Depuis des années, Uber est confronté à des plaintes concernant la sécurité des passagers, en particulier celle des femmes. Une nouvelle décision judiciaire a permis de regrouper plus de 80 cas distincts en une seule action collective aux États-Unis. Rachel Abrams, avocate spécialisée dans les cas d’agressions sexuelles, a déposé la demande de consolidation des actions en justice. Selon elle, les solutions basées sur l’application mobile d’Uber sont insuffisantes pour résoudre le problème des violences sexuelles.
Au-delà des caméras embarquées
Uber a intégré plusieurs fonctionnalités de sécurité dans son application depuis 2018, notamment un bouton d’urgence 911 et une option de partage de localisation. Plus récemment, la société a lancé des tests pour fournir une assistance en direct via un agent de sécurité, ainsi que des vérifications par code PIN pour authentifier les conducteurs. Toutefois, Rachel Abrams et d’autres plaignants estiment que ces mesures sont loin d’être suffisantes. Tous réclament l’installation obligatoire de caméras dans les véhicules.
L’avocate a cité des données montrant que les caméras dans les taxis ont fortement réduit les agressions. Uber n’a pas commenté cette proposition spécifique, invoquant les questions de respect de la vie privée et les variations dans la légalité de cette mesure selon les juridictions locales et étatiques.
Outre la question des caméras, les plaignants demandent également que des vérifications des antécédents plus approfondies soient réalisées sur les chauffeurs. Ils critiquent le recours à des entreprises tierces pour ces vérifications, et voudraient la mise en place d’un système à base d’empreinte digitale pour un contrôle plus rigoureux.
Les plaignants appellent aussi à une meilleure formation des chauffeurs concernant les interactions avec les passagers, une politique de tolérance zéro en matière d’agressions, ainsi qu’un système de signalement des plaintes plus efficace. La firme d’avocats ne comprend pas la résistance d’Uber à l’égard de la vérification biométrique, arguant que l’entreprise avait milité contre les exigences supplémentaires en matière d’antécédents ce qui lui a permis de mener ses propres contrôles avec peu ou pas de surveillance.
L’affaire en cours pourrait définir la manière dont les plateformes de covoiturage abordent la sécurité de leurs utilisateurs à l’avenir. Si les plaignantes gagnent, cela pourrait obliger Uber à repenser ses mesures de sécurité et à mettre en place des mécanismes plus rigoureux. La durée prévue des procédures est d’un à deux ans, ce qui laisse présager une longue bataille judiciaire. Les résultats auront sans doute un impact durable sur la manière dont les plateformes de ce type gèrent la sécurité et s’assurent de la confiance de leurs clients.
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