Alors que l’on approche de la fin d’année 2023, le Syndicat National du Jeu Vidéo publie son baromètre annuel pour la 8ème année consécutive. Celui-ci nous renseigne sur l’état du marché vidéoludique en France après 4 mois d’études sur l’année précédente et un questionnaire anglé sur le statut de l’emploi, les questions d’égalité, mais aussi sur la production des studios. L’édition 2023 du baromètre est optimiste à plusieurs égards et apporte quelques réponses à des enjeux sociologiques au sein des entreprises du jeu vidéo. Voici 5 chiffres importants à retenir.
577 studios
Les fans de jeux vidéo le savent déjà, mais la France est un des marchés les plus imposants dans le monde du jeu vidéo mondial. Le pays comptabilise 577 studios de développement, répartis aux quatre coins de la France. On compte également 1000 entreprises du jeu vidéo en prenant en compte les autres secteurs de la production, de l’exploitation ou encore de la publication.
Au niveau géographique, la région parisienne est très largement représentée avec 44,5% des studios situés en Île-de-France. On constate une décentralisation, plutôt stable depuis quelques années selon Julien Villedieu (Directeur Général du SNJV), avec tout de même la représentation de certains pôles tout aussi importants pour l’économie française du jeu vidéo. On pense notamment à Lyon, Bordeaux, Montpellier ou encore Lille, des villes qui se maintiennent entre 6 et 13% individuellement.
1257 jeux en production
Tous ces studios produisent évidemment énormément de jeux. En 2022, ce sont 1257 titres qui étaient en cours de productions, dont 854 nouvelles licences, et la France a vu la commercialisation de 776 jeux. Ces chiffres sont en légère baisse (-7%) par rapport à 2020, mais témoignent tout de même de la force de frappe de notre pays. On compte d’ailleurs parmi tous ces titres 39% de jeux indépendants. C’est la majeure partie de notre économie, tandis que nos studios développent des AA à hauteur de 18% et des AAA à hauteur de 4,4%.
La réalité virtuelle, encore un marché de niche, qui se fait une toute petite place en France. 64 jeux représentent la catégorie, en comptant les titres en réalité augmentée et réalité mixte.
Bon à savoir :
- Les AAA sont des jeux à gros budget, en termes de production, mais aussi de marketing, avec un retour sur investissement quasiment garanti en raison de la force des licences utilisées.
- Les AA sont des jeux avec un budget important, mais plus ou moins plafonné et avec des méthodes de développement parfois issues du monde indépendant.
42 jeux utilisant la blockchain
Le gros phénomène de l’année passée, c’est évidemment tout ce qui touche à la blockchain et aux cryptomonnaies. En début d’année 2022, nous avions eu une recrudescence des titres utilisant des NFT et autres monnaies virtuelles dans des services liés aux jeux ou directement dans certains jeux spécifiques. Aujourd’hui, le baromètre révèle que 42 titres en France ont touché à ces technologies. La démarche a bien ralenti depuis, mais reste présente et à surveiller.
24 % de femmes
Le monde du jeu vidéo, pointé du doigt pour son sexisme à plusieurs égards – notamment dans les jeux en ligne – fait des progrès en ce qui concerne la représentation des femmes au sein même des entreprises. Si nous n’avons pas les chiffres par secteur d’activité (communication, programmation ou encore création artistique), il est important de noter que les studios sont composés à 24% de femmes. C’est 10 points de plus par rapport à 2018, ce qui représente une énorme marge de progression en seulement 5 ans. On avait déjà connu un rebond en 2020, mais la tendance s’accélère.
C’est également le cas quand on parle des femmes sur des postes à encadrement, avec une présence féminine de 20%. C’est aussi 9 points de plus par rapport à 2020, une hausse d’autant plus impressionnante. Il reste du travail quant à l’inclusion de la gent féminine dans les plus hautes sphères du jeu vidéo, mais aussi au niveau de l’égalité des chances dès la première embauche, mais ces chiffres restent très encourageants.
52 % embauchent
Enfin, le jeu vidéo est un secteur globalement prolifique. Depuis leur création dans les années 80, leur réputation n’a de cesse de s’améliorer. Aujourd’hui des millions de personnes participent à cette grande économie portée par plusieurs domaines tels que les jeux mobiles, sur console ou encore sur PC, mais aussi le cloud gaming et les services à la demande. On note que 52% des studios répondants embauchaient en 2022, tandis que 40% maintenaient leurs effectifs. Malgré le phénomène international – Epic Games qui licencie une partie de sa masse salariale ou encore Embracer Group qui procède à une restructuration massive – seulement 7,5% des studios de l’échantillon baissent leurs effectifs, et nous ne savons pas à quelle hauteur.
Les studios embauchent, oui, mais comment ? On apprend que 76% des emplois en CDI, en légère baisse par rapport à 2020 puisque 80% des postes étaient concernés. Le télétravail se généralise et est vue de manière plus positive. Les entreprises font aussi appel à la jeunesse en embauchant plus d’apprentis. Ils sont 6% en 2022, ce qui représente 5 points de plus par rapport à 2020.
Financièrement parlant, il y a du mieux niveau du chiffre d’affaires, avec 27% des studios ayant un CA supérieur à 1 million d’euros, soit 9 points de plus par rapport à 2020. C’est un marché porteur pour la majorité des studios. D’ailleurs, 85% se disent optimistes par rapport au marché, bien que 29% pensent que la situation pourrait se détériorer dans les années à venir.
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