndustry.biz Investment Summit le mois dernier, l’ancien patron de PlayStation a évoqué plusieurs problèmes majeurs concernant la conservation du marché vidéoludique. Cette semaine, dans une interview pour le podcast américain Lan Parties animé par Lukas Eggen, il a détaillé certaines de ses positions. Dans un premier temps, il a évoqué l’habitude de certains développeurs et studios à vouloir à tout prix conserver des licences historiques en les relançant inlassablement dans des remakes, remasters et autres éditions anniversaires. Un “ennemi de la créativité” qui empêcherait les studios de se réinventer, en proposant de nouvelles licences réellement innovantes sur un marché qui se gargarise depuis des décennies sur ses sagas historiques, en se contentant bien souvent d’acquérir des marques déjà existantes.

Ensuite, l’homme d’affaires a réaffirmé sa position au sujet des coûts de développement de plus en plus élevés liés aux blockbusters vidéoludiques. “La hausse des coûts dans le secteur des jeux vidéo constitue une menace existentielle pour nous tous“, a insisté Shawn Layden, tout en pointant du doigt l’arrivée massive et brutale de Google, Netflix, Apple et Amazon sur le secteur. Face à des géants impossibles à concurrencer, l’homme s’est positionné en faveur d’une réduction des risques et des investissements, en évitant les franchises établies de longue date et les adaptations hollywoodiennes.

“Je suis également inquiet lorsque des studios sont rachetés et qu’au lieu de permettre la création de leur jeu, ils se retrouvent peut-être absorbés par une entreprise plus grande qui crée un jeu plus important”

En filigrane, Shawn Layden a notamment critiqué l’acquisition récente d’Activision Blizzard. Des acquisitions massives aux airs de mercato, qui peuvent sauver certains studios de la fermeture, mais qui signent aussi la diminution des idées novatrices, au profit de licences rentables, qui garantiront aux investisseurs un retour sur investissement suffisamment élevé.

Les jeux vidéo vont-ils disparaître ?

Autre inquiétude soulevée par Shawn Layden, la difficulté de protéger l’héritage vidéoludique des consoles rétro. Le sujet est profondément actuel, à l’heure où Nintendo s’interroge sur la rétrocompatibilité de sa Switch avec sa prochaine console. Aujourd’hui, et à moins de passer par un émulateur de ROM, la survie de bon nombre de jeux est largement dépendante de leur format physique, et de leur console d’origine. Même les initiatives de PlayStation Plus, qui a ajouté les anciens classiques PS1 et PSP à sa bibliothèque d’abonnement l’année dernière peine à suivre le mouvement.

La préservation est importante, estime l’homme d’affaires. J’espère que davantage de personnes dans l’industrie, et certainement les grands acteurs, commenceront à réaliser qu’il existe une obligation et une responsabilité. Ce ne sont pas des produits jetables que nous fabriquons. C’est une chose qui devrait perdurer encore longtemps, car les générations futures en profiteront de la même manière que nous et il est criminel que nous n’en fassions pas plus pour la protéger“.

La solution est peut-être française

Shawn Layden n’est pas le seul à s’inquiéter de la préservation du patrimoine vidéoludique. En France, la ville de Bussy-Saint-Georges accueillera dès 2026 le plus grand musée du jeu vidéo du monde. Un projet colossal porté par le créateur de contenu Benoît Theveny, et fondé en 2010 sous le nom d’Odyssée. Cette année, le financement participatif de l’initiative a été un succès, avec plus de 1,3 million d’euros récoltés en deux semaines pour la construction d’un musée interactif dédié à l’industrie vidéoludique.

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