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Ariane 6 : changement de plan pour les derniers tests cruciaux

Après un nouveau report du test de mise à feu de longue durée, le calendrier de test d’Ariane 6 a été modifié pour rester dans les délais.

Au début du mois de septembre, la nouvelle fusée européenne Ariane 6 a réussi un test de mise à feu très important. Son moteur Vulcain 2.1 a rugi pendant quatre secondes lors d’un test intégré, c’est-à-dire avec le moteur installé sur le prototype lanceur et connecté à tous les autres sous-systèmes.

Forte de ce succès, Arianespace avait annoncé la tenue d’un nouveau test intégré beaucoup plus long, cette fois pour tester la stabilité du moteur dans des conditions semblables à celle d’un vrai lancement. L’essai devait initialement avoir lieu fin septembre, mais a été repoussé début octobre… et depuis, silence radio.

L’ESA a été particulièrement discrète à ce sujet, ce qui suggérait que quelque chose ne s’était pas passé comme prévu. Cela a enfin été confirmé officiellement. L’ESA a annoncé dans un billet que le test de mise à feu de longue durée a été repoussé en raison d’un problème de pression au niveau du système de poussée vectorielle.

Ce terme désigne le système hydraulique qui permet de contrôler l’angle de la poussée du moteur. Son rôle est d’ajuster la trajectoire de la fusée pendant l’ascension. Il joue donc un rôle déterminant dans ce test de longue durée, qui doit simuler une ascension complète.

Avec son prestataire SABCA, ArianeGroup a déjà préparé un nouveau système hydraulique pour remplacer le modèle défectueux. Il ne reste plus qu’à l’installer sur le prototype d’Ariane 6 pour finir les préparatifs du test, qui est désormais prévu le 23 novembre prochain.

La première répétition générale avancée au mois d’octobre

Malgré cette déconvenue, Josef Aschbacher, directeur général de l’ESA, se montre rassurant sur les progrès du programme. « Nous sommes très confiants quant au fait que nous sommes sur la bonne voie vers le vol inaugural », a-t-il indiqué, en faisant notamment référence aux deux tests réussis au début du mois de septembre.

S’il est optimiste, c’est que ce retard ne va pas complètement paralyser les équipes d’Arianespace et de l’ESA. Elles ont procédé à quelques ajustements de la feuille de route pour pouvoir continuer de progresser en attendant que les soucis du système hydraulique soient résolus. Cela concerne notamment le test combiné, dont la date a été avancée.

En substance, il s’agit d’une grande répétition générale de 36 heures. Elle consiste à suivre tout le protocole de tir (remplissage des réservoirs, conditionnement des moteurs, vérification des systèmes…) jusqu’au compte à rebours et à la mise à feu, sans toutefois faire décoller la fusée.

Selon l’agence, il est possible de conduire ce test dans son intégralité en parallèle des travaux sur le système de poussée vectorielle. Les ingénieurs ont donc choisi de le réaliser à la fin du mois d’octobre, alors qu’il devait initialement avoir lieu après la mise à feu de longue durée.

Un calendrier de lancement d’ici quelques semaines

Si ces deux tests sont concluants, il ne restera plus qu’un test avant la dernière ligne droite. Il s’agira d’un nouvel essai de mise à feu de l’étage supérieur, mais cette fois dans des conditions dites « dégradées ». En d’autres termes, les ingénieurs vont analyser le comportement du véhicule si le moteur rencontre différents types de dysfonctionnements non critiques. Ce test est prévu au mois de décembre.

À ce stade, l’ESA pourra enfin proposer un calendrier de lancement plus précis. Nous aurons donc une idée plus claire de la date à laquelle le nouveau fer de lance de l’aérospatiale européenne va enfin faire ses grands débuts. À l’heure actuelle, l’agence mise encore sur un premier lancement fin 2024.

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Source : ESA

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